Le premier trimestre 2021 a été marqué par une augmentation des atteintes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, selon la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).L’insécurité gagne du terrain au Mali. Du 1er janvier au 31 mars 2021, la Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la Minusma dit avoir documenté 421 violations et abus de droits de l’homme et/ou droit international humanitaire ayant causé la mort de 106 personnes dont cinq enfants et six femmes.
Ces données représentent une augmentation de 11,37 % par rapport aux violations et abus documentés au cours du trimestre précédent (1er octobre au 31 décembre 2020). Au cours de cette période la DDHP avait enregistré 378 violations et abus de droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire ayant causé la mort de 96 civils.
Dans le centre du pays, les violences sur fond de tensions intercommunautaires continuent de faire de nombreuses victimes et sont de plus en plus exploitées par les groupes djihadistes, souligne la note trimestrielle sur les tendances des violations et abus de droits de l’homme au Mali et dont APA a obtenu copie.
Selon cette dernière, les régions de Bandiagara, Douentza et Mopti demeurent les plus affectées avec 242 violations et abus de droits de l’homme (57,48%), suivi des régions de Ségou 43 (10,21%), Gao 39 (9,26%), Kidal 26 (6,17%), Tombouctou 32 (7,6), Ménaka 24 (5,7%), Sikasso et Koutiala 15 (3,56).
Par ailleurs, informe le document, de multiples violations de droits de l’homme imputables aux forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), ainsi qu’aux forces internationales ont par ailleurs été documentées au cours de ce trimestre. Ces violations ont été commises y compris dans le cadre des opérations militaires et de lutte contre le terrorisme dans les régions du centre et du nord.
Les FDSM ont ainsi été responsables de 58 violations de droits de l’homme, soit une augmentation de 38,09% en comparaison au trimestre précédent où l’on a documenté 42 violations qui leur étaient imputables.
Quant aux forces internationales, en l’occurrence la Force Barkhane, elle a été responsable de 27 violations de droits de l’homme dans le cadre de l’incident de Bounty où plusieurs villageois avaient été tués alors qu’ils célébraient un mariage.
En outre, ajoute la note, seize cas de violences sexuelles en lien avec le conflit ont été enregistrés au cours de la période sous examen dans les régions de Gao, cercle d’Ansongo (14 cas) et Tombouctou (2 cas).
Ces incidents s’inscrivent dans une série de cas de violences sexuelles liées au conflit imputé aux groupes armés opérant dans ces deux régions et dont les victimes refusent de témoigner, conclut le document.