Lomé, 12 février 2025 — Sous les auspices d’une synergie inédite entre gouvernance locale et effervescence artistique, le Centre Togolais des Expositions et Foires de Lomé (CETEF-Togo 2000) a dévoilé, vendredi dernier, son Agenda Artistique & Culturel 2025, une mosaïque ambitieuse conçue pour métamorphoser l’institution en épicentre vivant de la création nationale. En effet, porté par une trilogie d’acteurs Alexandre de Souza, directeur général du CETEF ; Kodjo Noukafou Konou, maire de la commune du Golfe 2 ; et Jean Paul Atsu Atchrimi, responsable artistique et culturel, ce projet se veut un laboratoire de renaissance identitaire, où chaque mois de l’année deviendra un chapitre palpable de l’imaginaire togolais.
Architecturer l’invisible : le CETEF, noyau d’une créativité pérenne
Fruit d’un labeur assidu étalé sur plusieurs lunes, l’agenda se déploie comme un kaléidoscope d’initiatives : expositions mouvantes, performances in situ, ateliers didactiques et colloques herméneutiques. « Notre ambition est de transcender l’éphémère des foires traditionnelles pour instituer un écosystème où l’artisan, le peintre, le sculpteur ou le danseur ne soient plus des silhouettes éclipsées, mais des phares », a déclaré M. de Souza, dépeignant une vision dans laquelle le CETEF deviendrait unsanctuaire de l’audace, un carrefour sur lequel innovation rime avec enracinement.
En plus, l’objectif nodal est de briser le cycle de l’occultation artistique en offrant aux créateurs locaux une scène mensuelle, transformant ainsi l’ombre en lumière. « Chaque exposition sera un pas vers la reconnaissance, chaque atelier une semence de professionnalisation », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité dedésenclaver le génie togolais des limbes de l’anonymat.
La commune du Golfe 2 : partenaire-catalyseur d’une utopie concrète
À ses côtés, Kodjo Noukafou Konou, maire du Golfe 2, a souligné la symbiose entre politique locale et rayonnement culturel. « Une commune vibre par ses artistes. » En soutenant cet agenda, nous ne célébrons pas seulement des œuvres ; nous irriguons le tissu social, nous offrons à nos jeunes un miroir où se refléter autrement que par le prisme de l’exode ou de la précarité. » Une rhétorique appuyée par Jean Paul Atsu Atchrimi, pour qui le CETEF doit aussi incarner uneagora panafricaine, un lieu où les dialogues entre tradition et avant-garde forgent une nouvelle esthétique.
Méthodologie d’une révolution silencieuse : mois par mois, œuvre par œuvre
Par ailleurs, l’agenda, structuré avec une rigueur quasi-chorégraphique, prévoit une rotation mensuelle de disciplines : textiles voduns réinterprétés en janvier, installations numériques inspirées des contes ewés en février, performances culinaires narrant l’histoire des royaumes ashantis en mars… Autant de passerelles entre héritage et futurisme. « Il ne s’agit pas de folklore muséifié, mais d’un dialogue dynamique où chaque artiste est un traducteur de l’âme collective », explique Atchrimi.
Pédagogie de l’émergence : ateliers, conférences et résidences-miroirs
Au-delà des expositions, le CETEF innove avec des résidences-miroirs, des espace-temps où des artistes européens et africains collaboreront sur des projets hybrides, sous le regard critique du public. « L’idée est de dépasser le mimétisme occidental pour inventer un langage propre, où le Togo ne soit plus un consommateur de culture, mais un producteur-révélateur », précise de Souza.
Le CETEF, ou l’art comme acte politique
En filigrane de cet agenda se dessine une philosophie : la culture comme antidote aux fractures identitaires. En faisant du CETEF un incubateur de fierté nationale, les initiateurs parient sur l’art pour reconfigurer les imaginaires, pour substituer à la résignation une esthétique de l’espérance. Reste à voir si cette odyssée, aussi noble soit-elle, parviendra à transformer l’essai et à faire de Lomé non pas seulement une escale, mais un phare dans la cartographie culturelle africaine.
À suivre : le coup d’envoi de cet ambitieux calendrier sera donné en mars 2025 avec l’exposition-événement Fibres résilientes, dédiée aux tisserandes du Nord-Togo.