Couleurs et rythmes du Togo : le 8ᵉ FESNAD, explosion culturelle au cœur des célébrations du 65ᵉ anniversaire
Sous les feux éclatants du Centre Togolais des Expositions et Foires (CETEF) à Lomé, la 8ᵉ édition du Festival National des Danses Traditionnelles (FESNAD) s’est déployée le 26 avril, avec une explosion de rythmes, de couleurs et d’émotions. En effet, sept ambassadeurs venants des diverses régions du Togo, ont transformé la scène en un sanctuaire d’héritage culturel, où chaque mouvement, chaque chant, chaque étoffe traditionnelle semblait murmurer les secrets d’une nation riche de son passé. Intégré aux célébrations du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance togolaise, ce rendez-vous n’a pas seulement été une vitrine artistique : il a aussi incarné un acte de foi en la pérennité d’une identité plurielle et fière.
La diversité en mouvement : le FESNAD, plateforme essentielle pour les trésors folkloriques togolais
Plus qu’une simple manifestation de la veille de l’indépendance, ce festival vibrant s’inscrit dans une histoire et une mission précises. Le FESNAD, né en 2018 sous l’égide du ministère de la Communication, des Médias et de la Culture, s’est érigé au fil des ans en rempart contre l’oubli des danses traditionnelles togolaises. Par ailleurs, ce festival, qui puise ses racines dans une volonté de sauvegarder un patrimoine immatériel menacé par les vents de la modernité, convie chaque année les meilleurs groupes folkloriques des cinq régions administratives à rivaliser d’authenticité et de virtuosité. Si l’édition 2024, abritée par l’Université de Lomé sous le thème « Ensemble, portons le folklore national », avait déjà marqué les esprits avec douze formations, celle de 2025 a gagné en majesté en s’inscrivant dans le cadre des festivités nationales.
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Émotion et virtuosité : des danses guerrières aux rites spirituels, le FESNAD, miroir de l’identité togolaise
D’ailleurs, Cette ambition de sauvegarde et de promotion du patrimoine s’est concrétisée spectaculairement cette année. Ce samedi soir, le CETEF s’est métamorphosé en une arène dans laquelle la diversité togolaise a pris vie avec une éloquence rare. Les sept finalistes – Talkoukt de Tandjouaré (Savanes), Kourgnima de Bassar (Kara), Kpadja de Sotouboua (Centrale), Tchebe de l’Ogou (Plateaux), Assafo Wu du Kloto (Plateaux), Sowu de Zio (Maritime) et Kikan du Golfe (Maritime) – ont eu chacun sept minutes pour captiver un public envoûté et un jury émerveillé.
Des danses guerrières comme le Tchebe, empreintes de bravoure et de puissance, aux danses spirituelles telles que le Sowu, ancrées dans les rites vaudous, en passant par les danses festives comme l’Assafo Wu, chaque prestation a dévoilé une facette unique du Togo. Les costumes, véritables tableaux vivants ornés de motifs symboliques, et les mélodies ancestrales ont également amplifié cette célébration, rappelant que ces danses sont bien plus que des spectacles : elles sont les battements de cœur d’une culture millénaire.
L’excellence partagée : récompenses et reconnaissances, signes d’un cœur à l’œuvre pour le patrimoine national
Au terme de ces prestations captivantes et chargées de sens, la ministre Yawa Kouigan, figure tutélaire de la culture togolaise, a présidé cette apothéose avec une ferveur communicative. « Votre amour pour la culture togolaise signifie pour nous tout simplement votre amour pour le Togo », a-t-elle lancé aux participants, saluant leur dévouement à faire vivre l’âme du pays. À l’issue de cette soirée mémorable, les organisateurs ont récompensé les sept groupes à parts égales, privilégiant l’excellence plutôt que la compétition. Chaque groupe a reçu une enveloppe de 1,5 million de francs CFA – dont un million offert par le Chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé –, ainsi qu’un trophée et une attestation de participation. Cette égalité dans l’honneur a souligné une vérité profonde : au FESNAD, chaque région, chaque danse, chaque tradition est un pilier essentiel de l’édifice togolais.
Les Bâtisseurs du FESNAD : quand le festival honore ses pères fondateurs et ses mécènes passionnés.
Outre la célébration des groupes finalistes et l’hommage aux traditions, l’événement a également été un moment de mémoire et de reconnaissance. Des hommages poignants ont été rendus aux anciens ministres Guy Madjé Lorenzo et Komivi Egbetogno, dont la vision a donné naissance à ce festival. Abira Bonfoh, présidente de la fondation Assal et infatigable mécène des arts, a été distinguée par un certificat de mérite et un trophée. Dans des mots empreints de passion, elle a réaffirmé son engagement : « Faire vivre et rayonner notre culture togolaise reste ma mission. » Son rôle, autant que celui des pionniers, a été salué comme un ferment de cette réussite éclatante.
Un pont entre traditions et progrès : le FESNAD, levier d’unité et de développement national
Si ces personnalités ont contribué à sa forme actuelle, la portée du FESNAD va, elle, bien au-delà de sa dimension festive : c’est un instrument clé de l’ambition du président Gnassingbé d’utiliser la culture comme levier d’unité et de progrès. En valorisant les danses traditionnelles, il répond aux appels de l’UNESCO pour la préservation du patrimoine immatériel, tout en tissant des liens entre les ethnies togolaises – Moba, Bassar, Kpadja, Ewe et bien d’autres – dans une célébration de leur diversité harmonieuse.
Un phare pour la jeunesse : le FESNAD, gardien de l’identité togolaise face aux vents de la globalisation
Par ailleurs, cette démarche de valorisation du patrimoine revêt une importance capitale pour la jeunesse togolaise. À une époque où la jeunesse pourrait se détourner des racines au profit des mirages de la globalisation, le festival agit comme un phare, rallumant l’intérêt pour ces pratiques ancestrales et offrant aux nouvelles générations un héritage à chérir et à réinventer.
Passeport Culturel : le FESNAD, tremplin pour le rayonnement international du patrimoine togolais
En plus de son rôle interne crucial, cette 8ᵉ édition a aussi esquissé une ouverture sur l’international. Des délégations du Bénin et du Ghana, fascinées par la richesse des performances, ont assisté à la finale, laissant présager un avenir où le FESNAD pourrait devenir une ambassade culturelle du Togo sur la scène mondiale. Ce rayonnement naissant s’aligne parfaitement avec la stratégie touristique du pays, qui voit dans ses traditions une promesse d’attractivité et de prospérité.
L’Ode à la résilience : le FESNAD, preuve éclatante que la culture togolaise est une force vive tournée vers l’avenir.
En définitive, au-delà de la fête, des performances et du rayonnement potentiel, en cette veille de commémoration de l’indépendance, le FESNAD 2025 a résonné comme une ode à la résilience togolaise. Dans un monde dans lequel les identités s’effacent parfois sous le poids de l’uniformisation, le Togo a choisi de brandir haut ses danses, ses chants et ses rites comme autant de flambeaux d’authenticité. Le festival, par sa capacité à émouvoir, à rassembler et à inspirer, a prouvé que la culture n’est pas une relique figée, mais une force vive, un souffle qui porte une nation vers demain.
Lorsque les tambours se sont tus et que les lumières du CETEF se sont éteintes, une évidence s’est imposée : le FESNAD, par son éclat et sa profondeur, continuera d’écrire l’histoire d’un Togo ancré dans ses racines et tourné vers l’horizon.