Côte d’Ivoire : un Forum des frontières prévu à Abidjan

L’évènement sera organisé tous les deux ans.Le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre ivoirien, Alain Pohan, a lancé jeudi la première édition du Forum des frontières d’Abidjan qui se tiendra du 26 au 28 octobre 2022. Dénommée « Abidjan Border Forum », la rencontre est initiée par la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI).

Selon Alain Pohan, ce forum se veut une plateforme « d’échanges et d’interactions entre les acteurs frontaliers étatiques et non étatiques nationaux et internationaux ».

Il vise à traiter des « problématiques que soulève la gouvernance des frontières dans nos différents pays », a affirmé M. Pohan, ajoutant qu’« il est impératif d’avoir une mutualisation de nos moyens tant dans la réflexion que dans l’action ».

De son côté, le secrétaire exécutif de la CNFCI, Diakalidia Konaté, a expliqué que ce forum d’envergure internationale, « l’une des premières en Afrique », qui se tiendra tous les deux ans, a pour but de discuter des questions liées à la gouvernance des frontières.

Pour Mme Linda Leibiger, représentante de l’ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire, partenaire financier de l’évènement, l’initiative intervient dans le cadre de la mise en œuvre du Programme frontière de l’Union africaine (PFUA).

Le forum devrait permettre de créer une synergie d’actions autour de la gestion des frontières et mettre en place un cadre formel de concertation sur leur gouvernance.

Le thème de cette première édition d’Abidjan Border Forum porte sur « Frontières et sécurité collective ».

Le Burundi accrédite six nouveaux ambassadeurs

Le chef de l’Etat a présenté aux diplomates la situation socio-économique de son pays.Une nouvelle percée pour la diplomatie burundaise. Six nouveaux ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires représentant la Roumanie, la Hongrie, l’Algérie, l’Indonésie, les Philippines et le Malawi ont présenté leurs Lettres de créance au Chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye, au cours d’une série d’audiences tenues ce lundi 27 juin au Palais Ntare Rushatsi .

Il s’agit respectivement de Dragos Viorel Radu Tigau résidant à Nairobi (Kenya), Zsolt Mészaros ayant également la résidence à Nairobi, Hamid Boukrif résidant à Bujumbura, Tri Yogo Jatmiko résidant à Dar es Salam (Tanzanie), Marie Charlotte G. Tang ayant la résidence à Nairobi et Andrew Zumbe Kumwenda résidant à Dar es Salam.

A travers la nomination de son ambassadeur, Zsolt Mészáros, la République de Hongrie, qui ouvre sa représentation pour la première fois au Burundi, promet d’entretenir des relations de coopération avec Gitega particulièrement dans les domaines de l’éducation et la pisciculture.

« C’est un événement historique. Cette représentation facilitera les échanges entre nos deux peuples », a indiqué le diplomate hongrois.

Le président de la République, Evariste Ndayishimiye a, au cours des échanges tenus avec chacun de ces ambassadeurs, procédé à une brève présentation de la situation socio-économique du Burundi, un pays qui essaie de se reconstruire après une longue période de guerre civile, a-t-il dit.

« Ce qu’on a besoin maintenant, c’est une coopération sud-sud fondée sur des objectifs de développement partagés », a signifié le président burundais.

Les nouveaux ambassadeurs, de leur côté, se sont engagés à renforcer les relations d’amitié et de coopération bilatérale entre le Burundi et leur pays respectif à travers leurs secteurs d’intervention.

Le Maroc lance le visa électronique pour les étrangers à partir du 10 juillet

Le Maroc a décidé d’instaurer, à compter du 10 juillet 2022, des visas électroniques au profit des ressortissants assujettis à ce document pour entrer dans le Royaume, a annoncé, jeudi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors du point de presse tenu à l’issue du Conseil de gouvernement.Cette mesure, qui concerne 49 pays, vise à donner un nouvel élan au tourisme national, a-t-il souligné.

Cette forme de visa électronique va faciliter, aux étrangers soumis au visa, l’obtention rapide, sous 24 heures ou 72 heures maximum, du document de voyage pour le Maroc sans se déplacer aux consulats du Royaume. Le traitement des demandes de visa se fera ainsi via une plate-forme web, gérée par le ministère des Affaires étrangères.

Trois catégories de pays sont concernées par le e-visa ; Il s’agit de pays éligibles aux visas électroniques comportant, dans un premier temps, Israël et la Thaïlande. Elle connaitra l’intégration progressive de plusieurs autres pays.

Il s’agit également des détenteurs de carte de séjour de pays sans visa comme l’Espace Schengen, Suisse, Canada, Angleterre…

Et enfin des détenteurs de visas Schengen ou de visas américains.

Ceci va éviter aux étrangers la lenteur de la procédure d’obtention du visa. La validité du visa électronique sera de 30 jours, avec possibilité de prolongation de 6 mois en entrées multiples.

Decryptage: « L’Afrique a besoin d’Etats de droit »

28 ans après le dernier sénégalais élu au comité des droits de l’homme de l’ONU, Bacre Wally Ndiaye vient d’être désigné membre de cette instance. Pour Apa News, ce juriste expérimenté explique le rôle de ce comité et son utilité pour les Africains.Quel est le rôle du comité des droits de l’homme des Nations Unies au sein duquel vous venez d’être élu ? 
Après avoir adopté la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, c’est en 1966, sous la présidence africaine, que l’ONU a adopté le Pacte international sur les droits civils et politiques. Ce Pacte a permis de définir de façon plus précise des droits comme la liberté d’association, la liberté de croyance, le droit à la vie, le droit de ne pas être détenu dans des conditions arbitraires ou inhumaines, le droit à être protégé dans sa vie privée, le droit de participer aux affaires publiques… En somme, tous les droits qui font l’essence de l’être humain dans sa communauté et dans la société, ainsi que les limites dans lesquelles l’Etat peut traiter ce dernier. Un Comité de 18 experts est chargé de faire un rapport sur la manière dont les 173 pays membres du comité exécutent ce Pacte et comment ils font pour mettre ces droits à la portée de leurs citoyens. Ce comité leur fait des observations et suit avec eux les recommandations.

Parmi les Etats membres, 117 dont 34 Africains ont autorisé le citoyen à saisir le comité quand il estime que le droit a été individuellement violé. Dans ce cas de figure, le citoyen fait une pétition individuelle et le comité juge si ses droits ont été respectés ou pas.
Enfin, il y a un deuxième protocole qui concerne la peine de mort et qui rend définitive l’abolition de cette pratique. Le Comité est chargé de veiller sur tout cela. De temps en temps, il émet une interprétation des articles du code. Le Comité a donc un rôle très important d’interprétation et d’orientation  pour les jurisprudences et les pratiques nationales.

Quels sont les critères de désignation des membres du comité ? 
Le Comité est normalement élu par l’Assemblée générale des Etats partis. Lors de leur dernière réunion du 17 juin 2021 à New York, 168 pays sur 173 présents à cette rencontre ont valablement voté. Mais pour être élu, le candidat doit avoir une connaissance profonde des normes internationales particulièrement des droits de l’homme et les droits civils et politiques. Le postulant doit aussi être moralement intègre. Ce qui est extrêmement important. Enfin, il doit pouvoir assurer une certaine diversité dans les systèmes juridiques et avoir un certain équilibre géographique.

Quel est le nombre de sièges réservés aux Africains ? 
Il n’y a pas de sièges réservés à l’Afrique. Il y a des candidats africains qui peuvent être élus ou non. Actuellement, il y a cinq ou six membres du Comité qui sont Africains. D’habitude, la composition du comité est dominée par l’Europe de l’Ouest. Les autres régions sont moins bien représentées.
Dans le cadre de la compétition qui a eu le 17 juin, il y avait 4 candidats africains et je suis le seul à avoir été élu.
Dans la prochaine composition qui sera effective à partir de janvier 2023, il y aura donc moins de ressortissants du continent noir.

Quelle est l’utilité pour les Africains d’une présence au sein de ce comité ? 
Ce Comité met les normes internationales à la portée des citoyens. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut comprendre le contexte dans lequel ils vivent et en même temps pouvoir donner des recommandations pratiques et applicables en cas de failles. Cela permettrait aux Etats d’avancer dans le sens d’une meilleure protection de leurs citoyens.
S’il n’y a pas d’Africains au sein de ce comité, des difficultés peuvent apparaître dans un certain numéro de situation où, par exemple, un déficit de vécu pourrait se poser. Et je pense que c’est pour cela que les experts africains ne se prononcent pas seulement sur l’Afrique, mais sur tous les pays du monde. Ils ont avec eux le bagage de leur vécu et l’expérience de leur continent qui vit dans des conditions particulières. Nous n’avons pas vécu, tous, de la même manière l’épidémie de la pandémie de Covid-19 ou la lutte contre le terrorisme de même que les déplacements massifs de population que nous observons en ce moment. Tout cela a un impact sur nos droits. En rappelant les normes, en énonçant les conditions dans lesquelles les pratiques, que ça soit les décisions de l’administration ou les codes de loi, les constitutions peuvent être en conformité avec les normes internationales. Ces normes doivent être sauvegardées. Quelles que soient les difficultés, le comité joue un rôle de phare vers l’Etat de droit. Et nous avons besoin de l’Etat de droit en Afrique. Plus nos difficultés sont grandes, plus l’Etat de droit doit être respecté, plus l’accès au droit doit être aménagé. D’où l’importance de siéger dans ce comité.
Le dernier sénégalais qui y a siégé remonte à 28 ans. Mon élection est quant à elle le fruit d’une longue expérience que j’aie de la pratique des normes internationales sur le terrain. J’ai été rapporteur spécial sur les exécutions sommaires donc le droit à la vie, directeur à New York et à Genève du Haut-commissariat aux droits… J’ai une vue globale des droits de l’homme depuis plusieurs décennies notamment au sein des ONG nationales et internationales.

Grand barrage de la Renaissance : l’Éthiopie veut continuer à discuter avec ses voisins

L’Égypte et le Soudan sont les autres pays concernés par les pourparlers sous l’égide de l’Union Africaine (UA).Le Grand barrage de la Renaissance sur le Nil bleu est très controversé. Le 20 février dernier, le gouvernement éthiopien a officiellement lancé sa production d’électricité avec deux turbines malgré l’opposition de l’Égypte et du Soudan traversés par le cours d’eau.

Cette semaine, le négociateur en chef de l’Éthiopie, Seleshi Bekele, a affirmé que son pays entend renouer le fil du dialogue pour trouver un accord. Ancien ministre de l’Eau, de l’Irrigation et de l’Énergie, M. Bekele a fait l’annonce lors d’un entretien avec Mike Hammer, Envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique depuis la fin de l’année dernière.

Le Grand barrage de la Renaissance, d’un coût estimé à 3,7 milliards d’euros, est achevé à plus de 90 %. Addis-Abeba a assuré que la troisième phase de remplissage du réservoir aura lieu cette année. Le barrage contient actuellement plus de 18 milliards de mètres cubes d’eau.

A terme, l’infrastructure devrait générer plus de 6000 mégawatts. Une production censée garantir l’accès à l’électricité à plus de 65 % des 120 millions d’Éthiopiens.

Côte d’Ivoire : nouvel ambassadeur pour les États-Unis

Jessica Davis Ba remplace Richard Bell en poste depuis septembre 2019.Le nouvel ambassadeur est une diplomate de carrière possédant une vaste expérience en Afrique. Jessica Davis Ba a déjà représenté les États-Unis au Tchad, en Éthiopie, au Nigeria et au Kenya.

En outre, elle a été conseillère principale pour l’Afrique de la vice-présidente, Kamala Harris. A la fin de cette mission en mars dernier, Jessica Davis Ba est retournée au département d’État où elle occupe le poste de conseillère principale au Bureau des affaires africaines.

Le nouvel ambassadeur du pays de l’oncle Sam en Côte d’Ivoire est titulaire d’une maîtrise obtenue à l’Annenberg School for Communication de l’Université de Pennsylvanie et parle le français et l’espagnol. En attendant la confirmation de sa nomination par le Sénat américain, son prédécesseur Richard Bell reste en poste.

Crise malienne : un compromis est encore possible (Macky Sall)

Une issue favorable au bras de fer opposant Bamako à la Cédéao est toujours envisageable selon le président en exercice de l’Union Africaine (UA).Le divorce n’est pas consommé entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Dans un entretien accordé ce jeudi à RFI et France 24, Macky Sall a affirmé que ce différend peut bel et bien connaître un dénouement heureux.

« Nous avons demandé au médiateur de mettre à profit ce mois-ci pour remplir la feuille de route qui nous permettra d’avoir les différents engagements et les échéances. Le 3 juillet prochain, nous pourrons valablement délibérer sur la levée ou pas des sanctions. Un compromis est encore possible », a expliqué le chef de l’Etat sénégalais.

Poursuivant, il a estimé que c’est « maladroit » de la part de la junte malienne de publier le décret fixant la transition à deux ans à partir de mars 2022 juste après le Sommet d’Accra, au Ghana. Toutefois, le président en exercice de l’Union Africaine (UA) a renseigné que ce calendrier était « le produit d’un accord » entre Bamako et le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan.

« Nous verrons d’ici juillet si les conditions sont réunies pour que la Cédéao lève les sanctions qui impactent difficilement les populations maliennes », a indiqué le successeur de Félix Tshisekedi.

Abordant le cas de la Guinée, Macky Sall a fait savoir « qu’aucun de nos pays n’a intérêt à s’éloigner de son voisinage immédiat et de sa communauté ». Face à la défiance des juntes à l’égard de la Cédéao, le président sénégalais a pointé du doigt le soutien des militaires par des pays disposant du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.

C’est pourquoi, a-t-il analysé, ces juntes refusent de faire ce que la Cédéao leur dicte. Partant de là, Macky Sall a considéré qu’il est temps de revoir le fonctionnement de la gouvernance mondiale. Car, pour lui, « nous ne pouvons pas apporter des réponses concrètes aux situations de nos pays » avec la composition actuelle du Conseil de sécurité.

Quand la diplomatie algérienne inquiète en Europe

La suspension par l’Algérie du traité d’amitié qui la liait à l’Espagne, après le ralliement de Madrid à la proposition marocaine pour le règlement de l’affaire du Sahara occidental, irrite dans les capitales européennes. Karim Douichi, correspondant de Mondafrique à Rabat, explique pourquoi.« Qu’est ce qui est pire qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine ? Eh bien deux éléphants dans le même magasin de porcelaine ». La boutade fait ravage dans les cercles diplomatiques européens à propos de l’Algérie et de son comportement sur la scène internationale. L’agressivité du président Abdelmadjid Tebboune et de son chef de l’état-major, le général Saïd Chengriha, sur la scène internationale commence sérieusement à irriter les capitales occidentales. 

L’annonce unilatérale par Alger, le 8 juin, de la suspension du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec Madrid est la goutte qui a fait déborder le vase. Les multiples notes faites depuis Alger par les chancelleries occidentales font état, selon des sources bien informées de Mondafrique, d’un véritable « enfermement idéologique » et d’un grave « déni de la réalité géopolitique ».

Obsessions anti marocaines  

A Madrid, qui a déploré la réaction algérienne, les analystes des services de renseignements (CNI) ont remarqué depuis quelques années une perte de repères chez leurs homologues algériens. Une situation qui s’est fortement accentuée ces 20 derniers mois. « Les Algériens ne peuvent pas parler ou échanger des notes sans que le Maroc n’y soit cité…en mal bien sûr », rapporte à Mondafrique un diplomate espagnol qui suit de près les relations de son pays avec les pays du Maghreb. 

Même son de cloche à Paris où les dirigeants algériens et notamment le président Tebboune, qui ont perdu un précieux soutien en la personne du ministre sortant des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, sont devenus complétement illisible pour l’Elysée. L’incompréhensible escalade avec l’Espagne, l’alignement sur la Russie au Mali et le dernier coup de chaud d’Alger contre la Tunisie « sont un faisceau de signaux inquiétants », estime, off the record, un ancien ambassadeur français qui était en poste à Alger.

En outre, Paris commence à s’agacer sérieusement de la « violence verbale injustifiée » des responsables algériens contre le Maroc et qui compromet durablement, aux yeux de la France, tout effort de résolution de l’affaire du Sahara.

Pour leur part, les Italiens semblent tirer leur épingle du jeu. Rome demeure la seule capitale de l’Union européenne (UE) où Alger est écouté… « Seulement sur le plan énergétique », rectifie un chroniqueur italien. Rome a accueilli récemment le président Tebboune qui y a bénéficié de beaucoup d’égards. En contrepartie, la Sonatrach a promis d’augmenter sensiblement ses livraisons de gaz à l’Italie. Une réelle opportunité pour une économie italienne engoncée dans la crise.

Aujourd’hui, les différentes sources de Mondafrique affirment que les principales capitales européennes regardent ailleurs, tournées notamment vers le conflit russo-ukrainien. « Avec l’Algérie actuelle, la meilleure stratégie c’est l’attente. Attendre un changement de génération. Le président Tebboune sera âgé de 78 ans à la fin de son mandat. L’autre homme fort, le chef d’état-major Said Chengriha, aura le même âge, alors que la plupart de ceux qui tirent les ficelles derrière les rideaux sont tous octogénaires », conclut un habitué du sérail algérois.

Mali : une levée de l’embargo est-elle possible avant juillet ?

Les autorités maliennes ont décidé de prolonger de 24 mois la durée de la transition, une décision unilatérale que « regrette » la Cedeao.Le samedi 4 juin dernier à Accra, au Ghana, les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale n’ont pas trouvé d’accord sur le dossier malien. Après de longues heures de discussions, le consensus n’était pas obtenu pour la levée de l’embargo qui fait autant mal à Bamako que dans les pays voisins, tel que le Sénégal. Le statu quo est maintenu en attendant la tenue du prochain sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prévu le 3 juillet dans la capitale ghanéenne.

Mais depuis le 4 juin, les lignes semblent bouger de part et d’autre, donnant espoir à certains acteurs que la communauté économique des Etats ouest-africains pourrait reconsidérer sa position. Lundi dernier, soit deux jours après le sommet d’Accra, le colonel Assimi Goïta a signé un décret où il fixe la durée de la transition malienne « à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022 ». C’est une avancée dans la crise politique car, en début d’année, les militaires maliens projetaient de diriger le pays jusqu’à cinq ans. En réaction, le 9 janvier, la Cedeao a adopté des sanctions très dures contre Bamako comme la fermeture des frontières et le gel des avoirs financiers au sein de la Bceao.

En dépit de ce pas en avant, la Cedeao n’applaudit pas pour autant les autorités maliennes. Dans un communiqué publié mardi soir, elle déclare avoir « pris acte » du décret fixant le nouveau calendrier de transition. Toutefois, « elle regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus ».

Les moutons maliens vont-ils traverser les frontières ?

Pour l’organisation sous-régionale, son médiateur de la Cedeao pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, « poursuivra les échanges avec les autorités du Mali, en vue de parvenir à un chronogramme mutuellement acceptable de transition, permettant d’assurer un soutien de la Cedeao ». Ainsi, elle montre clairement sa désapprobation quant au nouveau calendrier présenté par la junte malienne.

Lors du sommet d’Accra, certains dirigeants de la région campaient toujours sur une transition de 16 à 18 mois, à compter de mars 2022. En outre, le médiateur Goodluck Jonathan continue de rapprocher les positions en allant rencontrer les acteurs clés, parmi les chefs d’États de pays membres de l’institution ainsi que les autorités maliennes. Avec le président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo et le président sénégalais Macky Sall, leur visite était d’ailleurs annoncée à Bamako après la tenue du dernier sommet d’Accra. Sont-ils toujours dans les délais ?

Dans tous les cas, Goodluck Jonathan a proposé plusieurs solutions de sortie de crise, telle qu’une transition d’une durée tournant autour de 24 mois. Par conséquent, le texte méritait d’être peaufiné. Mais la manière « cavalière » qu’a eue Bamako d’annoncer la durée de la transition a irrité plusieurs chefs d’État, selon une source citée par RFI. Que va donc décider la Cedeao après avoir « regretté » la décision unilatérale des autorités maliennes ? Va-t-elle annoncer une levée partielle des sanctions qui empêchent aux éleveurs maliens, par exemple, de convoyer leurs moutons au Sénégal à l’approche de la Tabaski, la fête de l’Eid el Kébir qui sera célébrée dans un mois ?

En effet, le pays de Macky Sall compte beaucoup sur les moutons de ce pays voisin, plus accessibles parfois, pour approvisionner normalement son marché. Récemment, après une visite d’inspection, le ministère sénégalais de l’Elevage et des Productions animales a tenté de rassurer les ménages même si plusieurs d’entre eux demeurent inquiets.

Intransigeance

En revanche, Pr Abdoulaye Sounaye, spécialiste nigérien des questions sahéliennes et de l’Afrique de l’ouest, note que la Cedeao ne se prononcera sur une levée partielle ou définitive des sanctions sur le Mali avant le 3 juillet, date du prochain sommet extraordinaire de sa conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. « Je pense que la Cedeao va attendre jusqu’à son sommet. Elle a déjà décidé d’une mission que son président va conduire. Je crois que la conférence des chefs d’Etat ne fait pas trop confiance aux autorités de la transition au Mali », indique à APA l’enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey.

De plus, signale ce chercheur affilié au Leibniz ZentrumModerner Orient de Berlin, en Allemagne, la tâche est très difficile en ce moment pour les dirigeants de cette organisation. Ils veulent sortir de cette situation sans perdre la face, en parvenant surtout à décourager les éventuelles prises de pouvoir par les armes devenues récurrentes dans la région.

« De toutes les façons, on voit bien que la Cedeao cherche une voie de sortie de crise pour redorer son blason de la même façon que les autorités maliennes cherchent une sortie pour au moins avoir accès à certaines ressources financières. En fait, les sanctions sont devenues un véritable conundrum (casse-tête) pour les deux parties », explique Pr Sounaye.

Ouverture prochaine d’un consulat général du Cap-Vert à Dakhla

Le ministre capverdien des Affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration régionale, Rui Alberto De Figueiredo Soares, a annoncé, mercredi à Rabat, l’ouverture prochaine d’un consulat général de son pays à Dakhla.Dans un communiqué conjoint rendu public à l’issue de ses entretiens avec son homologue marocain, Nasser Bourita, en marge des travaux de la première Conférence ministérielle des États africains atlantiques, le chef de la diplomatie capverdienne a également annoncé l’installation imminente d’une ambassade résidente de la République du Cap-Vert à Rabat.

Se félicitant de cette décision, M. Bourita a remercié la partie capverdienne pour son appui à la marocanité du Sahara et rappelé la participation louable de la République du Cap-Vert, au niveau de son ambassadeur à Dakar, à la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’Union africaine au Processus politique des Nations unies sur le différend régional du Sahara, tenue à Marrakech le 25 mars 2019.

Par ailleurs, le ministre marocain a souligné que le Royaume est disposé à apporter sa contribution aux efforts de développement socio-économique en République de Cabo Verde, notamment dans les secteurs prioritaires tels que l’agriculture, la pêche, le tourisme, l’habitat et construction, la formation professionnelle et les énergies.

Il a également souligne la disponibilité du Royaume du Maroc a contribuer au renforcement de l’intégration de Cabo Verde dans la CEDEAO, tenant compte de ses spécificités en tant que pays insulaire.

Les deux Ministres ont souligné que le Maroc et Cabo Verde sont animés par la volonté de développer un partenariat économique mutuellement bénéfique. Ils ont appelé à un ambitieux partenariat Public Privé (PPP) entre les deux pays à même de servir de modèle de coopération Sud-Sud dans le Continent.

A cet égard, ils ont appelé les secteurs privés des deux pays à explorer les opportunités d’échanges économiques et d’investissements, invitant les départements concernés des deux pays à mettre en place des comités pour assurer le suivi et la mise en œuvre de ces projets.

Les deux parties ont réaffirmé l’engagement de leurs Chefs d’État et de Gouvernement à travailler ensemble à la recherche d’une paix durable et d’un développement économique sur le continent dans le contexte et la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).

Sur le plan multilatéral, ils se sont engagés à une meilleure coordination de leurs actions et un soutien mutuel, dans les instances régionales et internationales, pour lutter contre ces fléaux et créer ainsi les conditions favorables à la paix et à la sécurité régionale et internationale et au développement économique du continent africain.

Sur cette base, les deux parties ont convenu à appuyer, de manière concertée et mutuelle, les candidatures marocaines et caboverdiennes au niveau des instances régionales et internationales.

Les deux ministres ont convenu d’instruire leurs Représentants Permanents à New York, Genève et l’Union Africaine afin de coordonner leurs actions et décisions concernant les sujets d’intérêt commun.

Les deux parties ont convenu de tenir, à Praia, dans les meilleurs délais, la deuxième session de la Commission mixte de coopération maroco-caboverdienne, à une date qui sera arrêtée d’un commun accord par voie diplomatique.

Maroc : le Togo annonce l’ouverture prochaine d’un consulat général à Dakhla

Le ministre togolais des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’Extérieur, Robert Dussey, a annoncé, mardi à Rabat, l’ouverture prochaine d’un consulat général de son pays à Dakhla, dans les provinces du sud du Maroc.Cette annonce a été faite lors d’un point de presse conjoint avec son homologue marocain, Nasser Bourita, à l’issue de leur rencontre en marge de la participation du chef de la diplomatie togolaise à la première réunion ministérielle des Etats africains atlantiques.

A l’issue de cette rencontre, les deux ministres ont publié une déclaration conjointe dans laquelle ils se sont félicités de l’excellence des liens d’amitié et de solidarité existant entre les deux pays.

S’agissant de la question du Sahara marocain, le ministre togolais a rappelé le soutien de son pays à l’intégrité territoriale du Maroc et salué « les efforts de l’ONU comme cadre exclusif pour parvenir à une solution réaliste, pratique et durable au différend autour du Sahara », lit-on dans le communiqué conjoint.

Dans ce sillage, le Togo affirme son « appui à l’Initiative du Plan d’autonomie présentée par le Royaume » et qui constitue « la seule et unique solution crédible et réaliste à la résolution de ce différend » et exprime son « appui à la recherche d’une solution durable qui préserve l’intégrité territoriale, l’unité et la souveraineté du Maroc, sous l’égide exclusive de l’ONU et dans le respect de la décision 693 du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine de juillet 2018 ».

Les deux ministres ont insisté sur l’impératif du « respect des normes et procédures au sein des organes de l’Union Africaine, et  réaffirmé la pertinence de la décision 693 du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine de Juillet 2018, qui a consacré l’exclusivité de l’ONU en tant que cadre pour la recherche d’une solution au conflit régional autour du Sahara marocain ».

En ce qui concerne la coopération maroco-togolaise, les deux ministres se sont réjouis de l’ouverture de l’Ambassade du Royaume du Maroc à Lomé en octobre 2021 et la nomination du Chef de la Mission Diplomatique marocaine en avril 2022.

Ils ont également réaffirmé leur « ferme volonté de tout mettre en œuvre en vue de raffermir davantage leurs relations, d’intensifier et de diversifier leur coopération dans tous les secteurs porteurs ».

Les deux ministres ont convenu de « renforcer davantage la coopération Sud-Sud ambitieuse à travers un partenariat englobant les domaines d’intérêt commun. Ce partenariat doit également s’appuyer sur l’échange d’expériences ainsi que sur une politique plus volontariste des hommes d’affaires des deux pays ».

Sur le plan économique, les deux parties ont souligné que le volume des échanges commerciaux reste en deçà de l’excellence des relations politiques et ont appelé à les dynamiser davantage, notamment, avec des importations marocaines composées de combustibles minéraux, de café, du coton, des fruits tropicaux, entre autres, et essentiellement des exportations d’engrais, de produits alimentaires, de papier et de câbles électriques.

Sur le plan des investissements, les deux ministres se sont réjouis de la présence du Maroc au Togo à travers des investissements dans le secteur bancaire via l’implantation des filiales d’Attijariwafabank, de la banque Populaire et de Bank of Africa. A cet effet, les deux parties ont décidé de multiplier les missions d’Hommes d’Affaires pour prospecter d’autres opportunités de commerce et d’investissement et de créer un Conseil d’Affaires maroco-togolais.

Les deux parties ont convenu de tenir à Rabat, dans les meilleurs délais possibles, la première session de la Commission mixte de coopération maroco-togolaise, à une date qui sera arrêtée d’un commun accord par voie diplomatique.

Joaquim Chissano en visite privée au Zimbabwe

L’ex-président mozambicain s’est notamment entretenu avec Emmerson Mnangagwa, le chef de l’Etat zimbabwéen.Président du Mozambique de 1986 à 2005, Joaquim Chissano a effectué une visite de courtoisie au Zimbabwe. Hier lundi, il a discuté avec l’actuel homme fort d’Hararé, Emmerson Mnangagwa.

« En ma qualité de président de l’Association des anciens chefs d’Etat, nous avons évoqué les perspectives de coopération pour le développement de nos pays », a expliqué M. Chissano à la presse.

L’ancien dirigeant mozambicain, selon ses mots, entretient des relations privilégiées avec Emmerson Mnangagwa depuis les années 1970. Il compte ainsi s’appuyer sur ces liens pour l’entente des deux pays qui partagent avec l’Afrique du Sud le Parc du Grand Limpopo, une initiative d’écotourisme.

RDC-Rwanda : Louise Mushikiwabo encourage le dialogue constructif

La Secrétaire Générale de la Francophonie s’est dite « gravement préoccupée » par l’instabilité qui perdure en République démocratique du Congo avec les violences armées commises contre les populations civiles.Les balles crépitent à nouveau dans l’Est de la République démocratique du Congo. Très affaibli ces dernières années, le mouvement rebelle du M23 a violemment repris du service en s’attaquant aux populations dans le Nord-Kivu.

Selon Kinshasa, cette résurgence du groupe armé à dominance tutsie est en grande partie due au soutien de Kigali. Cette accusation a exacerbé les tensions entre les deux pays voisins. Une situation que déplore, dans un communiqué parvenu vendredi à APA, l’ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères. 

« J’encourage toutes les parties prenantes, localement, à s’engager dans (une) dynamique de dialogue et de recherche de solutions communes », a déclaré Louise Mushikiwabo. Elle a aussi lancé un appel à la vigilance des autorités face aux discours de haine qui prennent « de l’ampleur au sein des populations et notamment de la jeunesse ».

Par ailleurs, le successeur de Michaëlle Jean a insisté sur l’importance de protéger les civils en toutes circonstances, ainsi que la nécessité d’assurer une aide humanitaire aux nombreuses personnes déplacées à cause de l’insécurité.

Enfin, la Secrétaire Générale de la Francophonie a réitéré l’engagement de l’organisation à continuer à œuvrer, en lien avec ses partenaires, en faveur de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Conflit ukrainien : Vladimir Poutine s’engage auprès de Macky Sall

Le chef de l’Etat russe a promis au président en exercice de l’Union Africaine (UA) de lever les restrictions sur l’exportation des céréales de son pays et de l’Ukraine.Ce vendredi 3 juin, au 100e jour de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, Macky Sall et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine (UA), ont discuté avec Vladimir Poutine à Sotchi.

Le président en exercice de l’UA s’est félicité de l’ « entretien convivial », dans cette ville de la mer Noire, ayant débouché sur des annonces majeures : « Le président Poutine nous a exprimé sa disponibilité à faciliter l’exportation des céréales ukrainiennes. La Russie est prête à assurer l’exportation de son blé et de son engrais ».

Partant de là, le chef de l’Etat sénégalais a appelé « tous les partenaires à lever les sanctions sur le blé et l’engrais » parce que « des pays éloignés du foyer du conflit en subissent encore les conséquences ».

Dans son discours, Macky Sall a souligné que « les sanctions antirusses ont aggravé cette situation et nous n’avons plus accès aux céréales russes, principalement au blé. Et surtout, nous n’avons pas accès aux engrais. La situation était mauvaise et maintenant elle s’est aggravée, créant une menace pour la sécurité alimentaire en Afrique ».

En mars dernier, l’Organisation des nations unies (Onu) a voté une résolution pour exiger de la Russie qu’elle « cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Le texte a été approuvé par 141 pays sur les 193 de l’Assemblée Générale.

Ce jour-là, 17 Etats africains faisaient partie des 35 dans le monde à s’être abstenus. « La position de l’Afrique est très hétérogène. Malgré de fortes pressions, de nombreux pays n’ont toujours pas dénoncé la position de la Russie », a tenu à préciser le président en exercice de l’UA.

Vladimir Poutine, de son côté, s’est dit heureux de voir Macky Sall et Moussa Faki Mahamat en Russie dans ce contexte international tendu.

Conflit ukrainien : Macky Sall attendu à Moscou ce jeudi

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) porte un message de paix car la guerre entre la Russie et l’Ukraine « pèse lourdement sur les économies » du continent noir.La paix par la diplomatie. C’est le pari du chef de l’Etat sénégalais. Sur invitation du président Vladimir Poutine, Macky Sall a quitté Dakar aujourd’hui pour se rendre en Russie. Demain vendredi, les deux hommes vont s’entretenir à Sotchi.

« Au menu des discussions, comme annoncé au chancelier allemand Olaf Scholz à Dakar le 22 mai dernier, Macky Sall réitèrera la position africaine de contribuer à l’accalmie, de travailler à un cessez-le-feu et à la paix », précise la Présidence sénégalaise de l’Union Africaine (UA).

En compagnie de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, le successeur de Félix Tshisekedi évoquera les conséquences du conflit ukrainien pour l’Afrique.

Dans ce sens, le président en exercice de l’UA, sans occulter la question de la hausse du coût des hydrocarbures, « insistera sur la nécessité de la libération des stocks de céréales et de fertilisants » en grande partie importés de Russie et d’Ukraine.

Pour l’heure, la présence de Macky Sall en Ukraine n’est pas confirmée. Mais la demande de Volodymyr Zelensky de s’adresser à l’Union Africaine a été accepté. Le président ukrainien le fera « très prochainement par visioconférence » puisque « la date et les modalités sont convenues d’un commun accord », renseigne la source.

Après sa visite à Sotchi, le chef de l’Etat sénégalais ira à Accra, au Ghana, pour participer au Sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur la situation au Mali, en Guinée et au Burkina prévu le 4 juin.

Conflit ukrainien : Macky Sall fait encore entendre la voix de l’Afrique

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) a participé, ce mardi matin, à une réunion virtuelle du Conseil européen.La crise alimentaire engendrée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine était au cœur des échanges entre les membres du Conseil européen. Un organe qui définit les orientations et les priorités politiques générales de l’Union Européenne (UE).

Le chef de l’Etat sénégalais a pris part à la rencontre par visioconférence. Sur Twitter, le successeur de Félix Tshisekedi à la présidence tournante de l’Union Africaine (UA) a remercié les dirigeants européens qui l’ont impliqué dans la recherche de « solutions » à ce problème « qui impacte  l’Afrique ».

Macky Sall a assuré que « l’UA poursuivra sa concertation avec l’UE » dans ce dessein. Le président sénégalais, mandaté par l’organisation panafricaine, devrait se rendre à Moscou puis à Kiev à partir du 3 juin prochain pour y rencontrer ses homologues Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.

L’atteinte à l’intégrité territoriale des pays, « une ligne rouge » (diplomate marocain)

L’atteinte à l’intégrité territoriale des pays et à celle de la mémoire des pères libérateurs de l’Afrique sont « des lignes rouges et ne peuvent en aucun cas être un jeu financé et mis aux mains de gens irresponsables séparatistes et terroristes de surcroit », a souligné le Chargé d’Affaires à l’Ambassade du Maroc en Guinée-Bissau, Mohamed Salah Babana El Alaoui.Dans une allocution prononcée mercredi à l’occasion de célébration de la journée de l’Afrique, le diplomate marocain a évoqué le phénomène du terrorisme qui constitue un frein au développement humain et économique de l’Afrique et dont pâtit particulièrement plusieurs régions africaines.

Pour lui, le terrorisme et le séparatisme constituent « les deux faces d’une même médaille », ajoutant que l’impact destructeur et morbide de ce sinistre couple, que constituent le séparatisme et le terrorisme, « n’est plus à démontrer et son évocation lors des travaux de la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech tenu récemment à Marrakech, est suggestif d’actions concrètes et un signal fort pour l’éradication de ce fléau ».

 « Malheureusement, il aurait été plus sage pour certains de contribuer au développement du continent au moins en s’abstenant d’être un incubateur un nourricier et un financier attitré de ce phénomène de constructeur de toute croissance et lutteur acharné contre toute initiative d’investissement humain et matériel dans les différents processus de développements de notre cher continent », a-t-il lancé.

Par ailleurs, le diplomate marocain a rappelé les actions menées par le Roi Mohammed VI pour le développement de l’Afrique en s’employant tant individuellement, qu’en collaboration avec les pays frères et partenaires, à réaliser des programmes concrets dans des domaines ciblés, visant des résultats mesurables en termes de croissance et de bien-être des populations africaines dans le domaine économique, mais aussi dans le domaine social, culturel, environnemental et religieux.

Chiffres à l’appui, il a précisé que cette coopération Maroc-Afrique s’est consolidée à la faveur des 52 visites royales effectuées dans 30 pays africains et qui ont débouché sur la signature de 1.000 accords signés depuis 1999.

Aussi, la politique migratoire adoptée par le Royaume a permis de régulariser environ 60.000 africains depuis 2014, a rappelé M. Babana El Alaoui.

Au registre de l’enseignement supérieur, plus de 12.000 étudiants africains représentant 47 pays africains sont inscrits dans les différents universités et instituts au Maroc au titre de l’année 2019-2020. Ces étudiants africains sont boursiers du Royaume à hauteur de 85% représentant 91% du total des boursiers internationaux, a relevé le diplomate marocain.

Guinée équatoriale : Sipopo prête pour le Sommet humanitaire de l’UA

La Guinée équatoriale s’apprête à accueillir ce vendredi 27 mai 2022 un sommet humanitaire extraordinaire de l’Union Africaine suivi d’une conférence des donateurs.Plusieurs chefs d’États et de gouvernements, des hauts fonctionnaires et ministres des Etats membres de l’Union Africaine vont prendre part à cet évènement qui se tiendra au Centre de conférence Sipopo, station balnéaire construite en banlieue de Malabo pour accueillir le sommet de l’Union africaine en 2011.

Les changements climatiques, les déplacements forcés des populations, la sécurité alimentaire, le développement de la reconstruction post conflits pour les réfugiés et déplacés et aussi la mobilisation des ressources et le financement de l’action humanitaire en Afrique, seront au cœur de ce sommet.

L’Union africaine estime que quelque 113 millions d’Africains ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence en 2022. Parmi eux, 48 millions sont des réfugiés, des demandeurs d’asile et des déplacés internes.

Le lendemain du Sommet humanitaire extraordinaire de l’Union Africaine, un autre sommet extraordinaire sur le terrorisme et le changement anticonstitutionnel de gouvernement se tiendra dans le centre de conférence de Sipopo.

Le Suriname ouvre jeudi un Consulat général à Dakhla

La République du Suriname a décidé d’ouvrir jeudi un Consulat général dans la ville de Dakhla et son ambassade à Rabat ce mercredi.L’ouverture de ces deux représentations diplomatiques a été annoncée lors d’un point de presse conjoint du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et de son homologue du Surinam, Albert Ramdin, à l’issue de leurs entretiens à Rabat.

Le Consulat général et l’ambassade du Suriname constitueront deux mécanismes de nature à consolider la coopération entre les deux pays et à insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales, a souligné le ministre marocain.

Dans un communiqué conjoint publié à l’issue des entretiens entre les deux ministres, M. Ramdin a exprimé le plein soutien de son pays au plan marocain d’autonomie en tant que base unique d’une solution politique au différend régional sur le Sahara, dans le plein respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté marocaine.

Que cherchait Olaf Scholz au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud ?

Le chancelier allemand a bouclé mercredi 25 mai à Pretoria, la capitale sud-africaine, une tournée africaine entamée depuis dimanche en vue de promouvoir les investissements et la coopération sur le continent.Pour son premier déplacement en Afrique, le successeur d’Angela Merkel a passé quatre jours. Mais Olaf Scholz n’était pas en villégiature quand il s’est successivement rendu au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud. A l’image des dirigeants occidentaux, chinois ou turcs, il veut lui-aussi renforcer l’influence de son pays sur le continent.

En poste depuis six mois, le chancelier a jeté son dévolu sur les deux premiers pays dont les modèles démocratiques sont montrés en exemple dans une région ouest-africaine qui s’est illustrée ces derniers mois par de nombreux coups d’Etat.

Le Sénégal assure actuellement la présidence de l’Union africaine (UA) et est un nouveau pays partenaire du G7. Pour sa part, le Niger constitue un partenaire militaire et un État clé pour la politique de l’Union européenne (UE) en Afrique. Ainsi, avec Macky Sall et Mohamed Bazoum, Olaf Scholz a surtout parlé de sécurité et d’hydrocarbures, dans un contexte de crise mondiale exacerbée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

A Dakar, le terrain était déjà balisé par la visite, il y a trois mois, du président Frank-Walter Steinmeier. Le pouvoir politique en Allemagne est détenu par le chancelier. Dimanche, ce dernier a levé ainsi devant le président Macky Sall le voile sur les partenariats que Berlin souhaite nouer avec Dakar.

« L’Allemagne veut renforcer sa coopération avec le Sénégal notamment sur la question liée à l’exploitation du gaz », a dit le chef du gouvernement allemand dont le pays dépend fortement du gaz russe, premier fournisseur mondial. Avec la guerre russo-ukrainienne, son apprivoisement est donc perturbé, surtout dans les pays de l’Union européenne (UE) qui cherchent par tous les moyens des alternatives.

Le gaz sénégalais et l’Allemagne

C’est tout naturellement qu’ils se sont tournés vers le Sénégal. Ce pays ouest-africain, qui a découvert de grandes quantités de gaz offshore, va entrer dans la phase d’exploitation à partir de 2023. « Nous avons entamé les échanges et on va poursuivre nos efforts au niveau des experts parce que c’est notre souhait d’obtenir des progrès », a indiqué Olaf Scholz, qui a fait réagir également son hôte sénégalais sur le retour de la guerre en Europe.

Dans cet élan, Macky Sall a rappelé « les positions de principe du Sénégal contre l’invasion d’un pays par un autre » et son appel à « la désescalade et à la cessation des hostilités pour une solution négociée de la crise » russo-ukrainienne. Celle-ci entre dans son quatrième mois avec son lot de conséquences sur l’inflation mondiale.

« En outre, en tant que président en exercice de l’Union africaine, j’ai exprimé au chancelier Scholz notre préoccupation quant à l’impact de la guerre sur nos pays notamment la flambée généralisée des prix et les pénuries qui sont constatées », a-t-il ajouté avant de le remercier pour son invitation au Sommet du G7 qui se tiendra en Allemagne du 26 au 28 juin prochain.

Après Dakar, Olaf Scholz a fait cap sur Tahoua, au Niger, pour rendre visite aux soldats allemands de la mission Gazelle. L’armée allemande a construit et équipé un centre à Tillia, dans ladite région, pour former les forces spéciales nigériennes. Cette mission de  formation doit prendre fin en décembre prochain, mais à la demande expresse du Niger, le Parlement allemand a accepté de la prolonger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

« Le Niger est un pays qui compte pour nous les Allemands », a déclaré le chancelier. Dans l’Azawak nigérien et en plein désert, il a tenu à constater de visu le succès de cette coopération militaire, non loin de la frontière malienne.

La guerre au Sahel et en Ukraine

Par ailleurs, Olaf Scholz a souligné face au président nigérien Mohamed Bazoum que son pays continuera à fournir sa contribution à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) même si, a-t-il précisé, « la situation ne s’améliorera pas avec la présence de mercenaires russes ».

Comme au Sénégal, la question de la guerre en Ukraine a été aussi au cœur de la visite d’Olaf Scholz en Afrique du Sud, mardi 24 mai. Le chancelier voulait comprendre la position sud-africaine qui s’était abstenue de voter pour condamner l’invasion russe devant les Nations unies. A l’inverse, Berlin livre des armes à l’Ukraine qui est victime d’une « guerre brutale imposée » par la Russie, explique l’Allemand.

Face à la presse, le président Cyril Ramaphosa a voulu être prudent dans son vocabulaire, sachant que son pays partage avec la Russie les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le groupe des grandes puissances émergentes actuelles. « J’ai indiqué qu’en tant qu’Afrique du Sud, nous voudrions que le conflit entre les deux pays prenne fin et que nous appelions à la cessation des hostilités, ce qui doit se faire par la négociation et le dialogue », a dit Cyril Ramaphosa.

Cependant, le chancelier ne lui tient pas rigueur de cette position malgré que l’Allemagne soit le deuxième partenaire commercial du pays. Berlin a conclu, en effet, avec Pretoria des accords de coopération dans le domaine des énergies vertes pour réduire la dépendance en charbon du pays le plus industrialisé d’Afrique.

« Ce partenariat historique soutiendra notre transition juste vers une économie à faible émission de carbone et une société résiliente au changement climatique d’une manière qui ne laisse personne de côté », s’est réjoui le président Ramaphosa, qui annonce en outre des une coopération avec l’Allemagne en matière d’industrialisation, de développement des infrastructures et de création d’emplois.

Af’Sud : l’Allemagne va soutenir la relance économique

L’Allemagne va soutenir les efforts de l’Afrique du Sud en matière d’industrialisation, de développement des infrastructures et de création d’emplois, a déclaré le président Cyril Ramaphosa.

Les objectifs économiques de la nation arc-en-ciel tels que définis dans son plan de reconstruction et de relance économique, ont reçu le soutien ferme de l’Allemagne.

S’adressant aux journalistes à l’issue de ses entretiens avec le Chancelier allemand Olaf Scholz à Pretoria mardi, M. Ramaphosa a déclaré que cet engagement avait été pris lors d’un tête-à-tête au cours duquel les deux dirigeants ont abordé un certain nombre de questions d’intérêt bilatéral et international.

Il s’agissait notamment des moyens de renforcer la coopération dans des domaines tels que l’énergie et les changements climatiques, le commerce et l’investissement, et les réponses aux demandes de vaccins et de Covid-19, a déclaré le président sud-africain.

Et d’ajouter que l’Allemagne a été un partenaire du développement depuis l’établissement de liens diplomatiques entre les deux pays, les deux nations ayant créé une commission binationale en 1996 pour coopérer dans divers domaines.

« Cette coopération a porté sur toute une série de domaines, notamment la bonne gouvernance et le renforcement de la démocratie, la prévention du VIH, les actions climatiques et l’énergie », a-t-il poursuivi.

M. Ramaphosa a par ailleurs indiqué que les deux dirigeants avaient également discuté des prochaines étapes du partenariat pour une transition juste conclu entre l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union européenne l’année dernière.

« Ce partenariat historique soutiendra notre transition juste vers une économie à faible émission de carbone et une société résiliente au changement climatique d’une manière qui ne laisse personne de côté » a-t-il précisé.

En outre, Ramaphosa et Scholz se sont longuement entretenus sur le soutien aux jeunes et leur intégration dans le monde du travail. « Nous avons beaucoup à apprendre du mode d’enseignement dual allemand et de la manière dont les entreprises allemandes intègrent la formation des jeunes dans l’environnement de travail », a-t-il expliqué.

A son tour, le Chancelier a déclaré que l’Allemagne travaillait avec l’Afrique du Sud dans le domaine de la coopération pour le développement des compétences.

M. Scholz a convenu avec M. Ramaphosa qu’il était nécessaire de faire beaucoup pour les jeunes, et « s’ils ont la possibilité de suivre une formation et une éducation ensemble, c’est un grand progrès ».

Af’Sud : les dessous de la visite du Chancelier allemand

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a accueilli mardi le chancelier allemand Olaf Scholz, en visite officielle dans le pays.Selon la présidence, la visite de M. Scholz « revêt une grande importance en raison de la nature stratégique des relations entre l’Afrique du Sud et l’Allemagne », qui entretiennent de solides relations commerciales bilatérales.

La présidence indique par ailleurs que M. Ramaphosa et M. Scholz ont abordé plusieurs sujets relatifs au renforcement de la coopération dans des domaines tels que l’énergie et les changements climatiques, le commerce et l’investissement, et les réponses à la demande de vaccins Covid-19.

Les deux chefs d’Etat ont également discuté des derniers développements sur le continent africain et au niveau international, notamment au conflit en Ukraine et de son impact sur l’économie internationale et la sécurité alimentaire et énergétique, a ajouté le bureau du président.

L’Allemagne assure également la présidence du G7 pour 2022 et, dans ce contexte, les dirigeants ont échangé leurs points de vue sur les priorités de l’Allemagne au sein du G7 et « comment celles-ci pourraient bénéficier aux économies émergentes et au continent africain en particulier », a poursuivi la présidence.

« L’Allemagne est le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud et, dans le domaine du tourisme, elle est la troisième plus grande source d’arrivées dans le pays.»

Le commerce et l’investissement sont des composantes majeures de ces relations bilatérales, le commerce total de l’Afrique du Sud avec l’Allemagne s’élevant à 18 milliards de dollars US et ses importations, dont un grand pourcentage est constitué de produits à valeur ajoutée, représentant dix milliards de dollars US par an, a indiqué la présidence.

En outre, quelque 600 entreprises allemandes sont représentées en Afrique du Sud et constituent une source d’investissement, d’emploi et de développement des compétences, a ajouté la même source.

« L’Allemagne est également une importante source d’investissement et un partenaire de développement », a-t-il ajouté, précisant que M. Scholz devrait accompagner M. Ramaphosa plus tard dans la journée de mardi pour le lancement d’un consortium germano-sud-africain donc l’objectif est de faire progresser la recherche technologique pour la production de carburants pour l’aviation.

Rwanda : un diplomate arrêté pour fraude et falsification

Le Bureau d’enquête du Rwanda (RIB) a confirmé lundi l’arrestation du Dr Emmanuel Nibishaka, ancien diplomate de haut rang à New York (USA).Dr Emmanuel Nibishaka, directeur général adjoint du Conseil de gouvernance du Rwanda (RGB) est accusé de fraude et utilisation de faux documents.

Selon la police, Nibishaka est actuellement détenu dans un poste de police de Kigali, où son dossier est en cours de constitution en vue de poursuites judiciaires. Les premières investigations montrent que Nibishaka aurait collecté de l’argent auprès de personnes en échange de visas américains.

« Nibishaka est accusé par différentes personnes qui ont témoigné qu’il leur a pris de l’argent en leur promettant de les aider à obtenir des visas pour pouvoir se rendre aux Etats-Unis », a déclaré Thierry Murangira, porte-parole de RIB.

Selon lui, le suspect n’a pas été en mesure d’aider ces personnes et n’a jamais rendu l’argent qu’il a reçu.

Avant d’occuper son poste actuel, M. Nibishaka a été secrétaire général de la Commission rwandaise des droits de l’homme. Il a également travaillé en tant que diplomate rwandais aux Etats-Unis, où il a occupé le poste de premier Conseiller à la mission du Rwanda auprès des Nations unies à New York.

Mali : Menace sur le maintien des contingents africains de la Minusma

Les jours des contingents africains de la mission onusienne au Mali sont-ils comptés ?Se dirigerait-t-on vers le rétrécissement des contingents africains engagés au Mali dans le cadre de la mission onusienne?

Vendredi 20 mai, la presse s’est fait l’écho du retard accusé par la rotation du contingent sénégalais, en mission dans le centre du Mali, où opère la Katiba du Macina dirigé par le jihadiste peulh Amadou Kouffa et membre du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans(GSIM), affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Constitué de 850 éléments dont « 21 personnels féminins », ce contingent qui devait être au Mali depuis mars dernier, en remplacement du 10e détachement sous le commandement du Colonel Thedore Adrien Sarr, commence à perdre patience. Le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado a confirmé à Apa news que la mission est toujours en attente des autorisations de survol et d’atterrissage soumises au gouvernement malien.

Bamako aurait appliqué la réciprocité à tous les pays membres de la CEDEAO qui ont fermé leur espace aérien au nom du respect des sanctions  de l’organisation ouest-africaine contre le Mali, pour l’absence de volonté des autorités de la transition de transmettre le pouvoir aux civils le plus tôt possible.

Cette situation stressante qui « affecte le moral des troupes », selon Olivier Salgado, est un fait parmi d’autres dans une période de tension entre la Minusma et les autorités de la transition. Bamako qui reproche à la mission onusienne de « se comporter parfois comme une ONG », lui impose des contraintes réduisant son champ d’action déjà très limité, avec un mandat dont la robustesse est remise en question.

Prétextant des opérations militaires dans la zone, l’armée malienne a interdit d’accès la Minusma au marché hebdomadaire de Djenné, un cercle de la région de Mopti, à 574 de Bamako. Dans cette zone, le gouvernement s’était opposé à ce qu’une mission de l’Onu se rende sur les lieux pour enquêter sur les circonstances de la mort de plus de 200 personnes dans une opération de l’armée malienne à Moura. Des organisations de défense des droits humains ont réclamé une enquête sur des allégations d’exactions contre des civils que la version officielle considère comme des jihadistes.

Dans ce climat de méfiance exacerbé par la crise diplomatique entre le Mali et la France, des pays préfèreraient rapatrier de leurs casques bleus.

Contributeur de casques bleus pour la Minusma, le Benin a décidé de rappeler, à partir de novembre 2022, ses 250 soldats et 130 policiers, selon le porte-parole adjoint de l’Onu, Fariq Haq.

Cette décision que Cotonou n’a pas encore commentée aurait un lien avec les attaques jihadistes de plus en plus fréquentes dans le septentrion de ce pays côtier. Les autorités se seraient résolues à renforcer la sécurité dans cette partie proche du Burkina Faso et du Niger où l’incident le plus récent à visé un poste de police, dans le Kirmama, occasionnant un mort parmi les policiers. Deux semaines auparavant, 5 soldats béninois sont morts au cours d’une attaque à l’engin explosif improvisé dans le Parc de la Pendjari.

Présents également au sein de la Minusma, le Togo, le Ghana et la Cote d’Ivoire pourraient bien suivre l’exemple du Bénin car soumis à la même pression jihadiste. Ce qui risque de représenter une menace sérieuse pour la poursuite de la participation des africains à la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies au Mali, créée le 25 avril 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’Onu.

En mars, les effectifs de la Minusma envoyés au Mali s’élevaient à 12 266 militaires, 1120 policiers et 1180 civils pour un total de 75 pays contributeurs. Un tiers des effectifs militaires (21 sur 61) et la moitié des policiers (14 sur 29) étaient africains.

Tribune: « Sahara marocain-Quesion palestinienne: dérives er contre-vérités »

« Cette sortie est pour le moins étrange, inattendue et pose des questions sur ses véritables motivations, l’agenda qui y a présidé et ses commanditaires », écrit l’ambassade du Maroc à Dakar dans une tribune reçue par Apa news.Un diplomate arabe basé à Dakar a commis vendredi 20 mai 2022 une sortie médiatique malheureuse, prétentieuse et malencontreuse. Malheureuse car truffée de contradictions,  de contre-vérités et allant même en porte – à-faux avec les positions officielles de sa propre hiérarchie. 

Commentant de manière tendancieuse, deux ans après, et depuis Dakar, la reprise  des relations diplomatique entre le Royaume du Maroc et Israël, cette sortie est pour le moins étrange, inattendue et pose des questions sur ses véritables motivations, l’agenda qui y a présidé et ses commanditaires. D’ailleurs, notre frère n’hésite pas à faire allusion à ce qu’il a appelé une  « grande puissance » !!!

Au-delà des entorses aux principes les plus élémentaires de retenue et de respect des Etats souverains, surtout de la part d’un diplomate, les positions exprimées et le langage utilisé manquent cruellement de tact et de diplomatie tout court et relèvent d’une polémique puérile.

En plus du caractère souverain des positions marocaines, celles-ci ont été suffisamment explicitées et communiquées, en particulier, aux plus hautes autorités palestiniennes et ce, dans le cadre de consultations préalables, que le Diplomate en question n’est pas censé ignorer !   

A titre de rappel, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI s’est entretenu avec le Président de l’Etat de Palestine, SEM Mahmoud ABBAS, le 09 décembre 2020, pour l’informer et échanger  avec lui au sujet de la démarche marocaine.

En quoi consiste-t-elle ?

Lors de cet entretien, Sa Majesté le Roi a réaffirmé à Son Excellence Mahmoud ABBAS que Sa position soutenant la cause palestinienne demeure inchangée, position que le Souverain a héritée de Son père feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu ait Son âme.

Dans ce sens, un communiqué du Cabinet royal en date du 9 décembre 2020 a informé que le Souverain a souligné que le Maroc soutient la solution à deux États et que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne sont la seule voie pour parvenir à une solution définitive, durable et globale à ce conflit, conformément à l’initiative arabe de 2002, adopté lors du Sommet Arabe de Beyrouth.

En Sa qualité de Président du Comité Al-Qods, Sa Majesté le Roi n’a eu de cesse d’insister sur la nécessité de préserver le statut spécial de la ville d’Al Qods Acharif. 

Le Souverain a également souligné que le Maroc place toujours la question palestinienne au même que rang de la question du Sahara marocain et que l’action du Royaume pour consacrer sa marocanité ne se fera jamais, ni aujourd’hui ni dans l’avenir, au détriment de la lutte du peuple palestinien pour ses droits légitimes.

En effet, la question du Sahara marocain, n’en déplaise à ce polémiste en herbe, constitue de tout temps la priorité nationale absolue pour l’ensemble du peuple marocain. Cette question dont la sacralité est aussi incontestable que celle de la question palestinienne dans la conscience collective du peuple marocain, mobilise et unit,  depuis l’indépendance, la Nation marocaine autour de Sa Majesté Le Roi. C’est dire que la manière et le langage utilisé pour aborder cette question dans la sortie médiatique de notre diplomate dénote d’une ignorance totale des réalités marocaines doublée d’une hostilité gratuite.

Ceci dit, que cherche notre diplomate au juste ? N’est-il justement pas en train de créer une césure là où elle n’a jamais existé ? En tout cas, pour le Maroc et les Marocains, la question du  Sahara marocain et celle de Palestine sont deux causes nationales sacrées et sur le même pied d’égalité !    

Par ailleurs, et toujours lors de cet échange avec le Président Mahmoud ABBAS,  le Souverain a noté que le Roi du Maroc jouit d’un statut particulier et qu’Il a des relations distinguées avec la communauté juive d’origine marocaine, dont des centaines de milliers de juifs marocains établis en Israël. Dans ce sens, le Royaume mettra à profit tous ses relais et ses contacts pour la défense des droits légitimes du peuple palestinien dans le cadre d’un  engagement constructif pour parvenir à l’établissement d’une paix juste et durable dans la région du Moyen-Orient ».

Sans vouloir nous attarder sur le contexte et les conditions de cette reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, interrompues en 2002, suite à la 2ème intifada,  et contrairement aux assertions tendancieuses et obsessionnelles du diplomate en question, force est de souligner qu’aucun texte officiel ne parle de cette fameuse normalisation. En effet, s’agit d’une reprise des relations qui a été à l’ordre du jour depuis leur rupture.

Il convient de rappeler que cette décision, avant tout souveraine, est le fruit d’un processus de négociations bien antérieur aux accords dits d’Abraham. L’issue de ce processus reflète une approche nouvelle et, soulignons-le,  sans préjudice aucun pour la question palestinienne qui demeure au cœur des préoccupations du peuple et de l’action diplomatique du Royaume.

Au-delà des relations formelles, il ne faut point occulter le facteur humain et démographique qui a joué un rôle fondamental dans l’aboutissement de ce processus. En effet, et comme chacun sait, plus d’un million d’israéliens revendiquent leur origine marocaine et le Maroc ne les a jamais reniés. De par la Constitution marocaine, ils sont et continueront à être des citoyens marocains, à part entière, et donc des sujets de Sa Majesté Le Roi. Cet attachement des juifs marocains à leur pays d’origine puise ses racines dans l’histoire millénaire du Maroc, terre de tolérance et de coexistence qui s’est illustrée, notamment, par le rôle de protecteur des juifs marocains par Feu Sa Majesté le Roi Mohamed V durant le régime de Vichy, souvenir toujours vivace dans la mémoire collective de nos concitoyens de confession juive qui ont érigé le Défunt souverain au titre de Juste parmi les Justes.

Ceci-dit, le Maroc n’a jamais dérogé à son devoir et à ses obligations à l’égard de la question légitime de la Palestine sœur comme en atteste le Message de Sa Majesté Le Roi à SEM Cheikh Niang, Président du comité des nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre 2021, soit deux ans après la reprise des relations avec Israël !

Sa Majesté Le Roi a souligné : « c’est également l’occasion pour Nous de réaffirmer notre entière solidarité avec le peuple palestinien et notre total soutien à son droit légitime : l’instauration d’un Etat indépendant et viable …nous soulignons que la position ferme du Maroc n’a jamais été dictée par des circonstances et encore moins par une conjoncture particulière. Elle ne s’inscrit pas non plus dans le cadre de débats ou des surenchères politiques stériles ».

Ces assurances exprimées par le Souverain, n’en déplaise à notre diplomate, illustrent, encore une fois de plus, l’attitude constante, loyale et respectueuse des engagements pris d’une diplomatie ancrée dans l’histoire loin de tout opportunisme et de vire-voltage circonstanciel. 

Est-il opportun de rappeler à notre ami diplomate la reconnaissance et les hommages multiples et moult fois réitérés par sa propre hiérarchie, par la Ligue des Etats arabes, l’organisation de la Conférence islamique et divers autres dirigeants et dignitaires religieux de Palestine et de par le monde à Sa Majesté Le Roi et au Maroc, pour sa position constante et son rôle constructif et dans la défense des droits légitimes et inaliénable du peuple palestinien et de la paix. 

Sur le terrain, le Comité Al Qods et son bras financier Bayt  Mal Al Qods, engagés dans des projets socio-économiques en faveur de la population et pour la préservation du cachet arabo-islamique de la ville Sainte, est financé à plus de 80% par le Royaume à lui seul.  

Pour ce qui est du fameux statut d’observateur d’Israël au sein de l’UA, c’est à cette dernière et à ses Etats membres de trancher sur cette question selon ses statuts. Le Maroc, de son côté, demeure cohérent avec lui-même, et si incohérence il y a, il faudrait la chercher chez certaines parties qui ne s’assument pas.  Encore une fois, le Maroc saura tirer profit de tous les leviers ainsi que de tous les foras régionaux et internationaux pour défendre haut et fort, sans concession ni ambiguïté aucunes, les droit légitimes des frères palestiniens et la solution de deux Etats vivant côte à côte en paix et harmonie.    

L’Union Européenne regrette le retrait du Mali du G5 Sahel

La décision du Mali de se retirer des instances du G5 Sahel a fait réagir l’Union Européenne.Dimanche 15 mai, le Mali a quitté le G5 Sahel, l’organisation régionale dont il était membre avec la Mauritanie, le Burkina, le Niger et le Tchad. Bamako a justifié cette décision par le refus qui lui est opposé d’accéder à la présidence de l’organisation régionale alors que la règle de la présidence tournante lui en confère le droit depuis février 2022.  

Si au sein du G5 Sahel, on semble s’être passé le mot pour ne pas commenter publiquement la décision malienne, tel n’est pas le cas pour l’Union Européenne, l’un des principaux bailleurs de cette institution censée servir de cadre de coopération entre les États membres dans la lutte contre les groupes jihadistes actifs dans plusieurs parties du Sahel. 

Par la voix de son haut-représentant, Joseph Borell, l’UE dit prendre note de cette décision. Le haut responsable européen reconnait que la « décision ou non d’un membre du G5 Sahel appartient à chacun des membres souverains », mais regrette cette sortie d’un instrument qui, selon lui « répondait à une reconnaissance par tous ses Etats membres – dont le Mali – de l’absolue nécessité d’une coopération renforcée et à terme d’une intégration régionales, seules à même de relever les multiples défis de la région ». 

Selon Joseph Borell, la décision de Bamako de claquer la porte du G5 Sahel, « s’ajoute à d’autres décisions récentes de repli des autorités de transition » et s’inquiète « davantage des conséquences de ce choix sur la sécurité des populations au Mali et dans la sous-région ». L’annonce en juin 2021 par le président français, Emmanuel Macron, de la réarticulation de l’opération Barkhane a été décriée par le Mali comme un « abandon en plein vol ». Depuis, les relations diplomatiques entre Bamako et Paris n’ont cessé de se détériorer. 

Le Mali qui s’est rapproché de la Russie aurait fait appel à des mercenaires de la société militaire privée controversée Wagner. De quoi rendre furieux ses partenaires traditionnels. Début mai, le pouvoir à Bamako, dominé par les militaires auteurs de deux putschs entre août 2020 et mai 2021, a dénoncé les accords de défense liant le Mali et France, accusée d’avoir violé les clauses de ces accords organisant l’intervention sur le territoire malien de Serval lancée en 2013 puis Barkhane en 2014 et la Task Force européenne, Takuba créée en 2020.

Macky Sall attendu à Moscou et Kiev

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) se rendra très prochainement dans les deux capitales pour plaider en faveur de la paix.Dans les pays africains, les impacts de la guerre en Ukraine commencent à se faire rudement ressentir. L’inflation repart de plus belle, menaçant du coup la stabilité de plusieurs nations. Face à cette situation, l’Union Africaine (UA) ne veut plus rester attentiste.

« Nous avons reçu mandat de l’Afrique pour nous déplacer à Moscou et à Kiev pour demander au président Vladimir Poutine de créer les conditions qui permettront à l’Ukraine d’exporter ses graines dont nous avons besoin, mais également pour que certaines sanctions infligées à la Russie soient levées. Cela va nous permettre de commercer avec elle et d’acheter des fertilisants indispensables pour notre agriculture », a déclaré Macky Sall.

Le président en exercice de l’UA s’est exprimé ce lundi à la cérémonie officielle d’ouverture de la 54e session de la Commission économique pour l’Afrique qui se tient du 11 au 17 mai au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, à la périphérie de Dakar.

Après deux années de Covid-19, l’espoir d’un retour à la normale renaissait peu à peu dans le monde. Mais « voilà que la guerre en Ukraine a commencé. Et ses impacts sur la planète entière, surtout sur l’Afrique, vont définitivement compromettre toute perspective de reprise économique. Toutes les solutions préconisées avant sont aujourd’hui obsolètes », a déploré le successeur de Félix Tshisekedi à la présidence tournante de l’organisation panafricaine.

A en croire Macky Sall, toutes les économies du continent noir « se trouvent dans un état de fatigue générale dont hélas, nous ne mesurons encore ni l’ampleur ni la durée ». Poursuivant, le président sénégalais a fustigé l’impossibilité pour son continent de s’approvisionner dans les deux pays en conflit à cause des sanctions occidentales alors que « les robinets du gaz ne sont toujours pas fermés et continuent d’alimenter certains pays européens ».

Le chef de l’Etat sénégalais a fait remarquer que des projections sont aujourd’hui difficiles car « personne ne sait quand est-ce que cette crise va s’arrêter ». Partant de là, il a réitéré « l’appel pressant
de l’UA
pour
un cessez-le-feu et une solution négociée du conflit pour éviter le pire ».

La 54e Conférence des ministres africains de l’Economie et des Finances (COM2022), organisée à l’initiative de la Commission économique pour l’Afrique de l’Organisation des Nations Unies, a débuté mercredi dernier ses travaux avec la réunion des experts. Celle-ci s’est déroulée sur trois jours et se poursuit avec la réunion ministérielle qui prend fin mardi au Cicad.

Pourquoi le Mali se retire du G5 Sahel?

Selon la règle de la présidence tournante c’est pourtant le Mali qui devait succéder au Tchad à la présidence du G5 Sahel à partir de février 2022.Le Mali a annoncé, dimanche 15 mai dans la soirée, son retrait du G5 Sahel et de sa force militaire antijihadiste pour protester contre le refus qui lui est opposé d’assurer la présidence de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger. « Le gouvernement de la République du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la force conjointe. Cette décision sera notifiée aux États membres de l’organisation conformément à la procédure prévue en la matière. Le gouvernement de la République du Mali réaffirme son engagement constant en faveur de l’intégration et de la coopération régionales pour la réalisation d’objectifs qui servent les intérêts majeurs des peuples africains » explique un communiqué des autorités maliennes lu à la télévision nationale par le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement de transition issu du putsch de mai de l’année dernière, le second en neuf mois après l’éviction en août 2020 de l’ex président élu Ibrahim Boubacar Keita (IBK) aujourd’hui décédé  

Désigné en février 2021 a la présidence tournante du G5 Sahel, le président tchadien Mahamat Idriss Deby a vu son mandat s’achever un an plus tard. Mais il s’est trouvé contraint de jouer les prolongations en raison des réticences de certains de ses paris, surtout le nigérien Mohamed Bazoum, à confier les rênes de l’organisation sous-régionale au Colonel Assimi Goïta qu’ils soupçonnent de ne pas avoir envie de remettre le pouvoir des autorités civiles élues. 

Selon la règle de la présidence tournante consacrée par les textes de l’organisation, c’est pourtant le Mali qui devait succéder au Tchad à la présidence du G5 Sahel lors d’un sommet qui devait être organisé au début de l’année 2022 à Bamako. Ce qui s’était avéré, finalement, presque impossible. Le président nigérien Mohamed Bazoum ne se serait jamais déplacé chez le putschiste de Bamako, le colonel Assimi Goïta. La France et l’Union européenne qui sont des contributeurs majeurs au budget du G5 Sahel et dont les relations sont au bord de la rupture avec Bamako n’auraient jamais apprécié une présidence malienne du G5 Sahel  

Pour dépasser le problème, le président tchadien a pensé que la 8 ème Conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel pouvait se faire par téléconférence, ce qui aurait permis d’éviter une rencontre physique entre le chef de l’Etat de transition du Mali et le président nigérien.
Mais la démarche aurait inévitablement conduit à la remise de la présidence tournante du G5 Sahel au colonel Goïta.  

En plus de chefs d’Etat sahélien comme Bazoum, la France et l’Union européenne, contributeurs majeurs au budget du G5 Sahel et dont les forces sont en train de se retirer du territoire malien suite à la dégradation de leurs rapports avec la junte de Bamako, n’auraient jamais approuvé la remise de la présidence de l’organisation sahélienne aux autorités maliennes actuelles.

Le Maroc et l’Irak appellent à promouvoir leur coopération bilatérale

Le Maroc et l’Irak ont appelé, vendredi, à redoubler d’efforts pour promouvoir davantage les relations de coopération entre les deux pays, afin de refléter les grandes potentialités dont ils disposent et répondre aux aspirations des deux peuples.Cet appel a été lancé par le ministre marocain des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, et son homologue irakien, Fouad Hussein, qui se sont entretenus vendredi à Rabat en marge de la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech qui s’est tenue mercredi à Marrakech.

« Dans le cadre des relations privilégiées de fraternité et des liens solides unissant le Royaume du Maroc et la République d’Irak, les deux ministres ont souligné la volonté sincère des deux pays de promouvoir leurs relations dans divers domaines », indique un communiqué conjoint.

Dans ce contexte, les deux ministres ont invité les hommes d’affaires des deux pays à saisir les importantes opportunités d’affaires et les potentialités offertes en vue de développer les relations économiques et commerciales, en se basant sur le cadre juridique existant aussi bien au niveau bilatéral que dans le cadre des conventions de la Ligue Arabe, appelant à moderniser ce cadre juridique pour qu’il soit en harmonie avec la nouvelle dynamique des relations bilatérales.

Après avoir mis en avant la détermination des deux pays à réunir la commission mixte et à développer ce mécanisme selon une approche commune fondée sur le réalisme et la solidarité, tout en veillant à aboutir à des conclusions innovantes en mettant l’accent sur des domaines stratégiques pour les deux pays, les deux parties ont convenu de la nécessité de mettre en place un mémorandum d’entente portant sur le domaine de la consultation politique, qui sera signé lors de la prochaine visite de Bourita en Irak, et d’activer la consultation politique entre les deux pays pour coordonner les positions au service des intérêts communs.

Au cours de ces entretiens, poursuit le communiqué conjoint, les deux ministres ont abordé des questions d’ordre régional et international, soulignant l’attachement des deux pays à la sécurité, à la stabilité et à l’intégrité territoriale de la région arabe, aux constantes nationales, au respect de la souveraineté de ses États, ainsi que le rejet de toute ingérence étrangère dans leurs affaires.

Sur un autre volet, Bourita a félicité son homologue irakien pour le succès des élections législatives du 12 octobre 2021, dont le déroulement et la transparence ont été salués au niveau international. Il a aussi renouvelé ses félicitations à l’Irak pour avoir vaincu le terrorisme et libéré son territoire de l’organisation terroriste de « Daech ».

Le chef de la diplomatie irakienne effectue une visite au Maroc au cours de laquelle il a pris part aux travaux de la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, organisée le 11 mai à Marrakech.

Crise malienne : Bamako décroche Lomé comme médiateur

Le Togo appartient depuis février dernier à un groupe de dialogue chargé de faciliter les négociations internationales.Après l’échec des dernières négociations du médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), le Mali a dépêché une importante délégation auprès du président togolais qui a accepté d’être le médiateur dans la crise politique.

La délégation conduite par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a achevé mercredi 4 mai une visite de travail de deux jours à Lomé, capitale du Togo. Bamako était parti demander au Togo « de faciliter le dialogue » avec les institutions internationales et régionales afin de trouver des solutions à la crise malienne, selon M. Diop.

Le chef de la diplomatie malienne a demandé surtout à Lomé de soutenir les « missions de bons offices pour mobiliser à nouveau » ces acteurs, comme la Cedeao, « dont la visée essentielle demeure l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et le retour à l’ordre constitutionnel ».

« Je vous le confirme. Le président Faure Gnassingbe et le gouvernement togolais sont prêts à faciliter un dialogue fructueux entre le Mali et la communauté internationale », a réagi son homologue togolais, Robert Dussey, sur Twitter.

L’influence du Togo au sein de la Cedeao n’est pas négligeable même si c’est un petit pays de 56 785 km2 et plus de 8 millions d’habitants. Il appartient depuis février à un groupe de dialogue chargé de faciliter les négociations internationales.

Selon certains observateurs, ce rapprochement avec Bamako n’est pas une surprise. Lomé a depuis le début choisi une position souple à l’égard des militaires maliens au pouvoir, en refusant des sanctions trop lourdes. Le président Faure Gnassingbé s’était aussi discrètement rendu à Bamako fin janvier pour rencontrer le président de la transition, le colonel Assimi Goita.

« Levée des sanctions »

Ainsi, dans un communiqué conjoint sanctionnant leur rencontre, Robert Dussey indique que le gouvernement togolais est prêt « à accompagner le Mali aux plans politique et sécuritaire en vue de la restauration de l’ordre constitutionnel, de la paix, de la stabilité et de l’intégrité de son territoire ». « Pour le Togo, seul un dialogue permanent et constructif avec les autorités de la transition malienne créera les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et d’efficacité de la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.

Pays pauvre de 21 millions d’habitants, le Mali est en proie à de graves troubles depuis le coup d’Etat militaire en août 2020. La junte arrivée au pouvoir a promis de rétablir un régime civil après le putsch, mais elle est sous le coup de sanctions de la Cedeao pour avoir ignoré un engagement antérieur d’organiser des élections en février de cette année.

L’embargo prononcé depuis janvier dernier par la Cedeao étrangle l’économie malienne, même si ces sanctions ne sont pas sans conséquences pour les Etats voisins. C’est la raison pour laquelle Bamako et Lomé ont, lors de leur rencontre, « relevé la nécessité d’œuvrer à la construction d’un consensus avec la Cedeao devant conduire à la levée des sanctions économiques qui affectent les populations ».