le MIATO 2025 ouvre ses portes à l’éclat burkinabè

Lomé,10 février 2025 –  À l’orée de la saison des pluies, Lomé, cité balnéaire aux allures de phénix économique, s’apprêtera…

Lomé accueillera la quatrième édition du Marché international de l’artisanat (MIATO) du 23 avril au 4 mai 2025,

Lomé,10 février 2025 –  À l’orée de la saison des pluies, Lomé, cité balnéaire aux allures de phénix économique, s’apprêtera à dérouler le tapis vermillon de sa quatrième édition du Marché international de l’artisanat (MIATO). En effet, du 23 avril au 4 mai, la capitale togolaise se muera en palais éphémère où se croiseront mains habiles et regards curieux, sous le patronage remarqué du Burkina Faso, nation invitée. Un événement qui, loin de se réduire à une foire commerciale, s’érige en chambre d’échos des mémoires matérielles africaines.

MIATO : une odyssée artisanale aux racines profondes

Créé en 2019, le MIATO s’est imposé comme un symposium incontesté des métiers d’art, transcendant les frontières pour tisser une toile de dialogues entre potiers, tisserands, forgerons et autres gardiens de traditions. Avec une affluence ayant crû exponentiellement, 2 000 exposants et près de 400 000 visiteurs issus d’une vingtaine de pays lors de la dernière édition, cette biennale est bien plus qu’un marché : c’est une agora où se négocient non des prix, mais des héritages.

« Le MIATO incarne une respiration économique pour nos artisans, souvent invisibilisés dans les circuits conventionnels », explique un membre du comité d’organisation, requérant l’anonymat. Par ailleurs, cette année, l’architecture logistique a été repensée pour orchestrer l’affluence : inscriptions dématérialisées via le portail dédié, relais territoriaux via les Chambres Régionales de l’Artisanat (CRM), et un dispositif d’accueil taillé sur mesure pour les délégations burkinabè.

Le Burkina Faso, invité d’honneur : une consécration en forme d’hommage  

En plus, choisir le Burkina Faso comme pays phare n’est pas anodin. Cette nation, souvent surnommée le cœur battant de l’artisanat ouest-africain, apportera sa patte unique : bronzes à la cire perdue de Bobo-Dioulasso, tissage faso dan fani symbolisant l’identité mossi, ou encore sculptures en bois satiné des ateliers de Ouagadougou. Une présence qui résonne comme un pied de nez aux défis sécuritaires récents, rappelant que la culture demeure un rempart contre l’érosion des identités.

« Mettre à l’honneur le Burkina, c’est célébrer une résilience créative. » « Leurs artisans transforment l’argile et le métal en manifestes de persévérance », souligne Koffi Adanlete, commissaire artistique de l’événement. Des ateliers collaboratifs entre artisans togolais et burkinabè sont prévus, promettant des pièces hybrides où se mêleront motifs kente et symboliques batammariba.

Au-delà des étals : MIATO, levier d’un tourisme réflexif

Si l’artisanat est le socle, le MIATO aspire aussi à redessiner la carte touristique du Togo. Lomé, avec ses marchés débordants de couleurs et son littoral envoûtant, devient, le temps de l’événement, un laboratoire de rencontres interculturelles. Circuits de visites chez les artisans locaux, conférences sur les enjeux de la patrimonialisation et démonstrations de techniques ancestrales comme la fonte du bronze à la manière des Dogon ponctueront ces douze jours.

Pour les exposants, l’enjeu est double : valoriser leur savoir-faire tout en s’appropriant des pratiques commerciales innovantes. « Le MIATO nous apprend à voir nos œuvres non comme des artefacts, mais comme des ambassadeurs culturels », confie Aïssata Sow, céramiste venue de Dédougou.

Perspectives 2025 : entre défis et euphorie 

En somme, malgré l’enthousiasme, les organisateurs gardent un œil vigilant sur les écueils logistiques, la gestion des flux, la sécurisation des œuvres, tout en caressant l’ambition de dépasser le cap des 500 000 visiteurs. Un pari audacieux, mais porté par une conviction : dans un monde en quête d’authenticité, l’artisanat reste un langage universel.

En guise de prélude, des nuées d’artisans s’affairent déjà dans les ateliers, polissant, teignant, martelant. Leurs créations, encore invisibles, formeront bientôt une mosaïque tangible de ce que l’Afrique a de plus précieux : sa capacité à réinventer, sans jamais renier, ses racines.

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