Une cérémonie éternelle : le monde s’incline devant la mémoire du Pape François
La place Saint-Pierre, épicentre de la foi catholique, s’est métamorphosée le samedi 26 avril en un sanctuaire universel où l’humanité, dans sa diversité, s’est prosternée pour rendre un ultime hommage à Sa Sainteté le Pape François, rappelé à la cour céleste le lundi de Pâques 21 avril. En effet, sous un ciel romain où planaient les échos d’une vie dédiée à la paix, plus de 400 000 âmes, venues des confins du globe, ont convergé vers ce lieu sacré, accompagnées par un cortège de chefs d’État, de monarques et de dignitaires religieux. Parmi eux, le Président de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, dont la présence a scellé l’attachement du Togo à l’héritage spirituel et fraternel du Souverain Pontife.
Grandeur et recueillement : La messe de requiem au cœur de l’adieu romain
C’est dans cette atmosphère de recueillement universel que la messe de requiem, présidée par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège cardinalice, a déployé un rituel d’une gravité sublime.1 Dès 10 heures, la Place Saint-Pierre, enchâssée dans la colonnade du Bernin, s’est transformée en un théâtre de recueillement où les voix des fidèles se sont mêlées aux accents liturgiques. Les lectures des Actes des Apôtres, de la Lettre de saint Paul aux Philippiens et de l’Évangile de Jean ont résonné comme un appel à l’espérance, tandis que l’homélie du cardinal Re a peint le portrait d’un pontife « dont la spontanéité et la miséricorde ont illuminé les périphéries du monde ».
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Les voix du monde à l’unisson : Prière universelle et communion pour un Pape bâtisseur de ponts
Fidèle à l’esprit d’ouverture prôné par le Pape défunt et pour refléter l’universalité de l’Église, la prière universelle, psalmodiée en français, arabe, portugais, polonais, allemand et chinois, a incarné l’universalité de l’Église prônée par François. Chaque intention, portée par une langue différente, a semblé tisser un pont entre les nations, un écho des « ponts et non des murs » invoqués par le Pape défunt. Par la suite, l’Eucharistie, moment de communion spirituelle, a uni les cœurs dans une même ferveur, suivie d’un silence poignant où chacun a murmuré une prière pour l’âme du pasteur argentin. Les prières des Églises orientales et le Magnificat ont clos cette liturgie, ponctuée par un geste de paix échangé entre les dirigeants mondiaux, symbole d’une concorde espérée.
Le cortège de l’adieu : L’humble cercueil porté vers Sainte-Marie-Majeure
Au terme de cette liturgie poignante, le cercueil de bois et de zinc, sobre comme l’humilité du Pape, a été porté sous les acclamations d’une foule en larmes, avant d’entamer un cortège de quatre kilomètres vers la basilique Sainte-Marie-Majeure, son ultime demeure. Là, dans un recoin discret, derrière la statue de la Vierge, François repose désormais, fidèle à son vœu d’une sépulture dépouillée, loin des fastes de la crypte de Saint-Pierre.
Parterre de dirigeants inédit : L’adieu au Pape, un rare moment d’unité politique mondiale
Si le cœur de l’événement était spirituel, sa portée était également universelle, comme en témoignait la présence d’une cinquantaine de chefs d’État et d’une dizaine de souverains, conférant à cette cérémonie une dimension planétaire. Outre Faure Gnassingbé, dont l’engagement pour la paix en Afrique faisait écho aux idéaux du Pape, des figures telles que le roi Philippe de Belgique, le roi Felipe VI d’Espagne, le prince Albert II de Monaco, ainsi que les présidents Emmanuel Macron, Donald Trump, Volodymyr Zelensky, Luiz Inácio Lula da Silva, Javier Milei, Félix Tshisekedi et Ferdinand Marcos Jr ont honoré l’événement. Cette assemblée, où se côtoyaient des dirigeants aux visions parfois divergentes, a incarné un rare moment d’unité, comme si la mémoire de François, apôtre de la fraternité, avait suspendu les discordes humaines.
Le Testament spirituel du Pape : un appel à la paix qui résonne à Saint-Pierre
Abondant en ce sens, dans son homélie, le cardinal Re a salué cet élan collectif : « Votre présence, éminents chefs d’État, témoigne de l’unité des peuples et de l’aspiration à la paix, valeurs que le Pape François n’a cessé de porter avec une ardeur prophétique. » Il a rappelé les appels incessants du Pape à « des négociations honnêtes » face aux « horreurs inhumaines » des guerres, un message qui a résonné avec force alors que des rencontres historiques, comme celle entre Trump et Zelensky, se déroulaient en marge de la cérémonie.
Le Togo présent : Faure Gnassingbé rend hommage au Pape artisan de paix
Parmi cette assemblée mondiale, le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, fidèle à sa tradition d’échanges avec le Saint-Siège, a marqué l’événement par sa présence empreinte de dignité. Lors de la messe, il a joint sa voix aux prières des fidèles, rendant hommage à celui qu’il avait qualifié, dès l’annonce de son décès, d’« artisan infatigable de paix, de justice et de fraternité ». Ce message, publié au nom du peuple togolais, a exprimé une compassion profonde envers l’Église catholique et les millions de fidèles endeuillés.
Un lien fort : les échanges Togo-Vatican, fondés sur la paix et le développement
Cette présence ne fut pas un simple acte protocolaire ; elle s’inscrit dans le cadre des visites répétées de Faure Gnassingbé au Vatican, où il a discuté avec le Pape François de la consolidation des liens entre le Togo et le Saint-Siège, renforcant une relation fondée sur des valeurs communes : la stabilité, la paix et le développement durable en Afrique. Ces échanges, souvent axés sur les défis régionaux, ont fait du Togo un partenaire privilégié du Vatican, et la présence du président à Rome ce 26 avril a scellé cet engagement mutuel.
François, le « Pape des périphéries » : L’héritage d’un pasteur humble et audacieux
Mais qui était donc ce pasteur qui a su rassembler au-delà des frontières et des croyances ? Élu le 13 mars 2013, Jorge Mario Bergoglio, premier Pape jésuite et sud-américain, a marqué l’histoire de l’Église par sa simplicité et son audace. Choix du nom François, en hommage à saint François d’Assise, défenseur des pauvres ; visites aux marges, comme Lampedusa, symbole des drames migratoires ; plaidoyers pour la justice climatique et l’inclusion : son pontificat a été une ode à la miséricorde. « Il était le Pape des périphéries, celui qui tendait la main aux oubliés », a rappelé le cardinal Re, sous les applaudissements d’une foule où se mêlaient pèlerins, démunis et jeunes, dont beaucoup voyaient en François un guide spirituel.
Son ultime souffle : le dernier message d’espérance d’un pasteur fatigué
Après une vie dédiée à ces idéaux, sa mort, survenue après un accident vasculaire cérébral à l’âge de 88 ans, a plongé le monde dans un deuil universel. Apparu affaibli lors de la bénédiction Urbi et Orbi de Pâques, il avait néanmoins porté un message d’espérance, appelant à la paix à Gaza et en Ukraine, un ultime cri du cœur qui résonne encore.
Les symboles d’un adieu unique : du cortège de Rome à l’accueil des démunis
Ainsi s’est achevée sa vie, mais son héritage, lui, s’est manifesté jusqu’aux derniers instants. Alors que le cercueil de François s’éloignait dans les rues de Rome, suivi par 150 000 âmes le long du cortège, un silence sacré a enveloppé la Ville éternelle. À Sainte-Marie-Majeure, un groupe de démunis, accueillant le Pape comme il l’avait toujours souhaité, a offert un dernier adieu touchant, symbole de son amour pour les humbles.
Un héritage vivant : L’adieu romain, un appel mondial à bâtir la paix et la fraternité
Cette journée, gravée dans l’histoire, a transcendé les frontières et les croyances. Elle a rappelé que la paix, si chère à François, n’est pas un vœu pieux, mais un labeur collectif. Pour Faure Gnassingbé et les dirigeants présents, cet adieu n’était pas une fin, mais un appel à porter la flamme de la fraternité dans un monde assoiffé de concorde. Ainsi, sous les cieux de Rome, l’héritage du Pape François s’est élevé, telle une prière, vers un avenir dans lequel l’humanité, unie, pourrait murmurer : Pax vobiscum.