« Tout maintenant est mort ici »: la frustration des habitants à la frontière gréco-turque

Dans son champ d’abricotiers en fleurs, à quelques encablures de la frontière gréco-turque, Dimitris Boudikas se désole de la fermeture du poste frontalier de Kastanies, qui a mis un terme aux va-et-vient constants avec Edirne, attraction locale en Turquie voisine.

« C’est la première fois depuis des décennies que Kastanies ferme. Je crains que ça dure des mois », déplore ce septuagénaire, qui souligne « l’amitié » entre Edirne et Kastanies, à 7 km l’une de l’autre, de part et d’autre de la frontière.

Pour faire pression sur l’Europe dans le conflit en Syrie, la Turquie a décidé fin février d’ouvrir ses portes au passage des migrants, malgré la déclaration de 2016 entre Ankara et Bruxelles, qui avait endigué les flux migratoires.

Première victime de la politique d’Ankara, le village de Kastanies, dont le poste frontière (Pazarkule côté turc) a fermé, théâtre récemment d’incidents violents impliquant les forces policières turques et grecques ainsi que les milliers de migrants piégés.

A 500 mètres du verger de Dimitris Boudikas, la clôture et les barbelés du poste-frontière. A l’horizon, on aperçoit le minaret de la mosquée de la ville d’Edirne (Adrianoupolis en grec), qui attire habituellement des centaines de Grecs frontaliers avides de ses produits bon marché.

« Nous avions l’habitude d’y aller tout le temps, il y a un grand marché, j’avais des collègues jardiniers turcs, c’était notre quotidien », raconte Apostolos Lymperidis, qui tient une pépinière, en face de la ferme de Boudikas.

Sur la place du village de Kastanies, Mary Rossi, propriétaire d’un café, les yeux rivés sur le téléviseur, suit les nouvelles.

« La situation est grave, je ne crois pas que le problème va se régler rapidement », estime celle qui répond aux nombreux médias locaux et étrangers venus couvrir les incidents à la frontière.

Les Turcs d’Edirne « venaient ici pour boire ou manger, nous avions l’habitude d’aller souvent en face pour faire des courses, maintenant que la douane est fermée, tout est mort ici », déplore-t-elle.

Une théière orientale en bronze orne le comptoir de son café, « le cadeau d’une femme turque venue récemment visiter Kastanies avec sa famille », explique-t-elle.

– Cible « facile » –

A l’extrémité du nord-ouest de la Grèce, Kastanies, qui compte 600 habitants, reste l’un des villages les plus isolés du département frontalier d’Evros, bordé par le fleuve éponyme.

Du côté grec, seul centre urbain à attirer les villageois, la ville d’Orestiada de 18.000 habitants se trouve à 18 km.

Plus au sud, Kipi, le second poste frontalier entre la Grèce et la Turquie, est pourtant resté ouvert depuis le début de la crise. Pour Athènes, les migrants étaient « poussés » vers Kastanies par la Turquie.

Pour Dimitris Boudikas, c’était plus « facile pour la Turquie d’inciter les migrants à venir aux portes de Kastanies », car la fermeture de Kipi ou du poste-frontière turc avec la Bulgarie, « passages habituels des camions routiers, aurait causé l’écroulement du commerce turc » avec l’Europe.

Compte tenu des bonnes relations entre Ankara et Sofia, la Grèce, qui a des relations historiquement délicates avec la Turquie voisine, apparaît pour beaucoup comme une cible facile pour Ankara pour faire pression sur Bruxelles.

Il y a toujours eu des groupes de migrants qui traversaient la frontière et n’étaient que « de passage de Kastanies, à destination de Thessalonique (métropole du nord de la Grèce) puis d’Athènes pour aller ensuite en France ou en Allemagne », raconte Mary Rossi.

Dimitris Boudikas se rappelle d’une dizaine de personnes noyées dans le fleuve Evros il y a quelques années « en tentant de le traverser ».

Mais maintenant, la situation « est plus dangereuse », renchérit Mary Rossi. « On dit qu’il y a des milliers de migrants qui attendent de passer et on ne peut pas y faire face ».

Mais la commerçante dit se sentir « en sécurité »: « Heureusement, il y a plein de policiers et de militaires envoyés pour sécuriser les frontières ».

Italie: l’Eglise aussi se met à l’heure du coronavirus

Des fidèles privés de messes, un pape qui s’exprime par vidéo, funérailles et mariages interdits: les catholiques se sont mis à l’heure du coronavirus en Italie, où tout type de rassemblement est désormais prohibé.

Pour montrer concrètement la solidarité de l’Eglise, le pape François a demandé mardi aux prêtres « d’avoir le courage de sortir et d’aller visiter les malades », « d’accompagner le personnel médical et les bénévoles » dans un pays où l’épidémie a déjà tué 631 personnes, selon le dernier bilan mercredi soir.

Le gouvernement italien a inclus la messe, les mariages et les funérailles parmi les rassemblements interdits, une mesure « fortement restrictive dont l’acceptation entraîne la souffrance et des difficultés » pour les prêtres et les fidèles, a regretté sur son site la Conférence épiscopale italienne.

La décision est particulièrement symbolique en Italie, dont une immense majorité de la population se dit catholique.

A en croire le panonceau sur la porte de la cathédrale Sant’Andrea à Portogruaro, en Vénétie (nord-est), les interdits sont respectés. Faute de messe proprement dite jusqu’au 3 avril, les fidèles sont appelés « à consacrer un temps raisonnable à la prière et la méditation » en suivant les offices retransmis à la télévision et à la radio.

Les inhumations des défunts ne s’arrêteront pas, les prêtres continueront d’assurer « la bénédiction du corps dans le cimetière », mais « dans la plus stricte intimité » et « sans célébration de messe ou autre liturgie », peut-on lire.

Pour avoir bravé l’interdiction et suivi un cortège funéraire dans une petite ville, une cinquantaine de Siciliens ont reçu des amendes et vont faire l’objet de poursuites.

A Sant’Andrea à Portogruaro, le bénitier a été vidé afin d’éviter toute contagion entre fidèles qui continueraient de s’en humecter le doigt pour faire le signe de croix.

– « On prie seul » –

Pourtant, à l’intérieur sont présents une dizaine de fidèles, dont un homme portant un masque, venus écouter la voix du père Giuseppe Grillo sortant des haut-parleurs alors que le prêtre célèbre la messe depuis la sacristie. A la fin, un autre prêtre donne même la communion, en évitant soigneusement de placer l’hostie directement dans la bouche des fidèles.

« Il faut éviter les rassemblements. Mais la cathédrale est assez grande pour que nous puissions célébrer ce type de messes en garantissant que les personnes soient séparées d’au moins un mètre », explique le père Grillo. « Nous célébrons une messe par jour, à l’intérieur de la sacristie, rien d’autre, pas même les funérailles. J’ai annulé trois baptêmes. Les mariages ce sera en mai, en fonction de la situation ».

Une fidèle, Beatrice Francescato, témoigne: « Pour être honnête, en ce moment, on oublierait presque de prier. Pas de messe le dimanche, pas de cérémonies dans la semaine. On prie seul à la maison. C’est une situation très désagréable. »

« Nous continuons de prier la Vierge Marie, en espérant qu’elle nous aidera parce que le monde traverse un moment difficile », confie une autre paroissienne, Mariagrazia Mazzarotto.

Mercredi, le pape tiendra sa traditionnelle audience hebdomadaire, mais par vidéo diffusée sur internet, depuis sa bibliothèque, et sa « papamobile » restera au garage.

Les fidèles catholiques pourront entrer dans la basilique Saint-Pierre pour prier, mais les touristes et leurs guides trouveront portes closes, jusqu’au 3 avril, « afin d’éviter la diffusion du coronavirus », a expliqué le Saint-Siège.

Le Vatican a également annoncé la fermeture de sa cantine réservée aux employés locaux, instaurant à la place un service de livraison des plats aux différentes institutions affectées par cette mesure.

Comment le coronavirus a mis à genoux l’économie mondiale

De l’apparition d’un virus inconnu en Chine à un « lundi noir » qui a vu les marchés chuter comme jamais depuis fin 2008: en deux mois, l’épidémie de Covid-19 a mis à genoux l’économie mondiale.

Wuhan, Chine, décembre 2019: plusieurs cas d’une pneumonie virale nouvelle sont détectés dans cette métropole industrielle de 11 millions d’habitants. La maladie se propage et le 9 janvier, les autorités chinoises attribuent ces cas à un nouveau type de coronavirus. Un premier mort est comptabilisé deux jours plus tard.

L’épidémie contamine plusieurs pays asiatiques et peu à peu d’autres continents, avec à ce jour plus de 115.000 cas d’infection recensés, dont plus de 4.000 morts.

La Chine décide fin janvier de mettre Wuhan en quarantaine et interdit aux centaines d’usines qui s’y trouvent de rouvrir immédiatement après les congés du Nouvel an chinois.

Les secteurs du tourisme et des transports sont les premiers à s’inquiéter de cette épidémie qui va assécher la clientèle chinoise, quand de nombreux Etats restreignent les arrivées de ressortissants en provenance du géant asiatique.

Fin janvier, de Shanghai à Wall Street, les marchés connaissent de premiers à-coups. Les prix des matières premières, dont l’industrie chinoise est gourmande, s’affaissent. Entre la mi-janvier et début février, les cours de l’or noir plongent d’environ 20%. Et ce n’est qu’un début.

– Grain de sable –

Le monde découvre le rôle de Wuhan, « hub » logistique et industriel pour de nombreux groupes internationaux… et réalise qu’un accroc dans une usine chinoise peut provoquer des perturbations en chaîne pour une myriade d’entreprises dans le monde.

En Allemagne, en Corée du Sud, au Japon, en Italie, en France, aux Etats-Unis, partout des industriels font part de difficultés à s’approvisionner en pièces et composants habituellement produits par des partenaires chinois.

Le constructeur français Renault doit fermer provisoirement une usine en Corée du Sud. Le géant américain Apple gère l’arrêt de la production de fournisseurs.

Les économistes parlent de « choc d’offre ». Et compte tenu de la place de la Chine dans les échanges mondiaux, il est massif. Les dirigeants de la planète prennent la mesure du risque: que ce choc entraîne des défaillances d’entreprises et un ralentissement d’une économie déjà affaiblie par les tensions commerciales entre la Chine, les Etats-Unis et l’Europe.

« Le Covid-19, une urgence sanitaire mondiale, a perturbé l’activité économique en Chine et pourrait mettre en péril la reprise » mondiale, alerte le 23 février la directrice du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, lors du G20 Finances à Ryad.

– Branle-bas –

De nombreuses multinationales préviennent que la crise sanitaire aura un impact sur leurs résultats. Les marchés boursiers commencent à s’affoler. La dernière semaine de février est une débandade: en Europe et aux Etats-Unis, les indices perdent plus de 12%, du jamais-vu depuis la crise de 2008-2009, quand l’économie mondiale était entrée en récession.

Récession: le risque commence à pénétrer les esprits. L’heure est au branle-bas de combat. Le 3 mars, la banque centrale américaine (Fed) surprend en baissant ses taux directeurs. La Chine arrose son économie de liquidités, tandis que l’Italie, l’Allemagne ou la France tentent de soutenir leurs entreprises.

L’inquiétude est que le choc « d’offre » ne se double d’un choc mondial « de demande », d’une chute de la consommation et des investissements si l’épidémie conduit d’autres pays, à l’image de l’Italie, à prendre des mesures drastiques de confinement.

Dans un premier temps, c’est plutôt une ruée que connaissent les supermarchés de Los Angeles ou de Sydney, où les produits de bases sont dévalisés. « C’est la pagaille (…) Aujourd’hui, c’est incontrôlable. (…) Nous n’avons plus de papier toilette, presque plus d’eau, et plus de gel pour les mains », raconte le 7 mars l’employé d’un supermarché Costco à Burbank (Californie).

Les avions se vident ou restent au sol au fur et à mesure que les compagnies interrompent certaines liaisons. L’épidémie de Covid-19 pourrait coûter plus de 100 milliards de dollars au transport aérien, s’alarme le 5 mars l’Association internationale du transport aérien (Iata).

– Krach pétrolier –

L’un des chocs les plus durs vient du pétrole. L’Opep et la Russie échouent le 6 mars à Vienne à s’accorder sur une baisse de leur production pour stabiliser les cours. Piquée au vif, l’Arabie saoudite lance une guerre des prix. Les cours frôlent les 30 dollars lundi, après une chute inédite depuis la première guerre du Golfe en 1991.

Puis les marchés boursiers s’effondrent, à l’image du CAC 40 parisien qui décroche de plus de 8% lundi, du jamais vu depuis 2008. En quelques heures, des milliards d’euros se volatilisent.

Au moment où la dette des entreprises, dont une partie de piètre qualité, atteint des niveaux records, certains craignent que cette chute des marchés ne fragilise les banques et les grands fonds d’investissement.

Gita Gopinath, économiste en chef du Fonds monétaire international, résume l’enjeu: « empêcher qu’une crise temporaire ne nuise de façon irrémédiable à des personnes et des entreprises en raison de pertes d’emplois et de faillites », grâce à une réponse vigoureuse et coordonnée des gouvernements et des banques centrales.

En 2008-2009, le G20 avait pris les rênes d’une telle réponse, au point d’être qualifié de « gouvernement économique mondial ». Onze ans plus tard, la guerre commerciale, le Brexit, la montée du populisme sont passés par là. Rien ne dit que le groupe des vingt premières économies mondiales, présidé cette année par l’Arabie Saoudite, voudra endosser à nouveau ce rôle.

Joe Biden, improbable archi-favori de la primaire démocrate

Raillé pour ses gaffes et les ratés de sa mémoire, Joe Biden semble pourtant sur le point de décrocher la victoire d’une carrière. Au soir d’une existence marquée par la tragédie, il peut incarner l’espoir des démocrates de faire tomber Donald Trump.

Il aura dû attendre ses 77 ans et sa troisième candidature aux primaires démocrates. Mais après des débuts de campagne difficiles et de premières humiliations dans les urnes, l’ancien vice-président de Barack Obama a signé l’un des retours les plus spectaculaires de l’histoire politique américaine.

Et semble bien parti pour défier le républicain Donald Trump en novembre.

« C’est plus qu’un +come-back+, selon moi », a affirmé Joe Biden après ses nouvelles victoires face à Bernie Sanders dans l’Etat clé du Michigan, ainsi que le Mississippi et le Missouri. « C’est un +come-back+ pour l’âme de la Nation », qu’il a promis de « restaurer » en battant le milliardaire après quatre ans d’âpres divisions.

D’un ton sobre, le candidat modéré, accompagné de son épouse Jill, a de nouveau dédié ses victoires « à tous ceux qui ont été mis à terre, ignorés, laissés pour compte ». Mais en tendant aussi la main, cette fois, à Bernie Sanders et ses partisans.

– Soutien d’ex-candidats –

Se présentant en rassembleur, Joe Biden martèle sans relâche depuis son entrée en lice, en avril 2019, qu’il battra « Donald Trump à plate couture ».

Sauf que ses deux premières cuisantes défaites aux primaires avaient profondément ébranlé ce message de « vainqueur » potentiel, tandis que le sénateur Bernie Sanders, bien plus à gauche, le doublait en position de favori.

Les moqueries sur sa forme et ses dérapages embarrassants –comme lorsqu’il se déclarait candidat « au Sénat »– avaient alors pris un écho décuplé, reprises notamment sur Twitter par Donald Trump, qui le surnomme à l’envi « Joe l’endormi ».

Choix de la raison ou option passionnée: après son retour fracassant opéré en Caroline du Sud, le 29 février, puis son avalanche de victoires lors du « Super Tuesday », le septuagénaire a finalement pris une avance déterminante mardi face au socialiste autoproclamé Bernie Sanders.

Fort du ralliement de nombreux ex-candidats modérés, il a démontré qu’il pouvait aussi bien convaincre les électeurs démocrates noirs que des ouvriers et des femmes. Trois groupes d’Américains qui ont joué un rôle clé dans la victoire de Donald Trump en 2016, certains en s’abstenant, d’autres en décidant de tourner le dos aux démocrates, se sentant ignorés.

– Encore des doutes –

Après plus de trente-cinq ans comme sénateur et huit ans comme bras droit de Barack Obama, Joe Biden devra encore répondre de nombreux chapitres de son épais bilan et faire taire les interrogations sur sa forme.

Il sera, sans doute, la cible des piques des républicains, qui l’accusent sans preuves, Donald Trump en tête, d’être « corrompu » et crient au conflit d’intérêt car son fils Hunter était entré au conseil d’administration d’une compagnie gazière ukrainienne lorsqu’il était vice-président.

C’est d’ailleurs parce qu’il avait demandé à Kiev d’enquêter sur ces liens que Donald Trump a fait l’objet d’une procédure de destitution, les démocrates l’accusant d’avoir utilisé son pouvoir pour salir son rival. Le président américain a été acquitté en février.

Le septuagénaire devra aussi faire face à des interrogations sur son approche « tactile ». S’il a assuré être « désolé d’avoir envahi » l’espace de femmes gênées par ses marques d’affection, il a aussi fermement défendu sa proximité avec les électeurs.

Et chez les stratèges démocrates, on s’inquiète de voir comment ce célèbre gaffeur, qui semble parfois perdre le fil de ses pensées, va pouvoir tenir la distance lors des débats contre Bernie Sanders et, peut-être, le tempétueux Donald Trump.

– Empathie –

Ses deux premières campagnes présidentielles, pour les scrutins de 1988 et 2008, avaient été rapidement avortées, entachées par des faux pas et des accusations de plagiat.

En 2007, il avait été accusé de racisme après avoir qualifié Barack Obama d' »intelligent » et « propre ». Joe Biden avait exprimé ses regrets, et, pas rancunier, le démocrate en avait fait son vice-président.

Une expérience devenue un atout de choix pour Joe Biden, l’ex-président restant extrêmement populaire chez les démocrates.

Son empathie, qui séduit des électeurs touchés par sa vie personnelle marquée par la tragédie, le sert aussi.

Un mois seulement après son élection au Sénat américain, à tout juste 30 ans, il avait perdu en 1972 sa femme Neilia et leur petite fille Naomi dans un accident de voiture.

Un nouveau drame l’avait frappé en 2015, quand son aîné Beau, devenu procureur général du Delaware, fut emporté par un cancer au cerveau.

Biden tend la main à Sanders: « Ensemble, nous battrons Trump »

L’ancien vice-président américain Joe Biden a tendu la main mardi à son rival dans la primaire démocrate Bernie Sanders, qu’il devance désormais confortablement après trois nouvelles victoires, notamment dans l’Etat-clé du Michigan.

« Je tiens à remercier Bernie Sanders et ses partisans pour leur inlassable énergie et leur passion. Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump », a-t-il lancé dans un discours assez sobre depuis Philadelphie.

Les électeurs démocrates de six Etats étaient appelés à départager mardi les deux candidats à l’investiture démocrate.

Selon les projections des médias américains, Joe Biden est arrivé largement en tête dans le Michigan, le Missouri et le Mississippi.

Les résultats de l’Idaho, du Dakota du Nord et de l’Etat de Washington restent inconnus, mais le sénateur socialiste Bernie Sanders risque d’avoir du mal à se remettre de ces défaites et à rester dans la course.

L’ancien bras droit de Barack Obama, désormais archi-favori s’est gardé de tout triomphalisme. « On dirait que l’on va passer une nouvelle bonne nuit », a simplement commenté Joe Biden, qui avait déjà engrangé une première série de victoires dans 10 des 14 Etats en jeu lors du « Super Tuesday » .

« Nous sommes un pas plus près de ramener la décence, la dignité et l’honneur à la Maison Blanche », a-t-il encore déclaré, en se disant engagé dans une « bataille pour l’âme » de l’Amérique.

Reprenant le crédo qu’il martèle depuis son entrée en lice, ce vétéran de la vie politique, de 77 ans, a estimé que l’élection se jouerait sur des valeurs.

« Nous avons besoin d’un leader présidentiel honnête, confiant, digne de confiance et stable. D’un leader rassurant », a encore ajouté ce candidat modéré.

Bernie Sanders ne s’exprimera pas avant mercredi, selon les médias.

A la demande des autorités sanitaires, les deux septuagénaires avaient dû renoncer à tenir des meetings à Cleveland dans la soirée, en raison du nouveau coronavirus.

Venezuela: la police disperse une manifestation de l’opposition

La police vénézuélienne a dispersé mardi à Caracas une manifestation de l’opposition contre Nicolas Maduro à laquelle avait appelé Juan Guaido, dans l’espoir de raviver le mouvement de protestation contre le président socialiste et exiger une nouvelle élection présidentielle.

En début de soirée, l’opposition a dénoncé l’arrestation d’un député d’opposition, Renzo Prieto, appréhendé par les FAES, un corps controversé de la police vénézuélienne, quelques heures après la manifestation. De même source, deux autres députés d’opposition ont été brièvement arrêtés puis relâchés.

Plus tôt dans la journée, quelques milliers de manifestants anti-Maduro s’étaient élancés d’une place dans l’Est de Caracas pour rejoindre l’Assemblée nationale, avec Juan Guaido en tête de cortège.

Mais peu de temps après le début de la manifestation, la Police nationale bolivarienne (PNB) a bloqué le cortège. Juan Guaido a tenté d’entamer un dialogue avec les agents qui ont alors tiré du gaz lacrymogène pour disperser la manifestation, selon un journaliste de l’AFP.

Certains manifestants ont répondu en lançant des pierres et des bâtons en direction des agents.

« Tout cela me fait mal, mais je me sens encore plus valeureuse, j’ai encore plus envie de continuer à protester », a dit à l’AFP Katherine Croquer, une manifestante de 54 ans.

Les manifestants comptaient se diriger vers le siège du Parlement pour exiger une nouvelle élection présidentielle et faire entendre leurs revendications sociales et économiques.

Le Parlement unicaméral est l’unique organe aux mains de l’opposition au président Maduro, mais ses décisions sont systématiquement annulées par la Cour suprême.

Juan Guaido a été réélu à sa tête en janvier avec les seules voix de l’opposition, mais le pouvoir chaviste n’a pas reconnu cette élection.

-« Selfie »-

Empêchés de s’approcher du Parlement, Juan Guaido, des élus d’opposition et des sympathisants se sont finalement rendus sur une place à quelques centaines de mètres de là et ont organisé une séance de l’Assemblée nationale. Les élus ont approuvé un texte qui exige la tenue d’une nouvelle élection présidentielle, deux ans après le scrutin « frauduleux », selon eux, qui a permis à Nicolas Maduro de se maintenir au pouvoir.

« N’ayez pas peur », a lancé Juan Guaido à la foule.

Au même moment, plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies à l’appel du pouvoir pour une « contre-manifestation » dans le centre de Caracas avec comme mot d’ordre la « défense de la souveraineté » du Venezuela face aux « agressions » économiques du président américain Donald Trump.

Washington, principal soutien de Juan Guaido à l’international, a pris un éventail de sanctions pour accentuer la pression sur Nicolas Maduro que l’opposant tente, en vain, d’évincer depuis un peu plus d’un an.

Diosdado Cabello, numéro deux du PSUV, le parti présidentiel, a ironisé sur les élus d’opposition dont la manifestation a été dispersée par la police. « Ils ont commis des actes de violence pour une photo. Ils pensent qu’en prenant un +selfie+ ils vont réussir à renverser le gouvernement révolutionnaire », a-t-il dit.

Avec cette nouvelle mobilisation, Juan Guaido, que près d’une soixantaine de pays reconnaissent comme président par intérim, comptait relancer le mouvement de protestation contre le chef de l’Etat qu’il qualifie de « dictateur ».

Ces derniers mois, ses appels à manifester ont rencontré un écho bien moindre que début 2019, lorsque des dizaines de milliers de Vénézuéliens se mobilisaient chaque semaine.

Il s’agit de la première manifestation d’envergure de l’opposition depuis le retour mi-février de Juan Guaido d’une tournée internationale au cours de laquelle Donald Trump et le président français Emmanuel Macron, entre autres, lui ont réitéré leur soutien.

De son côté, Nicolas Maduro a toujours l’appui de la Russie, de Cuba, de la Chine et de l’état-major de l’armée, clef de voûte du système politique vénézuélien.

« La situation (du Venezuela) est catastrophique. Les droits des travailleurs ne sont pas respectés, nous exigeons que cela change », a déclaré Ofelia Rivera, 58 ans, une éducatrice à la retraite interrogée par l’AFP avant le début de la manifestation à Caracas.

Le Venezuela traverse la pire crise de son histoire récente, avec, entre autres maux, des pénuries de médicaments et une hyperinflation qui a atteint 9.585,5% en 2019, selon la Banque centrale.

D’après la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet, 4,9 millions de personnes ont « abandonné » le Venezuela, qui compte 30 millions d’habitants, depuis fin 2015.

Kenya : l’unique girafe blanche femelle tuée par des braconniers

L’unique girafe blanche femelle répertoriée au Kenya, et son petit ont été tués par des braconniers dans une réserve de l’est du pays, a annoncé mardi une association locale. Ces animaux extrêmement rares n’ont été signalés dans aucun autre pays du monde.

Les corps des deux girafes aux peaux blanches en raison d’une pigmentation rarissime ont été trouvés « à l’état de squelette après avoir été tués par des braconniers » dans une réserve de Garissa, dans l’est du Kenya.

Après leur disparition, il ne reste en vie qu’une seule girafe blanche, un mâle, dont la mère était la femelle abattue par des chasseurs, a indiqué dans un communiqué l’association locale Ishaqbini Hirola, qui gère la réserve.

« Nous sommes la seule communauté au monde qui s’occupe de préserver la girafe blanche », a déclaré Mohammed Ahmednoor, le directeur de l’association.

« Cette tuerie est un coup dur pour les mesures importantes prises par la communauté pour préserver des espèces rares, et un appel à la vigilance pour un soutien continu aux efforts de protection », a-t-il estimé.

La girafe blanche a suscité un grand intérêt en 2017, lorsqu’elle a été aperçue pour la première fois dans la réserve kényane et lorsqu’elle a donné naissance à deux petits, le dernier né en août 2019.

Ces girafes blanches présentent les caractéristiques non pas de l’albinisme mais d’une condition génétique appelée leucisme, due à un déficit des cellules pigmentaires, que l’on retrouve notamment chez certains tigres blancs.

Deuxième cas mondial de guérison d’un patient atteint du VIH

Un patient atteint du VIH, ayant bénéficié d’une greffe de cellules souches, est désormais « guéri », ce qui en fait le deuxième au monde à se remettre de cette maladie, ont annoncé ses médecins mardi.

Près de dix ans après le premier cas confirmé d’un patient souffrant du VIH et qui s’en était débarrassé, ce deuxième cas, connu comme « le patient de Londres », n’a manifesté aucun signe du virus depuis 30 mois malgré l’arrêt des traitements antirétroviraux, selon les résultats publiés dans la revue The Lancet HIV.

En mars 2019, le professeur Ravindra Gupta, de l’université de Cambridge, avait annoncé que cet homme diagnostiqué séropositif en 2003 était en rémission, n’ayant montré aucun signe d’atteinte du virus depuis 18 mois.

Le médecin avait toutefois alors appelé à la prudence, insistant sur le terme de rémission et non de guérison, demandant plus de temps.

Un an plus tard, son équipe a franchi ce pas. « Nous suggérons que nos résultats représentent une guérison du VIH », écrivent-ils, après avoir testé des échantillons de sang, tissus, sperme.

« Nous avons testé un nombre assez considérable de lieux où le virus aime se cacher et pratiquement tout était négatif », hormis quelques restes « fossiles » de virus non actif, a expliqué à l’AFP le Pr Gupta. « C’est difficile d’imaginer que toute trace d’un virus qui infecte des milliards de cellules a été éliminée », s’est-il réjoui.

Comme le « patient de Berlin », l’Américain Timothy Ray Brown considéré guéri en 2011, ce « patient de Londres » a subi une greffe de moelle osseuse pour traiter un cancer du sang, et reçu ainsi des cellules souches de donneurs porteurs d’une mutation génétique rare qui empêche le VIH de s’implanter, le CCR5.

Le fait que la guérison du patient de Berlin soit restée isolée pendant près de dix ans laissait penser à certains que ce n’était qu’un coup de chance.

« Nos conclusions montrent que le succès de la transplantation de cellules souches comme traitement du VIH, pour la première fois rapportée il y a 9 ans pour le patient de Berlin, peut être reproduite », estiment les chercheurs qui espèrent désormais d’autres succès.

« D’autres patients ont bénéficié d’un traitement similaire, mais aucun n’est aussi loin dans la rémission (…). Il y en aura probablement d’autres, mais cela prendra du temps », a commenté le Pr Gupta.

– Procédure lourde et risquée –

En attendant, le patient de Londres a décidé de révéler cette semaine son identité dans un entretien au New York Times. « Je veux être un ambassadeur d’espoir », a expliqué Adam Castillejo, 40 ans, qui a grandi à Caracas, au Venezuela.

Mais les chercheurs reconnaissent que pour l’instant leur méthode n’est pas une solution pour les millions de personnes qui vivent avec la maladie dans le monde et la contrôlent grâce aux antirétroviraux à prendre à vie.

La procédure utilisée pour les deux patients guéris est très lourde et risquée, posant des questions « éthiques », souligne le Pr Gupta.

« Il faut mettre en balance le taux de mortalité de 10% pour une transplantation de cellules souches et le risque de mort si on ne fait rien », selon lui.

« Un travail tel que celui-là est important pour le développement de stratégies de traitement qui pourraient être applicables plus largement », a toutefois commenté le Dr Andrew Freedman, de l’université de Cardiff, pas impliqué dans l’étude.

D’autres scientifiques sont en revanche plus prudents. « Le patient de Londres est-il vraiment guéri ? », s’est interrogée Sharon Lewin, de l’université de Melbourne. « Les données (…) sont bien entendu excitantes et encourageantes, mais au final, seul le temps nous le dira », a-t-elle noté, estimant qu’il faudrait « plus qu’une poignée de patients guéris du VIH » pour évaluer la « probabilité d’une reprise tardive et inattendue d’une réplication du virus ».

Le « patient de Londres » va d’ailleurs continuer à être testé régulièrement pour surveiller une possible réémergence du virus.

Près de 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, mais seules 62% bénéficient d’une trithérapie. Près de 800.000 personnes sont mortes en 2018 d’affections liées au VIH. L’apparition de formes de VIH résistantes aux médicaments représente aussi une préoccupation croissante.

MH17: la Russie tente « activement d’entraver » l’enquête, selon les procureurs néerlandais

La Russie tente « activement d’entraver » l’enquête sur le crash du vol MH17, ont dénoncé mardi les procureurs néerlandais, au deuxième jour du procès aux Pays-Bas de trois Russes et un Ukrainien accusés d’avoir provoqué l’explosion de l’appareil au-dessus de l’Ukraine en 2014.

Les procureurs ont notamment accusé la Russie de tentatives de piratage informatique à l’encontre d’enquêteurs et ont évoqué la crainte que Moscou n’essaye de retrouver des témoins.

« Il y a des indications claires que les services de sécurité russes tentent activement d’entraver les efforts pour établir la vérité derrière le crash du vol MH17 », a déclaré le procureur Thijs Berger devant les juges du tribunal de Schiphol, en banlieue d’Amsterdam.

Le Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines, parti d’Amsterdam pour Kuala Lumpur le 17 juillet 2014, a été touché en plein vol par un missile BUK de conception soviétique au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Les 298 personnes à bord, parmi lesquelles 196 Néerlandais, ont été tuées.

« Les autorités britanniques et néerlandaises ont déterminé que des agents russes du GRU (le renseignement militaire russe) étaient impliqués dans des tentatives de piratage des systèmes des autorités d’enquête malaisiennes », a affirmé M. Berger.

Le procureur a également mentionné des tentatives de piratage visant le Bureau néerlandais d’enquête pour la sécurité (OVV), qui coordonnait initialement l’enquête sur la catastrophe. Pour lui, « ces informations jettent une ombre » sur le procès, qui s’est ouvert lundi malgré l’absence des suspects.

Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l’Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine, sont poursuivis par le parquet néerlandais pour meurtre et pour avoir délibérément causé le crash de l’avion.

Ces premiers suspects inculpés dans l’affaire sont accusés d’avoir convoyé le système de missiles anti-aériens BUK, avant que celui-ci ne soit tiré par d’autres personnes encore non identifiées.

Doubinski, Guirkine et Khartchenko seront jugés par contumace, tandis que Poulatov a choisi d’être représenté par un avocat néerlandais. Ils encourent la perpétuité.

Boudewijn van Eijck, l’avocat de Poulatov, a rejeté mardi les accusations des procureurs, qualifiant leurs remarques sur la sécurité des témoins de « prématurées ».

– « Craindre pour leur vie » –

L’équipe internationale d’enquêteurs, dirigée par les Pays-Bas, a établi en mai 2018 que l’avion avait été abattu par un missile provenant de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk (Sud-Ouest).

A la suite de ces révélations, les Pays-Bas et l’Australie, dont 38 citoyens ont péri dans le drame, ont ouvertement imputé à la Russie la mort de leurs ressortissants. Moscou a toujours nié avec véhémence toute implication et a rejeté la faute sur Kiev.

« Le tribunal a clairement indiqué que le gouvernement russe menait une campagne de désinformation. Et nous devrons être préparés à beaucoup plus de distorsion de la vérité au fur et à mesure que l’affaire avance », a regretté mardi auprès des journalistes Anton Kotte, qui a perdu son fils, sa belle-fille et son petit-fils dans la catastrophe.

Selon les procureurs néerlandais, il existe un « véritable risque pour la sécurité des témoins » dans cette enquête, dont certains donneront des témoignages anonymes.

« L’utilisation des services de sécurité russes pour découvrir l’identité des témoins dans cette enquête est un scénario très réel. Ces agences ont la capacité d’intercepter les communications et de surveiller les déplacements des gens », a avancé M. Berger.

« Plusieurs témoins dans cette enquête disent craindre pour leur vie si leur identité venait à être révélée », a-t-il expliqué.

Des « mesures spécifiques » ont notamment dû être prises pour protéger un témoin ayant déclaré que des militaires russes se trouvaient avec le missile BUK sur le site du lancement le jour du crash du vol MH17, ont ajouté les procureurs.

De nouvelles audiences en l’affaire reprendront le 23 mars.

Coronavirus: l’Espagne prend des mesures pour ne pas suivre le chemin de l’Italie

Interdiction des vols venant d’Italie, matches de foot à huis clos, écoles fermées: prise de court par le triplement des cas depuis dimanche, l’Espagne a multiplié mardi les mesures face à la propagation du coronavirus.

Avec 1.622 cas et 35 morts selon le dernier bilan communiqué mardi à la mi-journée par le ministère de la Santé, l’Espagne est désormais l’un des pays les plus touchés du monde et le plus touché en Europe derrière l’Italie. Dimanche, elle ne recensait que 589 cas.

Face à cette croissance exponentielle de la contagion, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, qui avait adopté jusqu’ici une position plutôt attentiste, est passé à la vitesse supérieure mardi.

« Nous aurions aimé ne pas prendre certaines mesures et nous sommes conscients qu’elles altèrent le quotidien des gens. Mais croyez-moi, elles sont nécessaires », a insisté le ministre de la Santé, Salvador Illa à l’issue du conseil des ministres.

« Nous travaillons pour ne pas arriver à la situation italienne, toutes les mesures que nous prenons sont destinées » à cela, a-t-il ajouté. L’Italie, pays le plus touché après la Chine, a prié lundi soir ses 60 millions d’habitants de rester chez eux pour freiner l’épidémie.

– Le foot à huis clos –

Madrid a ainsi interdit du 11 au 25 mars tous les « vols directs entre tout aéroport situé en Italie et tout aéroport situé en Espagne ». Les deux pays sont très liés, plus de 240.000 Italiens vivent en Espagne et le trafic aérien en provenance d’Italie représente 9% du trafic international en Espagne.

Le gouvernement a par ailleurs ordonné que toute manifestation sportive se joue à huis clos dans le pays, y compris les matchs du championnat de football de première division dont les deux prochaines journées auront lieu sans public dans les tribunes.

Il a également incité les entreprises à aménager les horaires de leurs salariés ou les autoriser à travailler de chez eux. Le géant bancaire Santander a notamment demandé à ses employés madrilènes de faire du télétravail.

Dans les régions les plus touchées comme celle de Madrid, qui est de loin la plus affectée avec près de 800 cas et 21 morts, des mesures supplémentaires ont été prises comme la suspension de tous les évènements publics dans des espaces fermés regroupant plus de 1.000 personnes.

La région de Madrid, qui compte 6,5 millions d’habitants, avait annoncé dès lundi soir la fermeture de toutes les écoles et universités à partir de mercredi et pour deux semaines. Elle va aussi désinfecter tous les jours les wagons du métro, les bus et les trains de banlieue.

Des mesures similaires concernant les écoles ont été prises à Vitoria, la capitale de la région du Pays basque, et dans la région de la Rioja (nord), les deux autres zones du pays les plus affectées.

Le parlement espagnol a annoncé avoir repoussé d’une semaine sa prochaine séance plénière alors que l’un des dirigeants du parti d’extrême droite Vox, Javier Ortega-Smith, a été testé positif au coronavirus.

– Queues dans les supermarchés –

Dans ce contexte, les supermarchés ont été assaillis dans la région de Madrid par des habitants faisant des réserves.

« On est à bout, depuis hier soir, c’est massif », a confié à l’AFP, Clara Badena, une employée d’un supermarché Mercadona du nord de Madrid où certains rayons (conserves, papier toilette) étaient déjà à moitié vides.

Face à cette razzia, l’association représentant la grande distribution (ANGED) a assuré que l’approvisionnement des magasins était « garanti » et qu’il n’était « pas nécessaire de procéder à un stockage disproportionné » de denrées.

Le gouvernement espagnol a prévu de se réunir de nouveau jeudi pour analyser la situation et prendre de nouvelles mesures si nécessaire. Pedro Sanchez rencontrera lui ce jour-là les syndicats et les organisations patronales pour discuter d’un « plan d’urgence » économique sur lequel le gouvernement n’a donné aucun détail.

mg/pmr/sg

La vie brisée des femmes stérilisées à leur insu en Afrique du Sud

La terre s’est dérobée sous ses pieds il y a quatre ans, le jour où Bongekile Msibi, mère sud-africaine d’une adolescente de 15 ans, a appris la raison pour laquelle elle n’arrivait pas à avoir un deuxième enfant: elle n’avait plus d’utérus.

« Je ne comprenais pas ce que le médecin disait », se rappelle la mère de 32 ans, tentant de retenir ses larmes. « Comment était-ce possible ? J’avais un enfant, cela voulait dire que j’avais un utérus. »

Bongekile Msibi s’est alors lancée corps et âme dans une enquête pour comprendre l’inconcevable.

Ses investigations l’ont conduite naturellement à l’hôpital Chris Hani Baragwanath, un immense établissement public de Johannesburg où elle a donné naissance à sa fille en 2005.

Là, en 2016, un obstétricien lui a expliqué nonchalamment que son utérus avait été enlevé dans la foulée de son accouchement.

Bongekile Msibi fait partie des 48 femmes victimes de stérilisation forcée entre 2002 et 2015 en Afrique du Sud, selon une enquête publiée fin février.

Dans ce rapport accablant, la Commission pour l’égalité des sexes en Afrique du Sud (CGE) dénonce le « traitement cruel, barbare ou inhumain et dégradant » infligé à des femmes, toutes noires, au moment de leur accouchement par césarienne dans des hôpitaux publics du pays.

– « Ils se prennaient pour Dieu » –

La plupart étaient séropositives. Pas Bongekile Msibi. Mais elle avait 17 ans au moment de la naissance de son unique fille. Mineure, donc vulnérable.

Des personnels de santé « ont profité de la situation, ils se prennaient pour Dieu », dénonce la jeune femme dans un entretien accordé à l’AFP. « Ils se croyaient habilités à faire ce que bon leur semble, au moment où (…) on était allongée inerte ».

En 2016, l’obstétricien lui a affirmé que la stérilisation avait été décidée pour lui sauver la vie. Bongekile Msibi n’y croit pas.

Les lois sud-africaines interdisent la stérilisation de force, mais les médecins n’ont pas besoin de consentement du patient quand sa vie est en danger.

Dans la plupart des cas recensés par la CGE, raconte Tamara Mathebula, à la tête de cette commission, les professionnels de santé ont expliqué à leurs patientes que l’opération était nécessaire « parce que vous êtes séropositive, parce que vous avez la tuberculose, parce qu’on pense que vous avez trop d’enfants… et regardez-vous, vous êtes pauvre, on ne peut pas vous laisser continuer ».

Mais « ce ne sont pas des raisons pour (…) ligaturer des trompes ou enlever l’utérus », s’offusque Tamara Mathebula.

Des femmes auraient également été menacées de ne pas être soignées si elles ne signaient pas les documents autorisant l’opération irréversible, d’autres ont été contraintes de les signer dans des moments d' »extrême douleur », selon la CGE.

Mais pour Bongekile Msibi, il n’y a pas eu de consentement signé en 2005.

– Mutilée –

Déterminée à faire la lumière sur son infertilité, la consultante a engagé une longue bataille: elle a écrit aux autorités sanitaires, à des responsables politiques et organisé un sit-in.

Les autorités « manquent d’empathie. Elles sont totalement insensibles. Elles se comportent comme si elles venaient d’enlever un ongle et qu’il allait repousser », estime Bongekile Msibi, depuis son salon coquet d’une banlieue de Johannesburg.

« Je ne peux pas simplement m’asseoir et accepter de ne pas avoir d’utérus. Je ne sais même pas pourquoi », ajoute-t-elle, « j’ai ce sentiment de ne pas être entière ».

Après la publication du rapport de la CGE, le ministère de la Santé a accepté de rencontrer prochainement les plaignantes. Maigre consolation pour les victimes.

Sur ce sujet sensible, le ministère est peu loquace. « On attend une réponse de la CGE en vue d’un communiqué conjoint », balbutie sa porte-parole, Lwazi Manzi.

Les femmes stérilisées de force galèrent dans leur vie privée. Certaines ont été « abandonnées par leur mari car elles n’étaient plus utiles en termes de reproduction », explique Tamara Mathebula.

Peu après la découverte de son infertilité, Bongekile Msibi et son partenaire se sont séparés. « Il voulait des enfants, raconte la jeune femme. Je ne pouvais pas lui en donner ».

Le Michigan aux urnes, Biden espère creuser l’écart sur Sanders

Plusieurs millions d’Américains étaient appelés aux urnes mardi dans le Michigan et cinq autres Etats pour un nouveau rendez-vous des primaires démocrates qui pourrait permettre à Joe Bien de prendre un avantage décisif sur Bernie Sanders.

« Cela va être une MAUVAISE journée pour Bernie-le-dingue », a prédit Donald Trump qui suit avec attention, tweets moqueurs à l’appui, le processus qui désignera son adversaire pour l’élection du 3 novembre.

Fort de son spectaculaire rebond il y a une semaine et de sondages flatteurs, Joe Biden, 77 ans, ancien vice-président de Barack Obama, espère creuser son avance face au sénateur du Vermont, âgé lui de 78 ans.

Si son élan se concrétise, les primaires démocrates, largement éclipsées par l’épidémie du coronavirus, pourraient se décanter très rapidement.

Idaho, Mississippi, Missouri, Dakota du Nord, Washington: cinq autres Etats sont appelés aux urnes mais tous les yeux sont rivés vers le Michigan où Bernie Sanders où avait créé la surprise face à Hillary Clinton lors des primaires de 2016.

Au-delà des 125 délégués en jeu, le résultat dans cet Etat industriel de la région des Grands Lacs aura une forte dimension symbolique.

Si Bernie Sanders, qui prône une « révolution politique », parvient à renouveler l’exploit, il peut espérer se relancer. Mais si, comme le prédisent les sondages, il est vaincu dans cet Etat, il pourrait devoir dire adieu à ses rêves de Maison Blanche.

A Detroit, plus grande ville du Michigan, nombre d’électeurs avaient bravé le froid et la nuit pour se rendre tôt aux urnes lors de ce « Mini Tuesday », comme l’ont qualifié des médias américains en référence au « Super Tuesday » du 3 mars.

Cecilia Covington, artiste de 61 ans, première à voter dans l’école primaire de Chrysler, dans le centre de la ville, affichait un soutien sans faille à Biden.

« Nous devons chasser le 45e (président) du pouvoir », explique-t-elle à l’AFP, évoquant Donald Trump. « Je pense que Biden porte une vision et une promesse de rassemblement », ajoute-t-elle, se disant convaincue qu’il est le mieux placé dans le camp démocrate pour battre le milliardaire républicain.

– « Nouvelle génération de dirigeants » –

A l’exception d’Elizabeth Warren qui n’a pas fait connaître sa préférence, les anciens grands candidats se sont ralliés à l’ancien vice-président: Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Kamala Harris et Cory Booker.

Tous jugent qu’il est le plus à même de battre Donald Trump et appellent les démocrates au « rassemblement » pour éviter que le milliardaire républicain n’emporte un second mandat de quatre ans.

Le programme de gauche de Bernie Sanders, sur l’assurance maladie ou la gratuité des études, est perçu comme « révolutionnaire » aux Etats-Unis et l’establishment démocrate craint qu’il n’effraie les électeurs centristes.

A la veille du scrutin, « Bernie » et « Joe » ont sillonné le Michigan s’attachant à marquer leurs différences mais se gardant d’attaques trop frontales. L’un et l’autre se sont engagés à soutenir le vainqueur de la compétition contre Donald Trump, cible de leurs principales piques.

Conscient que son âge pouvait être un handicap, même si son adversaire est plus âgé que lui, Joe Biden s’est présenté comme un « pont » vers une nouvelle génération de dirigeants démocrates.

« Il y a une nouvelle génération de leaders que vous voyez derrière moi. Ils sont l’avenir de ce pays », a-t-il lancé en présence de Kamala Harris, Cory Booker et Gretchen Whitmer, la gouverneure du Michigan qui lui a apporté son soutien.

De son côté, Bernie Sanders, qui l’a remporté dans cet Etat face à Hillary Clinton lors de la primaire de 2016, a participé à une table-ronde sur le nouveau coronavirus, qui a contaminé plus de 600 personnes et fait au moins 26 morts aux Etats-Unis.

Epinglant les déclarations selon lui « stupides » du président sur le virus, il en a profité pour vanter ses promesses d’assurance maladie universelle qui donnerait à chaque Américain « un droit à la santé ».

Depuis le début de cette crise sanitaire, des écoles ont été fermées et de nombreux Américains placés en quarantaine, mais la campagne présidentielle n’a pas été affectée.

bur-jca/leo

Pakistan : « attaques coordonnées » contre la marche des femmes d’Islamabad, dénoncent ses organisatrices

Les organisatrices de la journée internationale des femmes d’Islamabad ont dénoncé mardi des « attaques coordonnées » d’islamistes contre la manifestation dimanche dans la capitale pakistanaise, qui avait été visée par des pierres, briques et autres bâtons.

« C’était une attaque coordonnée des forces patriarcales et de la droite (religieuse) contre le mouvement des femmes », a lancé Ismat Shahjahan, l’une des organisatrices de l’événement, lors d’une conférence de presse. « Nous demandons une enquête judiciaire indépendante », a-t-elle poursuivi.

La police d’Islamabad a ouvert dimanche soir une enquête contre 35 suspects, dont les organisateurs d’une contre-manifestation islamiste, pour avoir stimulé « les sentiments religieux » de leurs partisans afin qu’ils attaquent les participants de la Journée de la femme.

Ses organisatrices estiment toutefois que la police a volontairement minimisé la gravité de l’attaque qu’elles ont subi et minoré les chefs d’accusations retenus contre les suspects.

Une fine clôture, protégée par un mince cordon policier, avait été installée entre les deux rassemblements. D’un côté, de nombreux hommes et quelques femmes voilées proclamant leur « liberté de vivre selon la charia ».

De l’autre, une manifestation mixte et colorée réclamant plus de droits pour les femmes, dans un pays où les violences à leur encontre sont multiples. Les violences étaient survenues après plusieurs heures de coexistence de ces manifestations.

Les femmes se battent depuis des décennies pour leurs droits les plus élémentaires au Pakistan, où les violences commises contre elles sont « omniprésentes et insolubles », selon la Commission nationale des droits de l’homme.

Une grande partie de la société vit sous un code patriarcal permettant l’oppression des femmes qui tentent de s’en affranchir, en choisissant par exemple leur mari ou en travaillant hors de la maison.

Des centaines de Pakistanaises sont ainsi tuées chaque année, souvent par des proches, pour avoir insulté leur « honneur », selon des organisations de défense des droits de l’Homme.

Les opposants aux marches des femmes avaient tenté de les faire interdire, en vain, par la justice, à Islamabad et Lahore, la grande ville de l’Est, où des centaines d’entre elles se sont rassemblées dimanche.

Coronavirus: Trump veut soutenir l’économie et sauver sa campagne

Donald Trump veut rapidement déployer une série de mesures pour soutenir une économie menacée par les conséquences de l’épidémie du nouveau coronavirus et tenter ainsi de préserver l’un de ses principaux arguments de campagne dans la course à la Maison Blanche.

Ces mesures, censées être annoncées mardi, devraient viser les entreprises mais aussi les ménages. Elles seront « majeures » et « de grande ampleur », avait promis lundi le président américain, qui brigue un deuxième mandat à la tête de la première économie du monde.

Il avait alors évoqué des coupes dans les taxes salariales et une aide aux personnes payées à l’heure, reconnaissant que « le monde a été pris de court » par le coronavirus.

Sa fille et conseillère, Ivanka Trump, a dit mardi matin, sur son compte Twitter, que Donald Trump « s’engage à soutenir les travailleurs payés à l’heure et à rendre des prêts de crise accessibles aux petites entreprises. Une baisse des charges sociales est également sur la table ».

Beaucoup d’Américains ne pourront financièrement pas se permettre de cesser de travailler lors d’une éventuelle quarantaine, vu le peu de jours maladie dont ils disposent chaque année. Beaucoup de travailleurs sont par ailleurs payés à l’heure.

Le président américain « utilisera tous les outils à sa disposition pour protéger le travailleur américain », a souligné Ivanka Trump.

Le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, avait indiqué vendredi que l’administration envisageait des mesures de relance « ciblées » pour aider les entreprises et les personnes les plus touchées, y compris celles qui seraient placées en quarantaine. Distribuer « un millier de dollars à tout le monde » n’aurait en revanche selon lui « pas d’effet à long terme sur la croissance économique ».

« Une réponse budgétaire est la plus appropriée face à la propagation du virus », a commenté pour l’AFP Rubeela Farooqi, chef économiste chez High Frequency Economics (HFE).

Pour elle, l’administration Trump peut envisager « des arrêts maladie payés ainsi qu’une réduction temporaire des charges sociales. Je pense également qu’il est d’important d’offrir un soutien ciblé aux petites entreprises » qui peuvent être « particulièrement vulnérables ».

– Mesures parlementaires –

Donald Trump a de nouveau tempêté mardi matin contre une Réserve fédérale qu’il juge « minable et lente », l’appelant à une nouvelle baisse des taux. La Fed a abaissé la semaine dernière ses taux en urgence, les maintenant toutefois plus élevés que ceux des autres pays, notamment européens.

Il doit par ailleurs recevoir mercredi à la Maison Blanche les patrons des principales grandes banques américaines, selon des sources bancaires à l’AFP.

L’épidémie de Covid-19 a fait plonger les marchés, Wall Street enregistrant lundi sa plus lourde dégringolade sur une séance en plus de 11 ans.

Mais démocrates et républicains devront arriver à se mettre d’accord, alors que les mesures présentées par le président devront être validées par le Congrès pour être adoptées, et que le temps presse.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a reconnu lundi soir que « de nouvelles mesures parlementaires (allaient) vite devenir nécessaires ».

Mais « compte tenu des informations selon lesquelles l’administration Trump envisage de nouvelles réductions d’impôts pour les grandes entreprises touchées par le coronavirus », elle a réitéré son appel à « prioriser la santé et la sécurité des travailleurs Américains sur les intérêts des entreprises ».

La dernière crise économique d’ampleur remonte à 2007, lorsque la bulle immobilière avait éclaté, entraînant les Etats-Unis dans une année et demi de récession, jusqu’en juillet 2009.

Le président George W. Bush avait alors annoncé un plan de relance de 152 milliards de dollars, pour favoriser la croissance et aider les ménages surendettés, via notamment l’envoi d’un chèque à 130 millions de ménages pour stimuler rapidement la consommation, mais les récipiendaires avaient préféré rembourser leurs dettes.

Un plan de sauvetage de la finance doté de 700 milliards de dollars avait été adopté en octobre 2008.

Et moins d’un mois après son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2009, Barack Obama avait lancé un nouveau plan de relance de 787 milliards de dollars, axé sur la consommation et l’immobilier, constitué d’allégements fiscaux et de dépenses publique.

Chute des cours du pétrole: pour l’Algérie, « la situation est critique », estime un expert

L’effondrement des cours du pétrole rend la situation « critique » pour l’Algérie en raison de sa dépendance à la rente pétrolière, avertit le professeur Mourad Preure, un spécialiste algérien des hydrocarbures et ancien dirigeant du groupe public pétrolier Sonatrach.

Pour ce géopoliticien de l’énergie, la chute des prix de l’or noir rend « envisageables » les scénarios « les plus pessimistes » pour l’économie mondiale.

Q: Quel impact attendre de la chute des prix du pétrole sur l’économie algérienne?

R: « L’Algérie est excessivement exposée aux fluctuations du marché pétrolier du fait de la faible diversification de son économie.

L’impact sera très fort avec des recettes d’hydrocarbures déjà en deçà des besoins. Selon toute vraisemblance, ces recettes en 2020 vont se situer dans un créneau entre 34 milliards de dollars, soit leur niveau actuel, et plus ou moins 20 milliards de dollars, selon les évolutions possibles de la crise.

Dans tous les cas, la situation est critique. Elle impose, d’abord, un effort rigoureux d’anticipation des menaces mais aussi des opportunités, car toute crise recèle des opportunités ».

Q: Quelles sont ces opportunités et les solutions possibles pour l’Algérie?

R: « Il est clair que, parmi les priorités, figurent une puissante accélération des réformes économiques, une profonde modernisation de la gouvernance et une amélioration du climat des affaires.

L’Algérie, toutes proportions gardées, a les moyens, notamment financiers, et des avantages comparatifs naturels, pour surmonter cette crise.

Mais il lui faut une stratégie novatrice: diversifier l’économie et aller vers la transition énergétique ».

Q: Quelles sont les probabilités que l’effondrement des cours persiste, soit du fait de la crise du coronavirus, soit de la volonté de certains producteurs de dicter les règles du marché?

R: « Nous sommes face à un véritable choc baissier, plus grave encore qu’en 2014.

Ce choc survient dans un contexte exceptionnel. L’économie chinoise subit un sévère ralentissement qui a un effet déflagrant sur l’industrie pétrolière mondiale.

Dans ce contexte, où il y a une surabondance de l’offre (de pétrole) et où la demande ralentit, les scénarios les plus pessimistes sont envisageables.

Une diffusion plus large de l’épidémie pourrait même conduire à +un collapsus+ de l’économie mondiale. Nous sommes dans une situation de grande imprévisibilité.

De fait, le « consensus d’Alger » qui avait réuni en 2016 les pays de l’Opep et des pays non Opep, avec à leur tête la Russie, n’a pas résisté à cette crise.

En effet, le partage des sacrifices consécutifs à une baisse de la production pour soutenir les prix est différent, vu le niveau de vulnérabilité plus fort de l’Arabie saoudite et des autres membres de l’Opep par rapport à la Russie, dont l’économie est plus diversifiée et qui peut se suffire d’un baril à 42,4 dollars (ndlr: Moscou a basé ses prévisions budgétaires 2020 sur un baril de Brent à 42,4 dollars).

La guerre des prix engagée inconsidérément par l’Arabie Saoudite, comme chaque fois dans l’histoire, se conclura encore par un affaiblissement des pays producteurs. Et des niveaux de prix en dessous de 30 dollars le baril ne sont plus à exclure.

Certes, on peut anticiper un retour de la Russie à la table des négociations et un ralentissement de la production américaine. Mais les incertitudes, excessivement fortes, quant à l’évolution de l’économie mondiale, orientent les marchés qui tendent à surréagir aux crises, entraînant un +effet papillon+, vers un enchaînement chaotique qui risque fort d’être inédit dans l’Histoire ».

Burundi: six candidatures retenues pour la présidentielle de mai

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Burundi a validé six candidatures à l’élection présidentielle du 20 mai et en a rejeté quatre autres pour « dossiers incomplets », a annoncé mardi son président.

« Au total, dix candidats ont présenté des dossiers de candidature à l’élection présidentielle. (Ils) ont été soumis à une analyse approfondie sur la base principalement de la Constitution et du code électoral », a déclaré à Bujumbura le président de la Ceni, Pierre-Claver Kazihise.

Six candidats ont vu leurs « dossiers acceptés », a ajouté M. Kazihise. Parmi eux, se trouvent le général Evariste Ndayishimiye, candidat du parti CNDD-FDD au pouvoir, et Agathon Rwasa, candidat du Conseil national pour la liberté (CNL), le principal parti d’opposition.

Les candidatures de l’actuel premier vice-président Gaston Sindimwo, du parti Uprona dominé par la minorité tutsi, et de Léonce Ngendakumana, du Frodebu, le parti ayant remporté les premières élections démocratiques au Burundi en 1993, ont également été retenues.

Enfin, la Ceni a validé les candidatures de deux indépendants, Francis Rohero et Dieudonné Nahimana.

La commission n’a pas donné la raison du rejet des dossiers de l’ancien président de transition Domitien Ndayizeye, présenté par la coalition d’opposition Kira, de Jacques Bigirimana, candidat du parti FNL proche du pouvoir, d’Anicet Niyonkuru, candidat du parti d’opposition CPD récemment rentré d’exil, et de Valentin Kavakure, jeune candidat du petit parti FPN.

Ces quatre personnalités ont toutefois deux jours pour faire appel devant la Cour constitutionnelle. Le CDP d’Anicet Niyonkuru a déjà annoncé son intention de déposer ce recours.

La campagne pour la présidentielle aura lieu du 27 avril au 17 mai, selon un calendrier publié par la Ceni.

Le président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, avait surpris en annonçant en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.

L’annonce en avril 2015 de sa candidature à un troisième mandat avait plongé le Burundi dans un cycle de violences et de violations massives des droits humains qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes, selon les estimations de la Cour pénale internationale, laquelle a ouvert une enquête.

Israël: un tribunal rejette la demande de report du procès de Netanyahu

Un tribunal a rejeté mardi la demande de report du procès pour corruption de Benjamin Netanyahu, dont l’ouverture est prévue le 17 mars, date limite à laquelle le président israélien doit désigner la personne chargée de former un gouvernement.

Les avocats de M. Netanyahu, Premier ministre qui a clamé avoir remporté « la plus grande victoire » de sa carrière lors des législatives du 2 mars, avaient envoyé lundi une lettre au tribunal de Jérusalem pour demander un report de 45 jours de l’ouverture du procès. Ils avaient affirmé ne pas avoir reçu « l’ensemble des pièces du dossier collectées durant l’enquête ».

Mais le tribunal a estimé qu’il n’y avaient pas de motifs suffisants justifiant un report.

« L’audience à venir est réservée à la lecture seulement » des chefs d’accusation, indique la décision de justice consultée par l’AFP.

« Une réponse de l’accusé aux charges (qui pèsent contre lui) n’est pas nécessaire à ce stade », ajoute le document.

Benjamin Netanyahu, seul chef du gouvernement dans l’histoire d’Israël à être inculpé en cours de mandat, est poursuivi pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires.

M. Netanyahu clame son innocence et se dit victime d’une « chasse aux sorcières » des services du ministère public et des médias.

Le procès doit s’ouvrir alors que Benjamin Netanyahu, au pouvoir sans discontinuer depuis une décennie, et ses alliés de droite tentent de former un gouvernement face à une opposition farouche, après les élections du 2 mars, les troisièmes en moins d’un an.

A l’issue du scrutin, ni M. Netanyahu ni son principal rival, le centriste Benny Gantz, ne sont parvenus à obtenir l’appui de 61 parlementaires, seuil requis pour former un gouvernement.

Des députés envisagent actuellement de proposer une loi qui permettrait d’empêcher toute personne inculpée de former un gouvernement.

Afrique du Sud: victoire du président Ramaphosa contre la cheffe de la lutte anti-corruption

La justice sud-africaine a tranché mardi en faveur du président Cyril Ramaphosa une controverse sur le financement de sa campagne pour la direction de son parti, estimant qu’il n’avait pas tenté de cacher au Parlement un don électoral.

Dans un rapport publié en 2019, la médiatrice de la République Busisiwe Mkhwebane, chargée de la lutte contre la corruption, avait accusé M. Ramaphosa d’avoir menti sur le financement de sa campagne de 2017 pour la présidence de son parti, le Congrès national africain (ANC).

Ce document était accablant pour Cyril Ramaphosa, qui s’est fait le chantre de la lutte contre la corruption. Mme Mkhwebane l’y avait accusé d’avoir trompé les députés de façon « délibérée » sur un don de 500.000 rands (environ 27.000 euros) de la part d’un groupe industriel sulfureux.

Interpellé par des députés, le chef de l’Etat avait initialement répondu que cette somme avait été versée à son fils Andile, consultant pour l’entreprise en question, Bosasa.

Puis il avait fait marche arrière en affirmant qu’il s’agissait d’un don électoral fait, selon lui, à son insu. Il avait plaidé la bonne foi, assurant qu’il ne disposait pas des bonnes informations lorsqu’il avait répondu à la question au Parlement.

Mardi, la Haute Cour de Pretoria lui a donné raison.

« Les conclusions » de la médiatrice selon lesquelles « le président n’aurait pas révélé des dons » pour sa campagne « sont irrationnelles », a déclaré le juge Elias Matojane.

Le magistrat a également rejeté les soupçons de « blanchiment d’argent » et d' »enrichissement personnel » du chef de l’Etat avancés par la médiatrice, estimant qu’il n’y avait « rien » pour les étayer.

Le président Ramaphosa a « salué » le jugement, réaffirmant son « engagement pour un gouvernement honnête ».

Cyril Ramaphosa a décroché la présidence de l’ANC en décembre 2017 puis pris les rênes du pays en février 2018 après la démission de Jacob Zuma, mis en cause dans des scandales politico-financiers.

Dans son jugement cinglant pour la médiatrice, la Haute Cour de Pretoria a estimé que Busisiwe Mkhwebane, réputée proche de Jacob Zuma, avait « fait preuve d’un manque complet de connaissances de base du droit ».

Mme Mkhwebane, dont la justice a déjà annulé plusieurs rapports, est sous le coup d’une procédure parlementaire visant à mettre fin à son mandat, qui expire en 2023.

Un an après, le Mozambique toujours affecté par les effets du cyclone Idai

Près de 100.000 personnes sinistrées lors du passage du cyclone Idai sur le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi continuent à vivre dans des abris de fortune un an après la catastrophe, ont déploré mardi plusieurs ONG.

Le 14 mars 2019, la tempête tropicale Idai a frappé de plein fouet la deuxième ville du Mozambique, Beira (centre), et ses 500.000 habitants puis a poursuivi sa route vers l’intérieur des terres au Zimbabwe et au Malawi voisins.

Son passage a fait officiellement plus d’un millier de morts, quelque 3 millions de sinistrés et causé d’énormes dégâts, aussi bien à l’habitat qu’aux cultures et réserves alimentaires.

Un an plus tard, Care International, Oxfam et Save the Children ont déploré que, faute d’un engagement financier suffisant de la part des donateurs internationaux, les populations sinistrées restaient dans une situation très précaire.

« En pleine crise climatique, gouvernements et humanitaires se battent encore pour obtenir les ressources nécessaires au rétablissement de la situation et à la reconstruction », a déclaré la responsable d’Oxfam au Mozambique, Rotafina Donco.

Trois mois après le passage d’Idai, l’ONU avait estimé à 3,2 milliards de dollars le montant de l’enveloppe nécessaire aux travaux de reconstruction au seul Mozambique. Le montant des promesses d’aide des donateurs internationaux n’avait alors atteint que 1,2 milliard de dollars.

Depuis plusieurs saisons, toute l’Afrique australe souffre de graves épisodes de sécheresse auxquels succèdent des inondations et des tempêtes d’une ampleur inédite, attribuée par les experts au réchauffement climatique.

Selon l’ONU, quelque 45 millions d’habitants de la pointe sud du continent sont aujourd’hui menacés par la famine.

« Les personnes et les pays les plus vulnérables souffrent tandis que le monde attend des principaux pollueurs qu’ils prennent leur juste part pour réduire les émissions de carbone de moitié d’ici 2030 », a regretté Marc Nosbach, de Care Mozambique.

Avec ses 2.500 km de côtes, le Mozambique figure parmi les cinq pays de la planète les plus menacés par le changement climatique, selon la Banque mondiale.

Ethiopian Airlines célèbre le 1er anniversaire du crash du vol ET302

La compagnie Ethiopian Airlines a célébré mardi le premier anniversaire du crash du vol ET302 en rassemblant les proches des victimes pour une cérémonie sur les lieux de l’accident, au sud-est de la capitale Addis Abeba.

Le 10 mars 2019, six minutes après son décollage d’Addis Abeba, le Boeing 737 MAX à destination de Nairobi s’était écrasé dans un champ, tuant sur le coup les 157 passagers et membres d’équipage. Les victimes provenaient de plus de 30 pays différents.

« Alors que les amis et les familles venues du monde entier se réunissent en Ethiopie pour honorer la mémoire de leurs êtres chers, je rends hommage aux victimes de cet accident et souhaite à leurs familles de rester fortes », a déclaré sur Twitter le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.

Les forces de sécurité ont empêché la presse d’accéder au lieu de la cérémonie. Mais les journalistes ont pu observer les voitures des familles de victimes s’y rendant.

Plusieurs familles avaient déjà plusieurs fois visité le site au cours de l’année écoulée, notamment immédiatement après l’accident, puis quand les restes des victimes ont été rapatriés dans leur pays d’origine à la fin 2019.

Mais la Française Catherine Berthet, qui a perdu sa fille Camille, âgée de 28 ans, n’était avant cette semaine encore jamais venue en Ethiopie depuis l’accident.

Elle s’est résolue à assister à cette cérémonie à la demande d’un médecin, qui espérait que cela l’aiderait à faire son deuil, a-t-elle raconté à l’AFP.

« Si vous perdez un enfant dans un accident de voiture, vous pouvez souvent voir le corps et c’est important. Je n’aurai pas cette chance car ma fille est morte dans un accident d’avion, son corps est en un million de morceaux », a-t-elle déclaré.

« Alors c’est important d’aller dans le pays où elle a vécu ses derniers instants », a-t-elle ajouté.

Virginie Fricaudet, présidente de l’association des victimes françaises, a dit espérer que cette cérémonie permettrait de « refermer un chapitre », même si elle a reconnu que les proches des victimes étaient toujours en deuil.

« Pour moi, cette commémoration doit servir à rassembler cette immense famille qui est unie par la tragédie », a indiqué Mme Fricaudet, qui a perdu un frère dans le crash.

Lundi, les familles des neuf victimes françaises avaient assisté à une autre cérémonie à l’ambassade de France à Addis Abeba, plaçant des roses blanches au pied d’arbres plantés un an plus tôt en mémoire des victimes.

Primaires démocrates: Joe Biden aborde en favori son premier duel avec Sanders

Après une série de victoires sans appel, Joe Biden espère prendre un avantage décisif sur son rival Bernie Sanders mardi, lors de leur premier duel de la primaire démocrate.

L’ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, dont les débuts de campagne avaient été difficiles, a repris la tête de la course destinée à désigner l’adversaire de Donald Trump à la présidentielle du 3 novembre.

Arrivé en tête en Caroline du Sud, puis dans dix des 14 Etats du « Super Tuesday » il y a une semaine, il engrange depuis les ralliements et s’envole dans les sondages.

Ce vétéran de la politique américaine au programme modéré disposait lundi d’une avance de 16 points sur le sénateur socialiste Bernie Sanders, 78 ans, qui prône une « révolution politique », selon une moyenne des enquêtes d’opinion réalisée par le site RealClearPolitics.

Mardi, les électeurs démocrates de six Etats, parmi lesquels le Michigan occupe une place de choix, sont appelés à les départager dans un scrutin qui pourrait conforter la dynamique en faveur de Joe Biden.

Cet Etat industriel de la région des Grands Lacs, durement frappé par la crise de l’automobile, avait toutefois donné tort aux sondages, en offrant la victoire à Bernie Sanders face à l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton lors de la primaire démocrate de 2016.

Le sénateur socialiste, qui accuse un retard de 22,5 points en moyenne sur Joe Biden dans le Michigan, mise sur un réseau de bénévoles tout acquis à sa cause pour y créer de nouveau la surprise.

Pour redonner de l’élan à sa campagne, il lui faudrait aussi rafler la mise dans l’Etat de Washington, où les électeurs semblent indécis, et peut-être dans l’un des quatres autres Etats en jeu: Dakota du Nord, Idaho, Mississippi, Missouri.

– « Stupides » –

Lundi les deux hommes ont sillonné le Michigan s’attachant à marquer leurs différences mais se gardant d’attaques trop frontales. L’un et l’autre se sont engagés à soutenir le vainqueur de la compétition contre Donald Trump, cible de leurs principales piques.

« On doit se battre mais on ne peut pas devenir comme l’autre équipe », celle des républicains, a souligné Joe Biden lors d’une réunion publique dans la ville de Flint.

Les Américains ne « veulent pas d’une révolution », a-t-il toutefois lancé, en se posant comme un pragmatique capable de réconcilier un pays divisé comme jamais.

De son côté, Bernie Sanders a participé à une table-ronde sur le nouveau coronavirus, qui a contaminé plus de 600 personnes et fait au moins 26 morts aux Etats-Unis.

Epinglant les déclarations selon lui « stupides » du président sur le virus, il en a profité pour vanter ses promesses d’assurance maladie universelle qui donnerait à chaque Américain « un droit à la santé ».

Depuis le début de cette crise sanitaire, des école sont été fermées et de nombeux Américains placés en quarantaine, mais la campagne présidentielle n’a pas encore été affectée.

– « Rassemblement » –

Près de trente prétendants, dont de nombreuses femmes et élus des minorités, s’étaient lancés dans la course à l’investiture démocrate. Faute de succès dans l’opinion et de ressources suffisantes, certains avaient jeté l’éponge avant les premiers votes des primaires.

D’autres, comme le milliardaire Michael Bloomberg ou la sénatrice Elizabeth Warren, ont abandonné après avoir essuyé des échecs cuisants lors du Super Tuesday.

Ces défections laissent les deux septuagénaires seuls en lice avec l’élue du Congrès Tulsi Gabbard qui s’accroche malgré des résultats confidentiels.

A l’exception d’Elizabeth Warren qui n’a pas fait connaître sa préférence, les anciens grands candidats se sont ralliés à Joe Biden: Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Kamala Harris et, encore lundi, Cory Booker.

Tous jugent qu’il est le plus à même de battre Donald Trump et appellent les démocrates au « rassemblement » pour éviter que le milliardaire républicain n’emporte un second mandat.

Le programme de gauche de Bernie Sanders, sur l’assurance maladie ou la gratuité des études, est perçu comme « révolutionnaire » aux Etats-Unis et l’establishment démocrate craint qu’il n’effraie les électeurs centristes.

Quel que soit le candidat choisi, Donald Trump, qui peut compter sur de bons résultats économiques, est prêt à en découdre et a déjà affublé ses rivaux potentiels de sobriquets de son choix: « Bernie le fou » et « Joe l’endormi », en prélude à une campagne qui s’annonce âpre.

Migrants: Erdogan dit qu’il recevra Macron et Merkel à Istanbul le 17 mars

La chancelière allemande Angela Merkel et le chef de l’Etat français Emmanuel Macron se rendront le 17 mars à Istanbul pour des discussions sur les migrants et la Syrie avec le président Recep Tayyip Erdogan, a déclaré ce dernier à la presse turque.

« Nous allons nous réunir à Istanbul la semaine prochaine, mardi (17 mars) », a dit M. Erdogan, selon des propos rapportés mardi par l’agence de presse étatique Anadolu, ajoutant que le chef du gouvernement britannique Boris Johnson pourrait également être présent.

M. Erdogan a indiqué qu’il comptait initialement organiser ce sommet en fin de semaine, mais que cela n’avait pas été possible en raison des élections municipales qui se tiendront dimanche en France.

Sollicitée par l’AFP, la présidence française n’a pas confirmé le sommet annoncé par M. Erdogan.

Le président turc répondait aux questions de journalistes à bord de l’avion le ramenant lundi d’un sommet à Bruxelles consacré à un nouvel afflux de migrants vers l’Europe depuis la Turquie.

La Turquie a annoncé il y a deux semaines l’ouverture de ses portes avec l’Europe pour permettre à des milliers de migrants de passer, provoquant un afflux à la frontière grecque et réveillant à Bruxelles la crainte d’une crise similaire à celle de 2015.

Ankara appelle l’UE à prendre sa « part du fardeau » mais celle-ci dénonce un « chantage » aux migrants.

Lors du sommet à Bruxelles lundi, l’UE a appelé la Turquie à « respecter les engagements » issus d’un accord UE-Turquie conclu en mars 2016, qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange notamment d’une aide financière européenne.

M. Erdogan a vivement critiqué les mesures prises par la Grèce qui a utilisé des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour empêcher les migrants de franchir sa frontière.

« C’est un crime. Ils devront rendre des comptes. Mon conseil à la Grèce: ouvrez vos portes. Ces gens ne veulent pas rester en Grèce. Laissez-les entrer et se rendre dans d’autres pays européens », a-t-il dit.

Peu avant la publication de ces propos, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait dit qu’Ankara espérait ébaucher un nouvel accord avec l’UE pour régler la question migratoire d’ici le 26 mars, date où se tiendra un sommet du Conseil européen.

– Idleb –

L’annonce par M. Erdogan de la prochaine visite de Mme Merkel et de M. Macron intervient par ailleurs au moment où la situation humanitaire est catastrophique dans la province d’Idleb, dans le Nord-Ouest de la Syrie.

Après plusieurs semaines d’escalade ayant débouché sur des affrontements inédits entre l’armée turque et le régime syrien appuyé par Moscou, M. Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont conclu la semaine dernière un cessez-le-feu.

« J’espère que cela continuera et que (le cessez-le-feu) deviendra permanent », a déclaré M. Erdogan.

Depuis décembre, près d’un million de personnes ont été déplacées par les violences à Idleb, en grande majorité vers la frontière turque. La Turquie, où vivent déjà quelque 3,6 millions de réfugiés syriens, refuse d’en accueillir davantage.

Le président Erdogan exhorte régulièrement les pays européens à soutenir son projet de construction d’abris à Idleb pour y reloger les déplacés.

Afghanistan: l’armée américaine entame son retrait, décret attendu sur un échange de prisonniers

L’armée américaine a commencé à se retirer de deux bases d’Afghanistan, première étape de l’accord signé à Doha entre les Etats-Unis et les insurgés, alors que Kaboul devait statuer mardi sur un échange de prisonniers avec les rebelles.

Les bases sont situées à Lashkar Gah, la capitale de la province du Helmand (Sud), largement sous contrôle des insurgés, et dans la province d’Herat (Ouest), a précisé à l’AFP ce responsable américain sous couvert d’anonymat.

Selon le texte de l’accord, le nombre de soldats américains sur place doit passer de 12 ou 13.000 à 8.600 d’ici mi-juillet. Cinq de la vingtaine de bases américaines dans le pays doivent être évacuées.

Les forces américaines conservent « tous les moyens (…) pour atteindre (leurs) objectifs », avait toutefois déclaré lundi le colonel Sonny Leggett, porte-parole des forces américaines en Afghanistan.

Selon Omar Zwak, porte-parole du gouverneur du Helmand, seuls « 20 ou 30 » soldats étrangers ont toutefois quitté Lashkar Gah depuis le weekend.

Désireux de mettre fin à la plus longue guerre de leur histoire, les Etats-Unis se sont engagés dans l’accord de Doha au retrait total des forces étrangères d’Afghanistan sous 14 mois, si les talibans respectent des engagements sécuritaires.

Les insurgés doivent aussi, selon ce texte, participer à des discussions sur le futur du pays avec une délégation incluant le gouvernement afghan, que les talibans n’ont jamais reconnu.

Mais ce dialogue inter-afghan, qui devait démarrer mardi mais sera selon toute vraisemblance repoussé, se heurtait à un obstacle de taille. Le président Ashraf Ghani s’opposait depuis des jours à une des principales clauses négociées par les Américains et les rebelles : la libération de jusqu’à 5.000 prisonniers talibans en échange de celle de jusqu’à 1.000 membres des forces afghanes.

Lundi, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a toutefois annoncé qu’un décret statuerait mardi sur la libération des prisonniers insurgés et la formation d’une équipe nationale pour les négociations inter-afghanes. Mais à 17H15 locale (12H45 GMT), le gouvernement afghan n’avait toujours pas communiqué sur le sujet.

– ‘Liste détaillée’ –

Les talibans ont fait de cet échange de prisonniers un prérequis à l’ouverture du dialogue avec Kaboul.

« Nous avons soumis au camp américain une liste détaillée des 5.000 personnes (prisonniers) », a écrit sur Twitter Suhail Shaheen, un porte-parole des talibans, ajoutant que les prisonniers devraient être remis au groupe qui procédera à une « vérification ».

« Ils devront être les personnes dont le nom figure sur la liste », a-t-il précisé mardi.

Un responsable taliban, interrogé par l’AFP, a de son côté accusé le gouvernement afghan de « prévoir de ne libérer que les prisonniers qui sont âgés, très malades, ou ceux dont la peine est arrivée à son terme ».

Kaboul apparaît plus que jamais désuni, alors qu’Ashraf Ghani, vainqueur de la présidentielle de septembre, et son principal rival Abdullah Abdullah, qui revendique également la victoire, se sont tous deux déclarés présidents d’Afghanistan lundi, plongeant le pays dans une crise institutionnelle.

Ces disputes font craindre qu’un gouvernement affaibli ne puisse faire face aux talibans, qui risquent de gagner en puissance avec le retrait progressif des forces américaines, notamment dans les parties du pays où les insurgés sont déjà très présents.

Le Helmand, où la retrait des troupes américaines a démarré, est notamment considéré comme un bastion des insurgés, où les troupes américaines et britanniques ont été particulièrement visées en 18 ans de conflit afghan.

Les talibans, qui considèrent l’accord comme une « victoire » contre les Etats-Unis, ont déjà commencé à mettre à l’épreuve la volonté de Washington de protéger ses partenaires afghans, avec des dizaines d’attaques recensées depuis la signature du texte à Doha.

Le 3 mars, l’armée américaine s’était résolue à une première frappe aérienne contre les talibans depuis l’accord après qu’ils eurent attaqué à 43 reprises en une journée les forces afghanes dans le Helmand.

Les députés russes examinent la grande réforme constitutionnelle de Poutine

Les députés russes examinent mardi en deuxième lecture les amendements constitutionnels voulus par le président Vladimir Poutine, une réforme visant à marquer de son empreinte la Russie pour les décennies à venir.

Les révisions voulues devraient être adoptées par la Douma à une majorité écrasante. Elles concernent à la fois le système politique, des garanties socio-économiques et des valeurs sociétales conservatrices portées par le président russe.

Annoncée par surprise par M. Poutine en janvier, cette première révision de la Constitution depuis son adoption en 1993 est aussi largement considérée comme une manière de préparer l’après-2024, date où son dernier mandat présidentiel s’achèvera.

Pour certains, l’homme fort du Kremlin veut se laisser les moyens de conserver son influence lorsqu’il quittera la présidence. D’autres considèrent qu’il cherche à jeter les bases d’une succession organisée.

« Cela n’a rien à voir avec moi », a assuré M. Poutine, à quelques jours du vote de la Douma, la chambre basse du Parlement. « Nous proposons des amendements non pas pour cinq ou 10 ans, mais au moins pour 30 ou 50 ans », a-t-il dit.

– Pérenniser le système –

Visant par exemple à renforcer plusieurs prérogatives présidentielles et à muscler le rôle du Conseil d’Etat, un organe jusqu’ici consultatif, ces amendements constitutionnels ont déjà été adoptés à l’unanimité par les députés en première lecture en janvier.

Vladimir Poutine a soumis depuis 24 pages supplémentaires qui sont débattues depuis mardi midi (09H00 GMT).

Ces amendements « sont ce dont nous avons besoin aujourd’hui », a proclamé le président de la Douma, Viatcheslav Volodine.

Une troisième et dernière lecture pourrait avoir lieu dès mercredi, et le texte serait alors envoyé le jour même pour approbation au Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement.

Le texte dans son ensemble sera soumis ensuite à un « vote populaire » des Russes, le 22 avril.

Pour beaucoup d’analystes, cette réforme laisse à M. Poutine un maximum de portes ouvertes pour préserver son influence et pérenniser le système qu’il a bâti en 20 ans au pouvoir, alors qu’il ne pourra pas se représenter à la présidence.

La réforme du Conseil d’Etat a été très discutée à ce titre, certains y voyant l’institution via laquelle M. Poutine pourrait rester aux affaires tout en quittant le Kremlin.

Les amendements renforcent par ailleurs certains pouvoirs du président, qui pourra par exemple refuser de promulguer une loi adoptée par deux tiers des députés, ou nommer de nombreux juges.

Si avec la réforme constitutionnelle le Parlement se voit accorder le choix du Premier ministre, le président pourra toujours limoger le chef du gouvernement à sa guise et tout membre du cabinet.

Dans ce contexte, plusieurs députés ont appelé mardi à convoquer des élections législatives anticipées une fois la réforme adoptée.

Autre innovation: les juges, les élus et les responsables politiques au niveau fédéral auront l’interdiction de posséder une nationalité étrangère ou un permis de séjour dans un autre pays.

L’opposition, et notamment son chef de file Alexeï Navalny, a vigoureusement dénoncé la révision constitutionnelle, affirmant que le président voulait rester au pouvoir indéfiniment.

– « Manifeste conservateur » –

Des affirmations rejetées par Vladimir Poutine, 67 ans, qui a encore assuré la semaine dernière qu’un dirigeant qui ferait tout pour garder ses pouvoirs risque de « détruire » le pays. « C’est ce que je n’ai pas envie de faire ».

Confronté à une chute du niveau de vie et après une impopulaire réforme des retraites, M. Poutine a aussi décidé d’inclure à la Constitution un salaire minimum et des pensions réévaluées en fonction de l’inflation.

D’autres amendements reflètent le conservatisme du chef de l’Etat, comme l’ajout de la mention de « la foi en Dieu » et la définition du mariage comme l’union d’un homme et d’une femme.

Un éditorial du quotidien Vedomosti a qualifié ces mesures de « manifeste conservateur », affirmant qu’il s’agissait de l’héritage que souhaitait laisser le président aux générations futures.

Selon le commentateur politique Maxime Troudolioubov, s’exprimant dans Forbes Russie, il s’agit de « codifier Poutine », en créant une structure politique qui lui survivra.

Pour des analystes, ces mesures sociétales et économico-sociales visent aussi à convaincre les Russes de prendre part au « vote populaire » du 22 avril.

La vie suspendue des Italiens à l’heure du coronavirus

« Je n’ai pas peur, mais peut-être que je devrais? » s’interroge mardi un chauffeur de taxi romain au lendemain de l’appel du gouvernement demandant à tous les Italiens de « rester à la maison » pour endiguer l’épidémie de coronavirus.

« Je prends tout ça avec philosophie », sourit Francesco, 54 ans, qui a choisi délibérément de ne pas se masquer la bouche avec son écharpe bleue, contrairement à nombre de passants dans les rues semi-désertes de la Ville éternelle. « De toute façon il y a très peu de circulation, et encore moins de clients », ajoute ce Sicilien d’origine.

Ce fatalisme n’est pas général: lundi soir, après l’allocution du Premier ministre Giuseppe Conte, des supermarchés ouverts 24/24 ont été pris d’assaut à Rome et à Naples par des Italiens paniqués face à l’interdiction des déplacements non indispensables.

« Pommes de terres, biscottes, lait, sucre, farine, mais aussi savons et désinfectants, partent en premier, comme en temps de guerre », a raconté un vendeur à l’agence Ansa.

Le gouvernement a publié une note explicative rappelant que les supermarchés resteront ouverts et seront « régulièrement » approvisionnés, et recommandant de ne pas « s’affoler pour acheter des denrées alimentaires ou des biens de première nécessité ».

Les journaux italiens ne sont guère rassurants. « Tous à la maison », résume le quotidien de gauche La Repubblica, évoquant « un traitement de choc ». « Maintenant c’est toute l’Italie qui est fermée », titre Il Corriere della Sera. « Les écoles et le sport, c’est fini jusqu’au 3 avril », ajoute-t-il.

Du nord au sud, des queues se sont formées devant les supermarchés. A Naples, on y a même repéré trois footballeurs stars du Napoli, José Maria Callejon, Fernando Llorente et David Ospina, reconnus et pris en photo.

– « Les Romains sont fous! » –

A Rome, dans une supérette près du parc de la Villa Borghese, un vieux monsieur soupire devant un rayon de produits frais dévalisé et repart en poussant son caddie. A la sortie, la caissière se protège derrière un masque et des gants de latex.

A Bologne, capitale de l’Emile-Romagne (centre) et de la mortadelle, Clara Castelli, une retraitée de 83 ans, fait part de son désarroi: « Je me sens oppressée, dans cette ville où on ne rencontre plus personne, où les magasins ont baissé leur rideau par manque de clients, tout ça me rend triste. »

Au Vatican aussi, la vie semble arrêtée : le Saint-Siège a diffusé une vidéo du pape François célébrant tout seul sa messe quotidienne à la résidence Sainte-Marthe, à quelques pas de la Basilique Saint-Pierre. « Prions le Seigneur pour nos prêtres, pour qu’ils aient le courage de sortir et d’aller visiter les malades », a-t-il exhorté.

Comme dans toute situation de crise, la nature humaine réserve son lot de bonnes et mauvaises surprises.

Côté pile, cette note manuscrite dans le hall défraîchi d’un immeuble du quartier romain de Trastevere: « A l’attention des personnes âgées de l’immeuble: nous sommes prêts à vous aider pour faire vos courses ou d’autres commissions. Tommaso et Giulia. »

Côté face, dans le quartier de Prati près du Vatican, un homme d’une cinquantaine d’années sort furieux d’un bar. « Le serveur a fait une blague raciste devant trois Asiatiques qui ne comprenaient rien! C’est honteux, on vaut mieux que ça », lance-t-il.

Grazia, une pimpante octogénaire romaine, n’a cure des consignes de confinement et est sortie pour acheter sa marque préférée de yaourts: « Je ne peux pas rester tout le temps à la maison (…) Je mets des gants quand je sors. J’ai des masques mais je ne les utilise pas encore ».

« Il n’y a jamais de file comme ça », s’exclame-t-elle devant une queue d’une dizaine personnes respectant scrupuleusement la distance de sécurité d’au moins un mètre.

Michele, un jeune employé, s’active pour remplir les rayons: « les pâtes, la sauce tomate en boîte, le thon et le papier hygiénique sont en tête du classement… et bien sûr l’Amuchina! », le produit désinfectant préféré des Italiens.

Débordé, Emiliano, qui s’occupe des livraisons à domicile, va travailler jusqu’à 23H00: « Les Romains sont devenus fous, ils se retranchent chez eux! »

Non loin de l’épicerie, Manuela Prinzis, 43 ans, promène son fils de six ans: « On avait besoin de règles plus strictes », estime-t-elle. « Les Italiens ne respectent pas les règles. On n’est pas habitués aux règles ».

Cela est peut-être en train de changer. L’Italie n’a plus le choix: avec plus de 9.000 cas dont 463 mort, la patrie de Dante, auteur de « L’Enfer », première des trois parties de la Divine Comédie, est le pays le plus touché du monde après la Chine.

Pédophilie: ultime recours mercredi du cardinal Pell devant la justice australienne

La plus haute juridiction australienne examinera à partir de mercredi le pourvoi formé par le cardinal George Pell, naguère un des prélats les plus puissants du Vatican, contre son infamante condamnation pour pédophilie.

L’ex-secrétaire à l’Economie du Saint-Siège, âgé de 78 ans, avait été débouté en août par la Cour suprême de l’Etat de Victoria (sud de l’Australie) de l’appel contre sa condamnation en mars à six ans de prison pour des abus sexuels commis sur deux adolescents en 1996 et 1997 dans la cathédrale de Melbourne (sud-est).

M. Pell ne devrait pas assister aux deux journées d’audience devant la Haute cour d’Australie, basée à Canberra, laissant le soin à son équipe d’avocats d’essayer de convaincre les plus hauts magistrats du pays de casser sa condamnation.

C’est par deux voix contre une que la Cour suprême de Victoria avait rejeté l’appel du cardinal, qui a toujours clamé son innocence et est actuellement détenu. Cette voix discordante d’un des trois magistrats est au coeur du recours de l’ancien archevêque de Melbourne et Sydney.

L’affaire oppose un ancien enfant de choeur aujourd’hui trentenaire à M. Pell, un homme qui a participé à l’élection de deux papes, qui a été un des proches conseillers du pape François et qui a même été impliqué dans la réponse de l’Eglise face aux scandales de pédophilie.

La deuxième victime du prélat est décédée en 2014 d’une overdose, sans jamais avoir fait état de l’agression.

– Plusieurs options –

Deux des magistrats de la Cour suprême de Victoria avaient décrit le plaignant comme quelqu’un de « très convaincant » qui « n’est clairement pas un menteur, pas un fantaisiste et qui a été témoin de la vérité ».

Mais le troisième juge avait estimé que le témoignage de la victime comportait des « incohérences » et qu’il existait une « possibilité importante » pour que M. Pell n’ait pas commis de crime.

Plus haut représentant de l’Eglise catholique condamné pour viol sur mineur, le cardinal a été reconnu coupable en première instance en décembre 2018 de cinq chefs d’accusation, notamment d’avoir imposé une fellation en décembre 1996 à un garçon de 13 ans et de s’être masturbé en se frottant contre un autre.

Les faits avaient eu lieu dans la sacristie de la cathédrale St Patrick de Melbourne, dont M. Pell était l’archevêque, où les deux victimes s’étaient cachées pour boire du vin de messe.

Deux mois plus tard, M. Pell avait poussé un des adolescents contre un mur et lui avait empoigné les parties génitales.

Dans les documents qu’ils ont soumis à la Haute Cour, ses avocats contestent « la méthode judiciaire » des deux juges de la Cour suprême ayant maintenu la condamnation car, selon eux, ils exigeaient de lui qu’il « établisse son innocence, par opposition au simple fait de pointer les doutes existants ».

Sur le plan factuel, ils soutiennent que leur client n’a pas eu le temps de commettre les agressions dans la sacristie et, alors que la cathédrale était encore pleine de monde, qu’elles n’auraient pas pu passer inaperçues. Ils affirment aussi impossible que le prélat ait pu perpétrer ces actes dans ses habits lithurgiques.

A en croire Jeremy Gans, juriste à l’Université de Melbourne, la Haute Cour a plusieurs options. Elle pourrait rejeter l’appel immédiatement ou attendre plusieurs mois avant de rendre sa décision. Elle peut aussi renvoyer l’affaire devant la Cour suprême du Victoria.

Coronavirus: les premiers passagers du Grand Princess ont débarqué à Oakland

Les premiers passagers ont pu débarquer lundi après-midi du paquebot Grand Princess qui a accosté dans le port d’Oakland après avoir été maintenu à distance des côtes californiennes pendant plusieurs jours en raison d’une vingtaine de cas avérés de coronavirus à bord.

Le navire de près de 300 mètres de long a fini son périple vers 12h15 heure locale (19h15 GMT) le long d’un quai du port d’Oakland, près de San Francisco, où la mise en quarantaine et le rapatriement des quelque 2.400 passagers présents à bord seront organisés par les autorités qui ont évoqué une opération « sans précédent ».

Quelques heures après son amarrage, les premiers passagers ont pu être débarqués du Grand Princess, où 21 cas de coronavirus (deux passagers et 19 membres de l’équipage) ont été détectés, après la mort en Californie d’un passager qui avait précédemment participé à une partie de la croisière.

Ces premiers patients, dont l’état de santé était jugé le plus préoccupant, ont été pris en charge par des équipes vêtues de tout l’attirail nécessaire pour se protéger du Covid-19 (blouses, gants, respirateurs et masques) et évacués par des ambulances.

« D’ici la fin de la journée, nous espérons être en mesure d’avoir fait débarquer ceux qui résident en Californie », soit quelque 900 passagers, a déclaré lors d’une conférence de presse le vice-président Mike Pence, chargé de coordonner la lutte contre l’épidémie par Donald Trump.

Les 25 enfants présents à bord du Grand Princess « sont en bonne santé », a souligné M. Pence, insistant sur les mesures de précaution prises pour « isoler » tous les passagers du public durant leur débarquement et leur transfert vers des bases militaires où ils seront placés en quarantaine durant 14 jours. Tous doivent être testés au coronavirus.

Les passagers « seront menés hors du navire par petits groupes » et « quiconque présente des symptômes sera équipé d’un masque chirurgical et débarqué par une passerelle distincte » pour éviter la propagation potentielle du coronavirus, avait expliqué un peu plus tôt le gouverneur de Californie, Gavin Newsom.

Des ressortissants canadiens avaient aussi commencé à débarquer en fin d’après-midi pour s’aligner devant une tente dédiée, frappée de la feuille d’érable rouge sur fond blanc. Environ 240 Canadiens se trouvaient à bord du paquebot et un avion a été affrété par leur gouvernement pour les rapatrier.

– Cris de joie –

Le Grand Princess, qui avait mis le cap sur Hawaï, était maintenu depuis mercredi au large des côtes américaines, par mesure de précaution.

« Les passagers qui ont des balcons crient de joie et font de grands signes aux dockers qui sont à terre », a déclaré à l’AFP Carolyn Wright, passagère américaine de 63 ans, à l’arrivée du Grand Princess à Oakland.

Lundi matin, les passagers confinés dans leur cabine depuis jeudi avaient été autorisés à prendre l’air, a raconté Mme Wright.

Ils avaient reçu la consigne de rester à environ 2 mètres les uns des autres. Tous avaient l’air extatiques à l’idée de retrouver la terre ferme – certains ont même esquissé des pas de danse.

« On en voit le bout, ils ont enfin un plan », a continué Mme Wright.

Après une première évaluation, ceux qui ne nécessitent pas de soins médicaux particuliers seront placés en quarantaine pendant quatorze jours dans des bases militaires en Californie, au Texas et en Géorgie, tandis que les ressortissants étrangers devraient être évacués vers leur pays d’origine.

Les personnes placées en quarantaine dans des sites militaires bénéficieront de chambres individuelles et de sanitaires privés, a précisé un porte-parole du Pentagone.

Les 1.100 membres d’équipage devront pour leur part rester en quarantaine sur le paquebot qui « quittera son quai » d’Oakland, a ajouté Mike Pence. « Ils seront placés en observation et soignés à bord », a-t-il dit.

Une fois ces opérations terminées, le site d’accostage sera intégralement décontaminé par haute-pression à l’aide d’une solution chlorée.

Le navire est censé rester au port « le moins de temps possible », a insisté Libby Schaaf, la maire d’Oakland.

Aux Etats-Unis, le Covid-19 a contaminé plus de 600 personnes d’après la Johns Hopkins University et en a tué 26 d’après un bilan établi par l’AFP. Les personnes âgées sont désormais encouragées par les autorités américaines à constituer des stocks et à se préparer à rester chez elles.

En Egypte, le coronavirus fait pâlir un tourisme déjà fragile

Dans un village nubien à 900 km au sud du Caire, Bassam Hamimi, employé dans une auberge, constate l’essoufflement: « on ressent leur absence », dit-il en allusion aux touristes chinois, d’ordinaire nombreux. Une conséquence du nouveau coronavirus, qui menace un tourisme égyptien longtemps convalescent.

« Il y avait des tas de Chinois avant », assure à l’AFP ce trentenaire, dont les revenus dépendent de l’afflux de voyageurs, notamment de Chine.

Beaucoup de vols acheminant des touristes en Egypte ont été annulés pour tenter d’endiguer la propagation du virus, apparu en décembre en Chine.

Près de 110.000 cas de Covid-19 et plus de 3.800 décès ont été recensés dans le monde. L’Egypte, bien qu’officiellement peu touchée, n’a pas été épargnée.

Le Caire a annoncé dimanche un décès lié au virus, le premier sur le continent africain: un touriste allemand de 60 ans qui avait été hospitalisé dans le sud-est du pays.

Plusieurs pays, dont la France et le Canada, ont en outre annoncé des contaminations parmi des personnes ayant séjourné en Egypte.

Avec 55 infections enregistrées dans le pays, dont 45 sur le bateau de croisière « A-Sara », immobilisé à Louxor -coeur battant du tourisme pharaonique-, beaucoup s’inquiètent de l’impact de l’épidémie sur le tourisme.

– Pronostics difficiles –

Pour Adela Ragab, ancienne vice-ministre du Tourisme, les mesures de protection mises en place par certains pays auront des répercussions « certaines » sur le secteur, mais « il est délicat de faire des pronostics à l’heure qu’il est ».

« Nous pourrons juger de la situation si l’on constate un impact sur les réservations des vacances de Pâques », dit-elle à l’AFP.

Le tourisme, poids lourd de l’économie égyptienne, a longtemps été moribond après les années d’instabilité politique ayant suivi la révolte de 2011.

En octobre 2015, un attentat meurtrier contre un avion russe transportant des vacanciers de la station balnéaire de Charm el-Cheikh (est), avait porté un coup dur supplémentaire au secteur.

Depuis 2017, et bien que le pays soit encore loin des 14,7 millions de touristes de 2010, l’industrie a toutefois enregistré une embellie.

En 2018, 11,3 millions de personnes ont visité le pays, contre 5,3 millions en 2016. La banque centrale égyptienne a elle fait état de 12,6 milliards de dollars de recettes du secteur en 2018, contre 10 milliards l’année précédente.

Face à l’impact potentiellement dévastateur du coronavirus sur un secteur à peine remis sur pied, le gouvernement a multiplié les communiqués affirmant que tout était sous contrôle.

« Les activités touristiques se déroulent normalement à Louxor (…), des milliers de visiteurs ont afflué sur ses sites archéologiques », a affirmé lundi le ministère du Tourisme.

« Vous avez vu les chiffres par vous-mêmes, les cars, les files d’attente: la situation (…) est très stable à Louxor », avait assuré la veille le ministre du Tourisme, Khaled el-Enany, lors d’une visite au temple de Karnak aux côtés de son homologue de la Santé.

La télévision égyptienne a aussi abondamment diffusé des images de la désinfection des métros de la capitale Le Caire, mégalopole de 20 millions d’habitants, et des trains.

– Touristes arabes –

Matt Swider, l’un des passagers américains du bateau « A-Sara », testé positif, a documenté sur Twitter, photos à l’appui, son transfert à l’hôpital affirmant que le personnel avait été « extrêmement amical ».

Ses tweets ont aussitôt été repris par la page « @EgyProjects », vitrine digitale des grands projets de l’Etat.

L’ancien président de la Fédération des offices de tourisme, Elhami el-Zayyat, souligne lui que le secteur risque malgré tout de « perdre les touristes arabes, surtout les Koweïtiens et les Saoudiens ».

Plusieurs pays du Golfe ont annoncé des restrictions sur les voyages dans différents pays touchés par l’épidémie, le Koweït et l’Arabie saoudite suspendant notamment les vols à destination de l’Egypte.

M. Zayyat dit avoir constaté une légère augmentation des annulations de la part des touristes chinois et italiens -les deux nationalités les plus touchées par l’épidémie-, mais assure que les touristes anglo-saxons et latino-américains continuent d’affluer.

Lundi, 340 touristes grecs arrivant de Malte en bateau ont été soumis à des tests à leur arrivée sur les côtes égyptiennes, tandis que deux passagers du « A-Sara » indiquaient à l’AFP être toujours maintenus en quarantaine.

En Egypte, le coronavirus fait pâlir un tourisme déjà fragile

Dans un village nubien à 900 km au sud du Caire, Bassam Hamimi, employé dans une auberge, constate l’essoufflement: « on ressent leur absence », dit-il en allusion aux touristes chinois, d’ordinaire nombreux. Une conséquence du nouveau coronavirus, qui menace un tourisme égyptien longtemps convalescent.

« Il y avait des tas de Chinois avant », assure à l’AFP ce trentenaire, dont les revenus dépendent de l’afflux de voyageurs, notamment de Chine.

Beaucoup de vols acheminant des touristes en Egypte ont été annulés pour tenter d’endiguer la propagation du virus, apparu en décembre en Chine.

Près de 110.000 cas de Covid-19 et plus de 3.800 décès ont été recensés dans le monde. L’Egypte, bien qu’officiellement peu touchée, n’a pas été épargnée.

Le Caire a annoncé dimanche un décès lié au virus, le premier sur le continent africain: un touriste allemand de 60 ans qui avait été hospitalisé dans le sud-est du pays.

Plusieurs pays, dont la France et le Canada, ont en outre annoncé des contaminations parmi des personnes ayant séjourné en Egypte.

Avec 55 infections enregistrées dans le pays, dont 45 sur le bateau de croisière « A-Sara », immobilisé à Louxor -coeur battant du tourisme pharaonique-, beaucoup s’inquiètent de l’impact de l’épidémie sur le tourisme.

– Pronostics difficiles –

Pour Adela Ragab, ancienne vice-ministre du Tourisme, les mesures de protection mises en place par certains pays auront des répercussions « certaines » sur le secteur, mais « il est délicat de faire des pronostics à l’heure qu’il est ».

« Nous pourrons juger de la situation si l’on constate un impact sur les réservations des vacances de Pâques », dit-elle à l’AFP.

Le tourisme, poids lourd de l’économie égyptienne, a longtemps été moribond après les années d’instabilité politique ayant suivi la révolte de 2011.

En octobre 2015, un attentat meurtrier contre un avion russe transportant des vacanciers de la station balnéaire de Charm el-Cheikh (est), avait porté un coup dur supplémentaire au secteur.

Depuis 2017, et bien que le pays soit encore loin des 14,7 millions de touristes de 2010, l’industrie a toutefois enregistré une embellie.

En 2018, 11,3 millions de personnes ont visité le pays, contre 5,3 millions en 2016. La banque centrale égyptienne a elle fait état de 12,6 milliards de dollars de recettes du secteur en 2018, contre 10 milliards l’année précédente.

Face à l’impact potentiellement dévastateur du coronavirus sur un secteur à peine remis sur pied, le gouvernement a multiplié les communiqués affirmant que tout était sous contrôle.

« Les activités touristiques se déroulent normalement à Louxor (…), des milliers de visiteurs ont afflué sur ses sites archéologiques », a affirmé lundi le ministère du Tourisme.

« Vous avez vu les chiffres par vous-mêmes, les cars, les files d’attente: la situation (…) est très stable à Louxor », avait assuré la veille le ministre du Tourisme, Khaled el-Enany, lors d’une visite au temple de Karnak aux côtés de son homologue de la Santé.

La télévision égyptienne a aussi abondamment diffusé des images de la désinfection des métros de la capitale Le Caire, mégalopole de 20 millions d’habitants, et des trains.

– Touristes arabes –

Matt Swider, l’un des passagers américains du bateau « A-Sara », testé positif, a documenté sur Twitter, photos à l’appui, son transfert à l’hôpital affirmant que le personnel avait été « extrêmement amical ».

Ses tweets ont aussitôt été repris par la page « @EgyProjects », vitrine digitale des grands projets de l’Etat.

L’ancien président de la Fédération des offices de tourisme, Elhami el-Zayyat, souligne lui que le secteur risque malgré tout de « perdre les touristes arabes, surtout les Koweïtiens et les Saoudiens ».

Plusieurs pays du Golfe ont annoncé des restrictions sur les voyages dans différents pays touchés par l’épidémie, le Koweït et l’Arabie saoudite suspendant notamment les vols à destination de l’Egypte.

M. Zayyat dit avoir constaté une légère augmentation des annulations de la part des touristes chinois et italiens -les deux nationalités les plus touchées par l’épidémie-, mais assure que les touristes anglo-saxons et latino-américains continuent d’affluer.

Lundi, 340 touristes grecs arrivant de Malte en bateau ont été soumis à des tests à leur arrivée sur les côtes égyptiennes, tandis que deux passagers du « A-Sara » indiquaient à l’AFP être toujours maintenus en quarantaine.

Tirs nord-coréens: Pyongyang cherche à attirer l’attention, selon Séoul

Ouchanka noire sur la tête, une paire de jumelles dans les mains, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé le dernier essai militaire de son pays, selon l’agence de presse nord-coréenne KCNA, la Corée du Sud voyant dans les derniers tirs de Pyongyang une tentative d’attirer l’attention de Washington et Séoul.

Kim a « guidé un nouvel exercice de frappe d’artillerie de longue portée », rapporte mardi KCNA au lendemain du tir de ce qui semblait être selon Tokyo des missiles balistiques.

Plus d’un an après le fiasco du deuxième sommet entre M. Kim et le président américain Donald Trump, la Corée du Nord n’a cessé de travailler au développement de ses programmes d’armement, estiment les experts.

Le Rodong Sinmun, organe officiel du Parti des travailleurs au pouvoir au Nord, a publié de son côté des photos montrant des roquettes tirées de lanceurs multiples comportant quatre tubes de lancement, visant ce qui semble être une île.

D’autres clichés montrent des projectiles de plus petit calibre et des pièces d’artillerie tirant des salves.

Coiffé d’une toque de style russe et d’une veste militaire beige, Kim apparaît sur une photos des jumelles à la main, flanqué d’un officier portant un masque noir.

La Corée du Nord a fermé ses frontières et pris des mesures drastiques pour tenter d’éviter que ne se propage sur son sol l’épidémie de coronavirus.

Mardi le ministère sud-coréen de l’Unification a indiqué que les trois exercices de tirs que M. Kim avaient supervisé ces deux dernières semaines étaient ses premières activités militaires depuis le début de l’année.

« Cela vise, d’un point de vue interne, à renforcer la solidarité, et d’un point de vue externe, à attirer l’attention des Etats-Unis et de la Corée du Sud et à les pousser à changer d’attitude », a estimé le ministère dans un communiqué.

La Corée du Nord est sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, qui visent à la pousser à renoncer à ses programmes nucléaire et balistique interdits.

La péninsule avait connu en 2018 une spectaculaire détente, mais les efforts diplomatiques sont au point mort depuis l’échec du sommet de Hanoi entre MM. Kim et Trump.

Pyongyang avait unilatéralement donné à Washington jusque la fin de l’année 2019 pour faire de nouvelles concessions. Et fin décembre, M. Kim a annoncé que son pays, dès lors, ne se sentait plus tenu par son moratoire sur les essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques intercontinentaux.

Il a aussi menacé de faire la démonstration, prochainement, d’une « nouvelle arme stratégique ».