Ce 3 mars, une vague de conscience déferle sur le globe à l’occasion de la Journée mondiale de l’audition, orchestrée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Sous la bannière du thème « Changer les mentalités : autonomisez-vous pour rendre les soins de l’oreille et de l’audition accessibles à tous », cet événement invite à une révolution essentielle : celle de briser les chaînes de la surdité et de faire résonner le droit à entendre pour chacun. En Afrique, où les sons de la vie tissent les fils de cultures ancestrales, cette journée dévoile un défi majeur : offrir à des millions de personnes un accès équitable aux soins auditifs. Entre urgence et espoir, plongeons dans cette quête où chaque décibel compte.
La Journée mondiale de l’audition : un continent bercé de sons, entravé par le silence
L’Afrique vibre d’une symphonie unique : le chant des griots, le grondement des marchés, le souffle des savanes. Pourtant, sous cette trame sonore, un mal discret prospère. Plus de 60 millions d’Africains vivent avec une perte auditive invalidante, selon l’OMS, un chiffre qui menace de s’amplifier avec l’essor démographique et les assauts du bruit moderne. Mais là où le besoin hurle, les solutions peinent à répondre. Les spécialistes de l’audition (audiologistes et médecins ORL) sont une denrée rare, souvent cantonnés aux grandes villes, laissant les campagnes dans une solitude acoustique. Les aides auditives sont un rêve hors de portée pour des familles aux budgets déjà étouffés.
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Ce silence imposé n’est pas qu’une statistique : il est un écho de disparités criantes. Dans un continent où l’oralité est reine, ne pas entendre, c’est risquer de s’effacer du récit collectif.
Les bourreaux invisibles de l’ouïe
D’où vient cette ombre qui vole les sons ? Les coupables sont nombreux et familiers. Les infections de l’oreille, laissées à l’abandon faute de soins accessibles, creusent des sillons de surdité. Dans des régions où l’eau claire est un luxe, ces maux banals deviennent des voleurs d’avenir. Le vacarme des mégalopoles africaines, avec leurs concerts de klaxons et leurs machines rugissantes, joue aussi sa partition destructrice. Et puis, il y a les maladies (méningite, paludisme) qui, mal domptées, laissent derrière elles des cicatrices auditives.
Les conséquences se propagent comme une onde sourde. Un enfant privé d’ouïe voit l’école lui fermer ses portes, tandis qu’un adulte se heurte à des murs d’exclusion, dans le travail comme dans les liens sociaux. La perte auditive n’est pas un simple handicap : elle est une fissure dans le tissu même des communautés.
Faire vibrer l’espoir : des solutions à portée d’oreille
Mais l’Afrique refuse de baisser le volume. Des initiatives ingénieuses commencent à percer le mur du silence. Les technologies mobiles, par exemple, tendent une perche aux oubliés : grâce à des applications ou à la télémédecine, un diagnostic peut désormais voyager là où les routes s’arrêtent. Des prothèses auditives à bas coût, parfois façonnées sur place, esquissent un futur où l’audition ne serait plus un privilège.
Au-delà des outils, c’est une vague de savoir qu’il faut libérer. Sensibiliser les populations aux dangers du bruit, aux vertus des dépistages précoces, aux signaux d’alerte : voilà une mélodie à enseigner dès l’enfance. Former des cohortes de professionnels de l’audition, c’est aussi poser les fondations d’un système qui ne laisse personne sur le bord du chemin.
La Journée mondiale de l’audition : un défi à chanter haut et fort
En ce 3 mars, la Journée mondiale de l’audition nous tend un micro. À nous de le saisir. Protégeons nos oreilles des agressions sonores, offrons-nous le soin d’un bilan auditif, soutenons les projets qui font tomber les barrières. Aux décideurs, un refrain clair : investir dans la santé auditive, c’est semer pour l’éducation, l’emploi, la dignité. La Journée Mondiale Audition ne doit pas être un slogan éphémère, mais un cri de ralliement.
Un horizon dans lequel chaque voix trouve son écho
Sur une terre sur laquelle les murmures des anciens portent la mémoire des peuples, le silence de la surdité est une note discordante qu’il nous faut corriger. Changer les mentalités, c’est oser regarder ce mal en face, lui ôter son voile de honte et tendre la main à ceux qu’il isole. En Afrique, chaque son sauvé est une victoire, chaque oreille rendue au monde une promesse d’unité. Que ce 3 mars soit le premier battement d’une nouvelle cadence : celle d’un continent qui, enfin, s’entend pour mieux s’élever.