Religion




Lomé : l’arrivée de Mgr Ruiz Mainardi, Nonce apostolique

Lomé, 18 février 2025 – C’est sous le signe d’une paix diplomatique que Lomé reçoit ce mardi un émissaire aguerri…

Lomé accueille l'émissaire du Saint-Siège, Mgr Ruben Darío Ruiz Mainardi, le Nonce apostolique pour renforcer la paix diplomatique

Lomé, 18 février 2025 – C’est sous le signe d’une paix diplomatique que Lomé reçoit ce mardi un émissaire aguerri du Saint-Siège. Mgr Ruben Darío Ruiz Mainardi, nommé Nonce apostolique au Togo par le pape François en octobre dernier, pose son regard sagace sur une capitale ouest-africaine en quête de consonances spirituelles et politiques renouvelées. Si les ambassadeurs du Vatican sont souvent perçus comme des passeurs discrets, celui-ci incarne une partition plus complexe, mêlant expérience continentale et finesse polyglotte.

Un prélat aguerri aux nuances africaines

En effet, originaire d’Argentine, terre de contrastes et de dialogues, Mgr Ruiz Mainardi n’est point un néophyte des arcanes diplomatiques pontificales. Son curriculum, émaillé de missions en République Démocratique du Congo, en Centrafrique, au Tchad et au Gabon, dessine une cartographie intime des défis africains. Par ailleurs, loin d’être un simple observateur, il a su, au fil des décennies, épouser les méandres socioreligieux d’un continent où le sacré se mêle au profane. Polyglotte accompli français, anglais, italien, portugais, il manie les langues comme autant de clés pour déverrouiller les silences protocolaires.

Le Nonce : bien plus qu’un ambassadeur en soutane

La fonction de Nonce apostolique, souvent réduite à son caractère cérémoniel, révèle en réalité une mécanique subtile. Mgr Ruiz Mainardi endosse un rôle de pontifexmoderne : médiateur entre Lomé et Rome, garant des intérêts catholiques, mais aussi architecte d’un dialogue interconfessionnel dans un pays où coexistent animisme, islam et christianisme. Sa mission, cryptée dans les codes du droit canon, inclut un mandat crucial : participer à la désignation des évêques, ces « pasteurs locaux » dont l’influence dépasse habituellement les cloîtres.

Un agenda sous le sceau de la discrétion active 

Si les détails de son séjour restent enveloppés d’une confidentialité de bon aloi, les observateurs anticipent des rencontres imminentes avec les autorités étatiques, les oulémas musulmans et les leaders de la société civile. Dans un Togo marqué par une stabilité politique relative, mais traversé de tensions socio-économiques, la voix du Vatican pourrait servir de caisse de résonance à des enjeux globaux : justice sociale, éducation ou préservation de l’environnement, thèmes chers au pape François.

Enjeux et perspectives : vers une ecclésiologie renouvelée ?

En plus, l’arrivée de ce prélat, vétéran des chancelleries pontificales, s’inscrit dans une stratégie plus vaste : celle d’une Église catholique qui, tout en préservant son universalisme, cherche à s’enraciner dans les réalités locales. Au Togo, où l’archidiocèse de Lomé est vacant depuis 2022, sa présence pourrait précipiter la nomination d’un nouvel archevêque, décision attendue comme une semence dans un champ labouré.

 Diplomatie vaticane, entre ombre et lumière

En choisissant un homme de terrain rompu aux subtilités africaines, Rome semble vouloir pérenniser les échanges avec Lomé au-delà des simples convenances. Si Mgr Ruiz Mainardi parvient à incarner cette « diplomatie de la proximité » prônée par François, son passage au Togo pourrait s’avérer non pas comme une parenthèse protocolaire, mais comme une page calligraphiée à l’encre durable. Reste à savoir si les défis locaux, des attentes des fidèles aux réalités géopolitiques, se plieront à cette grammaire délicate.

En filigrane de cette nomination se dessine une question plus vaste : celle du rôle de l’Église catholique dans une Afrique en mutation, où spiritualité et développement s’entrelacent comme les lianes d’une forêt équatoriale.

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