Dix sites web ivoiriens seront bientôt soumis à une phase pilote de labellisation, dans le cadre d’un projet lancé, mardi, par le Réseau des professionnels de la presse en ligne en Côte d’Ivoire (Repprelci), une grande première Afrique francophone.
Pour l’élaboration du process, le Repprelci, la faîtière de la presse numérique en Côte d’Ivoire, a organisé du 10 au 12 octobre 2021 à Adzopé (Sud), un séminaire de mise en route de ce projet pilote qui durera six mois selon un chronogramme.
Ce projet de la labellisation des sites d’information dans le pays est financé par l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire à hauteur de 25 000 dollars, soit environ 12,5 millions de FCFA.
L’Ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Richard Bell, s’adressant aux participants dans une vidéo diffusée à l’ouverture des travaux du séminaire a rappelé que le public a le droit d’être bien informé et souhaité, en effet, que les journalistes web soient bien formés. Il a aussi réitéré l’engagement de l’Ambassade à demeurer l’un des partenaires privilégiés des acteurs de la presse.
« Les États-Unis accompagnent le Repprelci parce que c’est très important que la population ivoirienne ait accès à une information crédible et correcte », a renchéri l’attaché de presse de l’ambassade américaine, M. Taylor Tinney qui représentait l’Ambassadeur.
Il a souligné, qu’en tant que partenaire, les États-Unis soutiennent ce projet du Repprelci dans le cadre de la lutte contre la mésinformation, la désinformation pour des informations crédibles à travers des médias professionnels.
Prononçant la conférence inaugurale de ce séminaire sur le thème «Les défis de la labellisation des sites d’information pour lutter contre les fake news », Dr Alfred Dan Moussa, Directeur général de l’Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC-Polytechnique), a invité les entreprises de presse numérique à manifester un intérêt particulier pour ce projet, soulignant qu’elles ont tout à gagner à se bousculer en vue de s’inscrire pour ce processus.
Aussi, les a-t-il encouragées à s’inscrire dans les normes professionnelles pour protéger les consommateurs et les mettre à l’abri de toute surprise. « La labellisation est une expérience à tenter, une expérience à réussir », a conclu Dr Alfred Dan Moussa.
M. Georges M’Bra, représentant le ministre de la Communication, des médias et de la Francophonie, a procédé à l’ouverture officielle du séminaire et exprimé le soutien du département ministériel à ce projet. Il a souhaité que le processus de labellisation soit conduit avec beaucoup de responsabilité.
M. Sermé a indiqué que dix sites web seront sélectionnés pour la phase pilote sur plus de 130 sites d’information que compte le pays, dont 49 entreprises de presse numérique légalement constituées qui éditent 52 titres (sites).
«Je voudrais appeler tous les acteurs du secteur des médias numériques de Côte d’Ivoire à l’unité autour de ce projet afin qu’il n’y ait qu’un seul label hologrammatique unique et commun à tous», a lancé le président du REPPRELCI.
Évoquant les critères de choix des dix sites web, M. Sermé, a relevé entre autre qu’il faut être légalement constitué en entreprise de presse, avoir une ancienneté de trois ans au moins, être déclaré auprès des régulateurs de la presse ivoirienne que sont l’Autorité nationale de la presse (ANP) pour les sites web ou auprès de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) pour les web radio et web télé, et avoir au moins deux journalistes professionnels au sein de sa rédaction.
Depuis l’avènement d’internet et des nouveaux médias, les ivoiriens assistent de plus en plus à une multitude de sites d’information. Avec le phénomène des fake news, le Repprelci veut promouvoir des sites d’information crédibles.
L’Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire (OMENCI), l’organe technique d’autorégulation du Repprelci travaille depuis quelques années à professionnaliser et crédibiliser les médias numériques ivoiriens.
Engagé dans une lutte acharnée contre les fake news et les manquements au code d’éthique et de déontologie, l’OMENCI œuvre à labelliser les sites d’information pour permettre aux consommateurs de distinguer les sites web crédibles des moins crédibles.
Les travaux qui ont réuni plus de 40 participants se sont déroulés en séance plénière avec des acteurs des médias numériques, des autorités de régulation et des institutions internationales.
Les participants sont venus de notamment l’Autorité nationale de la presse (ANP), de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), du Fonds de soutien et développement de la presse (FSDP), de l’Ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de la Commission paritaire d’attribution de la Carte d’identité de journaliste professionnel et de professionnel de la communication (CIJP), et du Procureur d’Adzopé.
L’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), l’Observatoire de la liberté de la presse, l’éthique et de la déontologie (OLPED), le Cénacle des journalistes séniors de Côte d’Ivoire, l’Union des patrons de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (UPLCI), l’Association des chefs d’entreprise numérique de Côte d’Ivoire (ACEPNUCI) et le Syndicat national des agents de la presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) y ont également participé.
Les médias participants à ce séminaire qui a adopté les mécanismes pour la labellisation des sites web et l’actualisation de la grille de lecture de l’OMENCI pour l’observation des médias en ligne et des réseaux sociaux ont été choisis à l’issue d’un appel à manifestation d’intérêt.
Créé en 2006, le REPPRELCI regroupe les acteurs de la presse numérique en Côte d’Ivoire. Cette faîtière des médias numériques ivoiriens s’est donnée pour mission d’organiser, structurer et promouvoir une presse numérique professionnelle en Côte d’Ivoire.