Les journaux sénégalais, reçus lundi à APA, se font principalement l’écho de la déclaration crue de Serigne Babacar Sy Mansour sur la gestion de l’épidémie par le gouvernement.« L’heure est grave » déclare, dans EnQuête, le khalife général des Tidianes (l’une des confréries musulmanes du Sénégal). Ce dernier, qui « n’est pas content » de la gestion de la Covid-19 dans son pays, « a enjoint le ministre de la Santé et de l’Action sociale (Abdoulaye Diouf Sarr) à organiser une large concertation pour la prise en charge de la maladie ».
Cela fait dire à Sud Quotidien que le khalife « sermonne » l’Etat. Pour le guide religieux, qui s’est exprimé le 27 juin dernier à Tivaoune (ouest) devant des milliers de fidèles à l’occasion du 3e jour du décès de Serigne Pape Malick Sy, « l’Etat a démissionné ».
Dans Vox Populi, Serigne Babacar Sy Mansour soutient qu’ « un responsable ne démissionne pas face à un drame qui menace son peuple ». Partant de là, il a exhorté les pouvoirs publics à « dire aux Sénégalais qu’il n’y a pas de remède contre cette maladie. Il faut se (protéger) ou mourir ».
Poursuivant, le khalife général des Tidianes estime que « l’Etat est allé au-delà de ses prérogatives en voulant instaurer la distanciation physique dans les mosquées. Ce qui est absurde » puisque « l’Islam exige des rangs serrés dans une mosquée ».
De son côté, L’AS fait savoir que « Serigne Babacar Sy Mansour s’interroge sur la pertinence d’assouplir les mesures de protection au moment où la Covid-19 se propage à un rythme exponentiel dans le pays ».
Pendant ce temps, L’Observateur indique que le président « Macky Sall (fait) face à un dilemme » à 48 heures de l’expiration de la loi d’habilitation assortie de l’état d’urgence. Cité par ce journal, Docteur Abdoul Aziz Mbodj, enseignant-chercheur en Droit public à l’Université Alioune Diop de Bambey (centre) explique que « la loi d’habilitation ne peut pas être prorogée, à moins que l’Assemblée nationale vote une nouvelle loi d’habilitation, après avoir été saisie par le président de la République ».
Toutefois, précise le juriste, « si les conditions qui ont (justifié) l’état d’urgence sont toujours là, rien n’empêche au (chef de l’Etat) de le proroger ». En tout cas, à l’hémicycle, des députés ont un avis tranché sur la question. C’est le cas de Mamadou Diop Decroix (non inscrit) qui déclare : « Aujourd’hui, tout le monde constate que la population a levé elle-même l’état d’urgence. Il n’y a pas de raison de solliciter une nouvelle loi d’habilitation ».
Le Quotidien informe que « l’Etat test(e) une autre stratégie » pour le dépistage des cas contacts suivis. Désormais, renseigne ce journal, « seuls (ceux) qui présentent des symptômes et les asymptomatiques jugés vulnérables dont l’âge est supérieur à 50 ans et (ayant) des comorbidités seront testés ».
« Un virage à 360 dégrés » pour Le Quotidien au moment où « à Dakar, la situation liée (à la) Covid-19 nécessite un réajustement de la stratégie pour essayer de couper la chaîne de contamination. (Du 23 au 28 juin, le Sénégal a enregistré) 616 cas positifs et 19 décès ».
Pour sa part, Le Soleil rapporte qu’ « Aly Ngouille Ndiaye sort de sa quatorzaine ». Le quotidien national rappelle que le ministre de l’Intérieur était en « auto-confinement après l’infection au coronavirus d’un membre de son cabinet ».
Dans un message posté sur sa page Facebook et relayé par Le Soleil, Aly Ngouille Ndiaye rassure : « Chers amis, parents et sympathisants, je suis heureux de vous annoncer (que) j’ai effectué (samedi dernier) un test à la Covid-19 qui est revenu négatif ».
Sur un tout autre sujet, Le Quotidien affirme qu’avec le décès d’Abdoulaye Sèye Moreau, « le basket perd son pivot ». Premier Africain président de la Fédération internationale de basketball, il est « décédé à 90 ans samedi (dernier) ».
Selon Le Soleil, c’était « un dirigeant hors-pair ». Dans les colonnes du quotidien national, le président Macky Sall a rendu hommage au défunt : « Le Sénégal vient de perdre un de ses illustres fils, Abdoulaye Sèye Moreau. Il était un homme pétri d’humilité et d’intégrité ».