Le Maroc et la Chine ont signé, ce mercredi, la convention relative au Plan de mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route entre le Maroc et la Chine.
Aux termes de cette convention, les deux parties entendent booster la coopération dans des domaines aussi divers que variés allant de l’industrie, au commerce en passant par l’éducation.
La convention a été signée, en visioconférence, par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et le vice-président de la Commission nationale chinoise de la Réforme et du Développement (NDRC), Ning Jizhe.
S’exprimant à cette occasion, Bourita s’est réjoui de la signature de cette convention, qui permettra aux relations bilatérales de passer à la vitesse supérieur. « Aujourd’hui, le « Plan de mise en œuvre conjointe de la Ceinture et de la Route entre le Maroc et la Chine nous permet de passer à un niveau supérieur d’engagement structuré, en mettant en place un cadre bien pensé, avec des principes clairs et des mécanismes solides », a t-il dit.
Et de préciser que ce Plan « fournit un outil complet pour la gestion stratégique et le déploiement concret d’un partenariat de grande envergure, allant du dialogue politique à la coopération sectorielle transversale », notamment dans une panoplie de domaines dont le commerce, l’industrie, l’agriculture, l’énergie, la finance, et l’éducation.
Dans le détail, la convention signée vise à favoriser l’accès aux financements chinois prévus par l’initiative « la Ceinture et la Route (Belt and Road Initiative –BRI) pour la réalisation de projets d’envergure au Maroc ou pour la facilitation des échanges commerciaux, l’établissement de joint-ventures dans différents domaines (parcs industriels, énergies, y compris énergies renouvelables).
En effet, le gouvernement chinois s’est engagé, en vertu de cette convention, à encourager les grandes sociétés chinoises à s’implanter et/ou à investir sur le territoire marocain (industrie automobile, aéronautique, high-tech et e-commerce, industrie agricole et textile…).
Par ailleurs, la convention porte également sur la coopération en matière de Recherche et Développement (technologie, énergie, agriculture, …), et la coopération technologique et technique, ainsi que la formation professionnelle.
Lancée en 2013 par le Président Xi Jinping, sous le nom de « One Belt, One Road », l’initiative la Ceinture et la Route (BRI) est à la fois un ensemble de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine et les pays adhérents.
Elle a pour ambition de promouvoir de nouvelles opportunités de coopération entre la Chine et les 140 pays y ayant adhéré. Elle est fondée sur le dialogue, le partenariat, l’apprentissage et l’inspiration mutuels plutôt que sur la confrontation et l’alignement.
Depuis son lancement, le Maroc a été le premier pays en Afrique à adhérer à l’initiative « la Ceinture et la Route ».
Le ministre marocain s’est d’ailleurs arrêté sur les relations privilégiées entre Rabat et Pékin, qui se sont consolidées après la visite du Roi du Maroc en Chine, en mai 2016, avec la signature de la Déclaration conjointe sur l’établissement du partenariat stratégique.
« Ce document reste, à ce jour, l’un des très rares instruments juridiques signés personnellement par le Souverain, ce qui témoigne de sa grande importance pour le Maroc », a souligné Bourita.Signée le Président Xi Jinping, ladite Déclaration a « insufflé une nouvelle dynamique à l’amitié maroco-chinoise », et a donné des résultats « tangibles » particulièrement sur le plan économique, selon Bourita qui cite notamment la croissance de 50 % des échanges commerciaux entre la Chine et le Maroc au cours des 5 dernières années (4 milliards de dollars en 2016 à 6 milliards de dollars en 2021).
Sur le volet des investissements, le responsable marocain a mis en avant la hausse substantielle des investissements chinois, avec plus de 80 projets en cours au Maroc, dont le méga-projet de la ville « Mohammed VI Tanger Tech », initié en avril 2019 à Pékin, en marge de la « Ceinture et Forum « route ».
Le secteur touristique n’est pas en reste. Selon Bourita, le nombre de touristes chinois a fortement augmenté, passant à 200 000 visiteurs en 2018, contre 10 000 seulement en 2015, et ce grâce à la décision royale d’exempter les citoyens chinois de l’obligation de visa.
Mais au-delà des relations bilatérales, le Maroc joue aussi un rôle crucial dans la consolidation du partenariat sino-africain.
« En s’associant au Maroc, la Chine s’engage avec un partenaire aussi désireux qu’elle de faire de la « Belt and Road Initiative », une réussite de coopération sud-sud », conclut Bourita.
De son côté, le vice-président de la Commission nationale chinoise de la Réforme et du Développement (NDRC), Ning Jizhe, a affirmé que l’initiative « la Ceinture et la Route » (BRI), porteuse d’un esprit de paix, de coopération, d’ouverture, d’inclusion, d’apprentissage et de bénéfices mutuels, permet au Maroc et à la Chine d’entamer une nouvelle ère de coopération.
M. Ning a souligné que cette initiative « donne un élan à une coopération plus profonde dans le domaine des infrastructures et au partage des bénéfices du développement », ce qui « marque une nouvelle ère dans la coopération entre la Chine et le Maroc ».
Se félicitant de la fluidité de la consultation politique entre les deux pays, le responsable chinois a rappelé que le Président Xi Jinping et le Roi Mohammed VI ont élevé les relations diplomatiques bilatérales au rang de partenariat stratégique en mai 2016, précisant que le Maroc et la Chine ont signé le mémorandum d’entente sur l’initiative de la Ceinture et de la Route en novembre 2017, le Royaume devenant ainsi le premier pays maghrébin à rejoindre cette initiative.
Se réjouissant de l’accroissement des échanges commerciaux, le responsable chinois a relevé que les investissements directs de la Chine au Maroc ont atteint 380 millions USD, précisant que la plupart de ces investissements sont dédiés aux infrastructures, aux pièces mobiles, aux télécommunications et à la pêche.
En 2020, le commerce bilatéral a atteint 4,76 milliards, soit une hausse de 2% malgré la pandémie de Covid-19 et la récession du commerce international, a-t-il poursuivi.
« Nous nous attendons à ce que le commerce dépasse le record de 6 milliards cette année. L’année 2021 devrait être une année d’abondance pour le commerce bilatéral », a-t-il noté.
Évoquant la gestion de la pandémie, M. Ning a rappelé que la société Sinopharm et le gouvernement marocain travaillent en étroite collaboration pour promouvoir l’essai de phase III, l’approvisionnement et la production du vaccin Covid-19, soutenant que cette coopération insufflera une nouvelle dynamique à la relance économique et protègera le bien-être de la population.
La communication entre les peuples devient de plus en plus étroite, a expliqué le responsable chinois, relevant que « depuis le début de la pandémie de Covid-19, les peuples de nos pays se soutiennent et sont solidaires les uns des autres ».
« Le Maroc est le seul pays de la région à disposer de trois instituts Confucius et il aide à cultiver de nombreux émissaires civils de l’amitié entre la Chine et le Maroc » a-t-il dit.
Afin de promouvoir le développement de qualité de la BRI et la coopération concrète dans divers domaines, les gouvernements chinois et marocain ont œuvré ensemble pour l’implémentation de ce Plan de la BRI.
Ce plan définit la feuille de route globale, à plusieurs niveaux et dans plusieurs domaines, pour approfondir la coopération bilatérale, a-t-il indiqué.
« Nous espérons que nous pourrons maintenir un contact étroit, consolider la mise en œuvre du plan, obtenir des résultats plus tangibles et insuffler un nouvel élan au développement de qualité de la BRI entre la Chine et le Maroc à l’avenir », a-t-il conclu.