L’Etat ivoirien s’est fortement engagé dans la digitalisation des services publics, mais également à créer une société, où le numérique qui n’est plus une option, participe à la transformation technologique et structurelle du pays.
La crise sanitaire de Covid-19 a mis à l’épreuve l’écosystème du numérique dans le secteur public et privé, mais très vite les dirigeants se sont adaptés pour ne pas interrompre les activités socio-économiques.
Toutefois, cette situation aura permis de créer une résilience et de montrer des gaps à rattraper. Aujourd’hui, tous les secteurs s’activent à adopter des solutions numériques, un facteur qui s’impose comme une nécessité pour être au rendez-vous du développement.
De ce fait, il y a urgence de s’aligner sur la digitalisation des process. Cet élan s’inscrit dans la pensée libérée par feu Félix Houphouët-Boigny, le premier président ivoirien, qui déclarait que « l’avenir appartient à la science, à la technique et à la technologie », se souvient le journaliste ivoirien Fernand Dédeh.
Mlle Cissé, une jeune Ivoirienne, étudiante aux États-Unis, où elle prépare un master en hôtellerie et qui par la force de la pandémie de Covid-19, est rentrée en Côte d’Ivoire auprès des siens, profite de l’enseignement à distance grâce aux cours en ligne.
Au plus fort de la pandémie de Covid-19, le système éducatif ivoirien a aussi eu recours au numérique pour assurer la poursuite des programmes. Le numérique s’affiche comme une opportunité pour « déconfiner » l’éducation, l’enseignement, la formation et les échanges.
L’urgence du numérique
Le numérique est indispensable pour créer des solutions dans tous les domaines. A ce propos, Fernand Dédeh relève entre autres la gouvernance, la santé… Une panacée qui s’impose comme un levier pour développer et organiser les activités en société de manière intelligente.
L’analphabète de ce siècle est celui qui ne sait pas manipuler l’outil informatique. Par ailleurs, le pays qui n’alignera pas ses process sur des standards numériques aura un grand retard pour se développer dans certains domaines et dans le concert des nations.
Selon le vice-président de Huawei, en charge des relations publiques en Afrique subsaharienne, Loïse Tamalgo, « aujourd’hui 535 millions d’Africains utilisent le téléphone, et le mobile a contribué a créé 1,3 million d’emplois directs et 2,8 millions d’emplois indirects en Afrique sub saharienne », citant un rapport de la « GSMA ».
Le digital, en plus d’améliorer les conditions de vie, créé des emplois et partant favorise la création de la richesse. Toute chose qui permet de booster les performances du Produit intérieur brut d’un pays.
En 2020, la contribution du numérique au PIB en Afrique sub saharienne était estimée à environ 142 milliards de dollars américains, ce qui représente en 76 680 milliards de francs cfa, soit 8,6%. Cela montre toute l’importance et les opportunités qu’offre le numérique.
La Côte d’Ivoire a mis en place l’Agence nationale du service universel des télécommunications -TIC (ANSUT) pour offrir aux populations des services technologiques de base, tant en milieu urbain que rural.
Beaucoup d’efforts restent cependant à faire. Le pays s’attèle à relever les défis liés au numérique, mais doit aller encore plus vite. La digitalisation n’est plus une option, mais une nécessité, car tous les services passent progressivement au numérique, estime M. Dédeh.
Les freins pour une digitalisation massive
L’accès à l’internet et le coût des services restent encore inaccessibles à certaines couches de la population, surtout en zone rurale. Un fort écart est constaté de ce fait entre les habitants d’une même nation.
L’Etat ivoirien a commis des entités à l’effet de travailler sur des questions transversales en vue de digitaliser tous les secteurs d’activités. Ce programme ambitieux devrait être encore plus tangible dans les années à venir.
Le pays s’appuie sur des partenaires pour avancer dans la digitalisation de certains secteurs. Outre les constructeurs d’infrastructures mobiles, Huawei, le géant chinois des solutions digitales, accompagne l’Etat dans l’installation de la fibre optique et la couverture réseau dans le pays.
Les infrastructures en vue de l’extension de la fibre optique demeurent un défi à l’intérieur du pays. Une démocratisation des services numériques s’impose pour que des millions d’Ivoiriens s’offrent le digital comme un outil de travail et d’offre de leurs potentiels.
L’on constate par ailleurs très peu de fabricants d’ordinateurs locaux. Le secteur privé, avec certaines facilités de l’Etat, devrait pouvoir créer en masse des outils informatiques qui sont quasiment importés.
Pour Fernand Dédeh, si des champions industriels ne se créent pas dans le domaine informatique, le pays sera toujours dépendant des autres et consacrera d’importantes devises pour acheter des outils dont le relief et les ressources du pays leur donnent la possibilité de fabriquer.
Des compétences sont visiblement importées. La Côte d’Ivoire devra dans les années à venir former ses jeunes filles et garçons afin de concevoir, fabriquer sur place les intrants et imposer leur savoir-faire technologiques. Ce qui induit un engagement politique.