JDT, 4 mars 2025 – À l’aube de ce mercredi 5 mars, une brise solennelle traversera les cœurs des chrétiens catholiques du monde entier. Les cloches sonneront l’entrée dans le Carême, cette saison sacrée qui, dès le jour des Cendres, invite les fidèles à un périple spirituel de quarante jours. Mais pourquoi ce temps de renoncement, de jeûne et de prière revêt-il une telle gravité ? Pourquoi, sous le signe de la cendre et loin des douceurs des caramels, les catholiques s’engagent-ils dans cette quête austère ? Plongeons dans les entrailles de cette tradition millénaire, où l’âme se dépouille pour mieux s’élever.
Le Carême : une marque de poussière, un appel à l’éternel
Demain, dans les églises vibrantes de murmures, les fronts se pareront d’une croix de cendres, fruit des palmes bénies de l’an passé, consumées pour rappeler une vérité brute : « Tu es poussière, et à la poussière, tu retourneras. » Ce geste, loin d’être un simple rituel, est une clameur silencieuse adressée à l’âme. Il rappelle la fragilité de la chair, mais aussi la grandeur d’un destin qui dépasse les contingences terrestres. Le Carême, qui s’ouvre avec ce jour des Cendres, n’est pas une punition, mais une invitation ardente à se détourner des futilités pour scruter l’essentiel : la présence divine qui palpite en chaque être.
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Ces quarante jours, écho des quarante jours de Jésus dans le désert, sont un pèlerinage intérieur. Là où le Christ a affronté la faim et les tentations, le fidèle est appelé à marcher dans ses pas, non pas pour se flageller, mais pour se libérer. Renoncer aux caramels, au superflu, à l’éphémère, c’est faire place à une faim plus noble : celle de la justice, de la charité et de la communion avec Dieu.
Un jeûne qui nourrit l’esprit
Pourquoi jeûner, direz-vous, dans un monde gorgé d’abondance ? Le Carême ne se contente pas de priver le corps ; il l’élève en le disciplinant. En s’abstenant de viande chaque vendredi, en limitant les plaisirs sucrés ou les distractions mondaines, les catholiques ne cherchent pas la souffrance pour eux-mêmes. Ils creusent un espace, un silence où la voix de l’Esprit peut résonner. « Le jeûne n’est pas une fin, mais un commencement », pourrait-on entendre dans les sacristies. Il s’agit de briser les chaînes des habitudes pour tendre les mains vers autrui, par l’aumône, et vers le ciel, par la prière.
Ce chemin de dépouillement, qui s’étend jusqu’au Jeudi Saint, le 17 avril 2025, est aussi un miroir tendu à la société. À une époque où le bruit étourdit et où l’instant prime sur l’éternité, le Carême défie les fidèles de ralentir, de méditer, de donner sans compter. Les cendres de demain ne sont pas une marque de deuil, mais un sceau de renaissance, un défi lancé à l’âme pour qu’elle se hisse au-dessus de la poussière dont elle est faite.
Le Carême : une Église en marche vers Pâques
Le Carême incarne le battement de cœur d’une Église en mouvement, et non une parenthèse isolée. Depuis des siècles, cette période prépare les baptisés à renouveler leur alliance avec le Christ, tandis que les catéchumènes, futurs membres de la communauté, s’apprêtent à plonger dans les eaux du baptême. Cette année, le 5 mars 2025 donnera le coup d’envoi d’un voyage collectif, où chaque pas, chaque privation, chaque acte de bonté convergera vers la lumière de Pâques, le 20 avril. Car c’est bien là l’horizon : la Résurrection, victoire éclatante sur la mort, promesse d’un salut qui transcende les cendres.
Et si certains s’interrogent encore sur l’importance de ce temps, qu’ils prêtent l’oreille aux Évangiles. Jésus lui-même, avant d’embrasser sa mission, s’est retiré dans le désert, affrontant le vide pour y puiser la force. Le Carême, c’est cet élan christique offert à tous : une chance de se délester du futile pour saisir le divin, de troquer les caramels contre une douceur plus profonde, celle de l’amour rédempteur.
Une chute vers les étoiles
Alors, demain, lorsque la cendre effleurera les fronts, que nul ne voie dans ce geste une ombre pesante. C’est une semence jetée en terre, un appel à germer dans la foi. Le Carême n’est pas une descente dans l’austérité, mais une ascension vers la lumière, un cri d’espérance lancé depuis la poussière. Car, au bout de ces quarante jours, quand les cloches de Pâques déchireront le silence, chaque renoncement d’aujourd’hui deviendra un hymne à la vie éternelle. Et là, dans ce jaillissement de joie, les cendres d’hier révéleront leur secret : elles ont seulement préparé le chemin vers un ciel retrouvé.