Politique




Mort en exil de l’ancien Premier ministre togolais Agbéyomé Kodjo

L’opposition togolaise est en deuil. L’un de ses leaders, Agbéyomé Kodjo, est mort dimanche au Ghana, où il s’était réfugié…

L’opposition togolaise est en deuil. L’un de ses leaders, Agbéyomé Kodjo, est mort dimanche au Ghana, où il s’était réfugié après avoir contesté les résultats de l’élection présidentielle de 2020. Il avait 69 ans.

L’opposition togolaise est en deuil. L’un de ses leaders, Agbéyomé Kodjo, est mort dimanche au Ghana, où il s’était réfugié après avoir contesté les résultats de l’élection présidentielle de 2020. Il avait 69 ans.

« C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons le décès de notre président Agbéyomé Kodjo, survenu hier dimanche au Ghana, des suites d’un malaise », a déclaré Thomas Kokou N’soukpoe, porte-parole de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), la plateforme politique qui avait porté sa candidature.

Un parcours politique contrasté

Agbéyomé Kodjo avait été le Premier ministre du Togo entre 2000 et 2002, sous le régime du général Gnassingbé Eyadéma, qui a régné sans partage sur le pays pendant 38 ans. Il avait également occupé plusieurs fonctions ministérielles, notamment celles de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères.

Mais en 2002, il avait été destitué et emprisonné pour « détournement de fonds publics ». Il avait alors rompu avec le pouvoir et fondé en 2008 son propre parti, l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire (OBUTS), rebaptisé en 2018 le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD).

Un candidat contestataire

En 2020, Agbéyomé Kodjo s’était présenté à l’élection présidentielle, avec le soutien de la DMK, une coalition de partis d’opposition dirigée par l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro. Il s’était proclamé vainqueur du scrutin, affirmant avoir recueilli 65% des voix, face au président sortant Faure Gnassingbé, qui briguait un quatrième mandat.

Mais selon les résultats officiels, il n’avait obtenu que 19,46% des suffrages, loin derrière Faure Gnassingbé, crédité de 70,78%. Il avait alors dénoncé une « mascarade électorale » et appelé à la mobilisation populaire.

Une traque judiciaire

Accusé de « troubles aggravés à l’ordre public, atteinte à la sûreté de l’État et diffusion de fausses nouvelles », Agbéyomé Kodjo avait fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il avait réussi à quitter le Togo en juillet 2020, malgré le contrôle judiciaire qui lui avait été imposé.

Feu Agbéyomé Kodjo s’était réfugié au Ghana, où il avait continué à revendiquer sa victoire et à dénoncer le régime de Faure Gnassingbé. Il avait également demandé l’intervention de la communauté internationale pour résoudre la crise politique au Togo.

Sa mort met fin à son combat, mais laisse un vide dans l’opposition togolaise, qui peine à s’unir et à se renouveler.

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