L’éloge du courage des médias pour défendre la démocratie

Au quotidien, les correspondants et les experts médiatiques manifestent avec bravoure leur droit à la parole, bravant souvent d’immenses périls. L’investigation autonome et établie sur des données vérifiables est un pilier de la sauvegarde de nos régimes démocratiques, dévoilant les abus, interpellant les gouvernants pour qu’ils justifient leurs actes et autorisant les citoyens à opérer des choix éclairés. En cette année électorale mondiale, où plus de soixante nations se préparent aux urnes, l’importance de la presse n’a jamais été aussi cruciale. En cette Journée internationale de la liberté de la presse, nous saluons leur engagement et leur intrépidité.

Hommage à l'audace des Médias qui défendent la démocratie et la liberté de la presse, malgré les risques, et souligne l’engagement de l’UELa protection des gardiens de la vérité

Les reporters, véritables sentinelles et messagers de l’actualité, méritent une protection inconditionnelle. L’Union Européenne réprouve avec vigueur toute forme d’agression, y compris les intimidations, visant les acteurs de l’information dans l’exercice de leur métier, qu’ils émanent d’autorités étatiques, de factions organisées ou d’individus. La tolérance zéro pour ces exactions est de mise, sans exception géographique.

Le respect du droit international pour les Médias en zone de guerre

Les acteurs médiatiques en zones de conflit doivent bénéficier de la protection stipulée par les conventions internationales humanitaires. L’UE exprime sa consternation face à l’escalade des pertes humaines journalistiques, victimes de la barbarie des combats. Un nombre alarmant de reporters ont été fauchés en relatant les tragédies de Gaza. De même, la menace plane quotidiennement sur ceux qui couvrent l’offensive russe en Ukraine, les tensions en Birmanie/Myanmar, au Soudan et au-delà.

L’inquiétude face à la censure des médias dans les territoires confligés

L’UE s’alarme des entraves imposées aux médias libres, empêchés d’accéder aux théâtres d’affrontements, une manœuvre visant à monopoliser le discours informatif et à limiter l’accès à une information juste et impartiale.

À travers le globe, la presse libre fait face à des menaces existentielles diverses. Il est impératif d’agir résolument pour assurer un environnement propice à l’exercice médiatique, stable sur les plans politique, économique et juridique. L’UE a marqué un tournant décisif en adoptant la législation européenne sur la liberté des médias, un texte législatif majeur qui consolide l’indépendance rédactionnelle, la confidentialité des sources et la clarté sur la propriété des organes de presse au sein de l’UE.

L’UE s’engage avec fermeté à préserver la liberté et la diversité des médias à l’échelle planétaire. En défendant la liberté de presse, nous sauvegardons non seulement notre droit à l’information, mais aussi notre faculté à édifier un futur ancré dans la vérité et la responsabilité.

La suspension de « Liberté » et « L’alternative » à la une d’un journal français

L’affaire de la suspension des journaux « Liberté  » et « L’alternative » intéresse quelques médias français. L’un d’eux, lemonde.fr l’a traitée dans l’un de ses articles consacrés à l’actualité africaine. Voici l’article dans son intégralité. 

Le quotidien « Liberté » et le bihebdomadaire « L’Alternative » sont accusés de publier des articles comportant des « accusations graves » contre notamment l’ambassadeur de France. Les deux journaux togolais proches de l’opposition, ont été suspendus par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), suite à une plainte de l’ambassade de France au Togo.

Ces journaux sont accusés de publier des articles comportant des « accusations graves, infondées et calomnieuses » contre l’ambassadeur de France au Togo, Marc Vizy, son pays et contre Franck Paris, conseiller Afrique du président français Emmanuel Macron, qu’ils soupçonnent d’ingérence dans le processus électoral au Togo.

Le quotidien Liberté a écopé d’une suspension de quinze jours, à la suite d’un article paru le 3 mars, peu de temps après la présidentielle du 22 février intitulé : « Marc Vizy, l’autre ennemi de la démocratie au Togo. »

« Depuis son arrivée au Togo, l’ambassadeur de France au Togo Marc Vizy s’est toujours comporté comme si le Togo n’avait aucun déficit démocratique et que chacune des institutions jouait véritablement son rôle », écrivait notamment Liberté. « (…) Le diplomate est en service commandé, à l’image d’un mercenaire au Togo. Pour les générosités dont il jouit régulièrement du régime, il se range du côté de la dictature », accusait le journal.

 

Très critiques vis-à-vis du pouvoir
De son côté, le bihebdomadaire L’Alternative est suspendu pour deux mois pour avoir publié le 28 février, l’article intitulé : « Françafrique et soutien aux dictateurs : Franck Paris, l’intriguant. »

Selon la HAAC, les responsables de ces journaux « n’ont pu la convaincre de la véracité des propos contenus dans l’article et, par conséquent, n’ont apporté aucune preuve pour soutenir le bien-fondé de ces allégations ». Ces deux journaux font partie des médias privés très critiques vis-à-vis du pouvoir.

« Nous prenons acte de la décision de la HAAC. Nous avons fait notre travail, mais elle a estimé que nous n’avons pas apporté de preuve. Nous n’avons plus de commentaire à faire », a déclaré à l’AFP Médard Ametépé, directeur de publication de Liberté.

Avec lemonde.fr