Dans son courrier, la Banque mondiale exprime toutefois sa disponibilité à aider le Mali dans le cadre des « interventions d’urgence et les projets à caractère social et humanitaire ».La mesure était en vigueur depuis le 15 mars 2022. Elle est désormais actée dans le cadre d’une lettre de l’institution de Bretton Woods qui suspend tous ses décaissements financiers vers le Mali.
« La présente lettre a pour objet de vous informer de cette décision de suspension des décaissements de la Banque mondiale et vous invite à prendre les dispositions nécessaires », souligne le courrier daté du 14 avril 2022 et adressé au ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.
En conséquence ajoute le courrier, le gouvernement malien devra « informer les entreprises et autres prestataires, titulaires de marchés dans le cadre de la mise en œuvre de vos Projets et Programmes, de ladite décision et me fournir, au plus tard le 20 avril 2022, l’impact de ladite suspension sur la mise en œuvre des activités de vos Projets et Programmes, notamment en termes de décaissements attendus mais également sur le plan économique et financier», ajoute le document.
La Banque mondiale est le premier partenaire au développement du Mali avec un portefeuille actif de 30 projets dont 20 à caractère national et 10 à caractère régional.
Le taux global de décaissement cumulé du portefeuille était de 41,20% à la date du 31 octobre 2021, soit 452,41 milliards de Fcfa. Le cumul du montant de ses engagements en faveur du Mali au 31 octobre 2021 était de 1,9 milliard de dollars américains soit environ 1.098 milliards de Fcfa.
Dans sa correspondance, le vice-président de la région Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale, Ousmane Diagna évoque « l’accumulation des échéances au titre du service de la dette publique extérieure pendant plus de 45 jours ».
Le Mali est sous embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) pour non-respect de la durée de la transition politique. Ces deux institutions ont prononcé depuis le mois de janvier 2022 des sanctions économiques et financières contre Bamako, dont le gel de ses avoirs dans les banques centrales des pays de la Cedeao