Récemment, le cannabis a été reclassé par la Commission des stupéfiants des Nations-Unies hors de la catégorie des drogues les plus dangereuses. Au Maroc, considéré comme l’un des plus gros producteurs de résine de cannabis dans le monde, la question de la dépénalisation de la culture du cannabis refait désormais surface.Récemment, le cannabis a été reclassé par la Commission des stupéfiants des Nations-Unies hors de la catégorie des drogues les plus dangereuses. Au Maroc, considéré comme l’un des plus gros producteurs de résine de cannabis dans le monde, la question de la dépénalisation de la culture du cannabis refait désormais surface.
Selon un rapport de l’Union européenne, l’industrie du cannabis pourrait générer pour le Royaume, en cas de son usage légalisé, des revenus annuels de l’ordre de 900 millions de dollars. Des recettes importantes pour renflouer la trésorerie de l’Etat déjà frappée de plein fouet par la crise sanitaire liée à la Covid-19.
Certes, la culture du cannabis assure des revenus à 140.000 ménages au Maroc et emploie près de 800.000 personnes, dans un marché estimé, globalement, à près de 10 milliards de dollars par an.
En même temps, le Maroc fournit l’Union européenne de 70% de la consommation en cette matière. Le marché du cannabis représente, en termes de revenus au niveau continental, plus de 7 milliards de dollars en raison de la forte demande internationale pour cette matière aux vertus médicinales désormais reconnues.
Déjà ces dernières années, des partis politiques marocains, à l’instar du parti Authenticité et Modernité (PAM), ont proposé la légalisation de la culture du cannabis thérapeutique. D’après ce parti, la dépénalisation du cannabis n’encourage guère son utilisation entant que stupéfiant.
Pour argumenter voire défendre son projet la légalisation du cannabis, le PAM a donné mis l’accent sur l’utilisation de cette plante dans des usages industriels et médicaux. De même, les extraits de la plante font les meilleurs isolateurs dans les bâtiments et ils sont utilisables également dans la fabrication des produits de beauté et le papier.
Il est à souligner que la Commission des stupéfiants de l’ONU hors de la catégorie des drogues les plus dangereuses s’est concentrée sur la décision de retirer le cannabis du tableau 4 de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, où il figurait aux côtés d’opioïdes mortels et toxicomanogènes, dont l’héroïne.
Les 53 Etats membres de la commission ont voté pour retirer le cannabis des listes de contrôle les plus strictes qui décourageaient même son utilisation à des fins médicales.
Cette décision pourrait conduire à des recherches scientifiques supplémentaires sur les propriétés médicinales de la plante, annoncées depuis longtemps, et agir comme un catalyseur pour que les pays légalisent la drogue à usage médical et reconsidèrent les lois sur son usage récréatif.
En janvier 2019, l’OMS a dévoilé six recommandations concernant l’inscription du cannabis dans les traités des Nations-Unies sur le contrôle des drogues. Actuellement, plus de 50 pays ont adopté des programmes relatifs au cannabis médicinal. Au niveau de la région Moyen Orient et Afrique du nord (MENA), le Maroc est le seul pays à avoir voté pour cette résolution tandis que l’Algérie, l’Egypte et le Bahreïn s’y sont opposés.