Le gratin du football a rendez-vous au Qatar du 20 novembre au 18 décembre 2022 pour la plus belle des compétitions du sport roi : la Coupe du monde. L’occasion pour APA News de jeter un faisceau de lumière sur les cinq représentants de l’Afrique. Aujourd’hui, le Maroc. (1/5)Au Qatar, le Maroc participera à sa sixième phase finale de Coupe du monde après 1970, 1986, 1994, 1998 et 2018. Dans cette compétition, les Lions de l’Atlas resteront à jamais les tout premiers ambassadeurs du continent noir à franchir le premier tour. C’était au siècle dernier (Mexique 1986). Un parcours honorable stoppé en huitièmes de finale sur un but de Lothar Matthäus pour l’Allemagne de l’Ouest, finaliste malheureuse de cette édition remportée par l’Argentine d’un certain Diego Maradona.
Depuis, les trois apparitions du Royaume chérifien dans le tournoi ont tourné court avec des éliminations dès le premier tour. Il y a quatre ans, en Russie, la sélection entraînée alors par le Français Hervé Renard a buté sur le mur dressé par l’Iran (défaite un à zéro), perdu avec les honneurs sur le même score face au Portugal et tenu tête en vain à l’Espagne (2-2).
Cette fois-ci, le Maroc entend jouer les trouble-fête durant le Mondial qatari où on ne donne pas cher de sa peau. « Dans une poule F où il y a un finaliste de la dernière édition (Croatie), un demi-finaliste (Belgique), le Maroc et le Canada sont les deux petits poucets », estime Sahelinko Cissokho, journaliste sportif à MEDI 1 TV (chaîne privée marocaine).
Dès lors, admet Jamal Waalam, journaliste-présentateur à 2M (télévision publique marocaine), « ce serait déjà un bel exploit de se qualifier pour les huitièmes de finale ». Avec leur génération dorée (Hazard, De Bruyne, Courtois…), les Diables Rouges belges font figure d’épouvantail, les Croates emmenés par l’inoxydable Luka Modric (37 ans) reprennent des couleurs et le Canada du remuant latéral Alphonso Davies, 36 ans après, revient motivé sur la scène internationale.
Mais, souligne M. Cissokho, le Maroc « veut croire en ses rêves d’épopée et créer la sensation. Sur le papier, il a quand même une équipe assez solide défensivement et des joueurs de talent devant comme Hakim Ziyech et Youssef En-Nesyri ».
Nouvelle ère
Le strict Vahid Halilhodzic, décrié pour son management autoritaire, a été remplacé en août dernier au poste de sélectionneur par Walid Regragui, récent vainqueur de la Ligue africaine des champions avec le Wydad Athletic Club.
Ancien international marocain, finaliste de la Coupe d’Afrique de nations (Can) en 2004 (défaite deux buts à un contre la Tunisie), le nouvel entraîneur « n’a pas voulu tout chambouler. Son équipe est dans une phase de transition. Il a donc voulu garder les acquis, mais a rappelé Abderrazak Hamdallah, non convoqué depuis sa prise de tête avec Hervé Renard à la Can 2019 et zappé Younes Belhanda ou encore Fayçal Fajr » dans sa liste pour le Mondial publiée la semaine dernière, commente Sahelinko Cissokho.
Ce groupe « est dans l’ensemble homogène et équilibré. Il est conforme aux aspirations de son coach. On voit clairement le onze qui pourrait débuter et comment pourrait jouer l’équipe », soutient M. Waalam.
Walid Regragui, 46 ans, ne part pas du néant. Son prédécesseur a eu le temps d’asseoir les bases d’un renouveau. Logés dans le groupe I du 2e tour des éliminatoires de la Coupe du monde, les Lions de l’Atlas n’ont fait qu’une bouchée des Djurtus (lycaons) de la Guinée Bissau, du Syli (éléphant) national de la Guinée et des Crocodiles du Nil (Soudan).
Dans ce parcours sans faute, six victoires en autant de matchs, le Maroc a marqué vingt buts contre un encaissé. En barrage aller, Romain Saiss et ses partenaires sont allés chercher le nul (1-1) au stade des martyrs de Kinshasa face à la République démocratique du Congo, avant de couler les Léopards lors de la manche retour à Casablanca (4-1).
À l’arrivée de l’actuel sélectionneur, il y a néanmoins eu pas mal de changements dans le jeu : « Halilhodzic misait beaucoup sur les contre-attaques, Regragui opte pour le jeu de possession. Sous ses ordres, le Maroc a disputé deux matchs amicaux face au Chili (succès deux à zéro) et au Paraguay (nul blanc), en Espagne, en septembre 2022. On a vu une équipe qui a joué vers l’avant pour gagner », constate le journaliste-présentateur de la 2M.
Même son de cloche du côté de son confrère de MEDI 1 TV. Selon lui aussi, « il y a une amélioration dans le contenu du jeu au vu de ces rencontres. C’est ce que le public marocain réclamait ».
Dans cette volonté de produire du beau jeu, Amine Harit, en tant que titulaire ou en sortie de banc, pouvait valoir des satisfactions. Malheureusement, l’attaquant de l’Olympique de Marseille, victime dimanche dernier d’une entorse des ligaments croisés du genou gauche lors du choc contre l’AS Monaco en Ligue 1 française, a dû déclarer forfait.
« Cette blessure fait mal au cœur. Harit pouvait évoluer un peu partout dans le secteur offensif », regrette Jamal Waalam, tandis que Sahelinko Cissokho considère que « c’est un véritable coup dur pour le Maroc parce que Harit était en pleine renaissance ».
S’appuyant sur une colonne vertébrale, composée notamment de Yacine Bounou (gardien), de Romain Saiss, d’Achraf Hakimi (défenseurs), de Sofyan Amrabet (milieu) et d’Hakim Ziyech (attaquant), Walid Regragui peut surprendre son monde. En tout cas, « les Marocains, fans absolus de foot, y croient. Ils veulent que les Lions de l’Atlas les rendent fiers en mouillant le maillot », fait savoir M. Cissokho. « Les attentes sont très importantes. Cette équipe nationale fait rêver car elle regorge de joueurs qui s’illustrent en Europe », ajoute M. Waalam.
Liste des 26 Marocains pour le Mondial 2022
Gardiens (3) : Yassine Bounou (FC Séville, Espagne), Munir Mohamedi (Al Wehda) et Ahmed Reda Tagnaouti (Wydad de Casablanca, Maroc).
Défenseurs (8) : Achraf Hakimi (Paris Saint-Germain, France), Noussair Mazraoui (Bayern Munich, Allemagne), Nayef Aguerd (West Ham, Angleterre), Romain Saiss (Besiktas, Turquie), Achraf Dari (Stade Brestois, France), Jawad El Yamiq (Real Valladolid, Espagne), Yahya Attiat Allah (Wydad de Casablanca, Maroc) et Badr Benoun (Qatar SC, Qatar).
Milieux (6) : Sofyan Amrabet (Fiorentina, Italie), Selim Amallah (Standard de Liège, Belgique), Azzedine Ounahi (Angers SCO, France), Yahya Jabrane (Wydad de Casablanca, Maroc), Abdelhamid Sabiri (Sampdoria, Italie) et Bilal El Khannouss (Genk, Belgique).
Attaquants (8) : Ilias Chair (Queens Park Rangers, Angleterre), Abderrazak Hamdallah (Ittihad Jeddah, Arabie saoudite), Hakim Ziyech (Chelsea, Angleterre), Youssef En-Nesyri (FC Séville, Espagne), Abdessamad Ezzalzouli (Osasuna, Espagne), Zakaria Aboukhlal (Toulouse, France), Sofiane Boufal (Angers, France) et Walid Cheddira (Bari, Italie).
Entraîneur : Walid Regragui (Maroc)
Programme du Maroc au Mondial 2022
1ère journée : mercredi 23 novembre 2022
10h00 (Temps Universel) Maroc / Croatie
2ème journée : dimanche 27 novembre 2022
13h00 (Temps Universel) Belgique / Maroc
3ème journée : jeudi 1er décembre 2022
15h00 (Temps Universel) Canada / Maroc