Refus d’accréditation pour observer les municipales : ACAT-Togo demande des explications à Payadowa

Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi a refusé de donner des accréditations aux observateurs des organisations de la société civile.

ACAT-Togo, a été privé d’accréditation pour  observer les élections municipales du 30 juin dernier. Une situation qui indigne ces organisations.

Ci-dessous le communiqué

Réaction de l’ACAT Togo à l’interdiction d’observer les municipales de 2019

Lomé, le 02 juillet 2019. L’ ACAT Togo a pris connaissance d’une correspondance du Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales par le biais des réseaux sociaux et exprime ses stupéfactions face à une telle décision fondée sur un simple doute, sans preuves et sans aucune enquête préalable d’un département d’Etat qui pourtant dispose de moyens conséquents pour élucider des faits qui sont de nature à porter atteinte à la sûreté de l’Etat, à la sécurité des personnes et des biens et à la sauvegarde de la paix civile et sociale dans le pays.

L’ACAT Togo est une organisation de défense des droits humains, Apolitique, membre de la Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (FIACAT) ayant un Statut consultatif auprès de l’ONU, du Statut participatif auprès du Conseil de l’Europe et du Statut d’Observateur auprès de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, accréditée auprès des instances de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

L’ACAT TOGO est également membre du réseau SOS-TORTURE de l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) et membre à part entier de la Coalition pour une Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

Elle a collaboré avec les départements d’Etat de façon sincère, franche et impartiale depuis plusieurs années sur plusieurs sujets d’intérêt national.

La présente décision du Ministre de l’Administration Territoriale d’écarter ACAT Togo de l’observation nationale des élections municipales du 30 juin 2019 est en contradiction avec l’article 8 du Code électoral et du point 4 du Guide et Code de bonne conduite de l’observateur en sa deuxième partie. Cette décision est également en flagrante contradiction avec les principes généraux pour une approche des élections fondée sur les droits de l’homme et de la démocratie.

L’ACAT–Togo sera heureux de savoir disponible le Ministre de l’Administration Territoriale à apporter les preuves des financements d’origine douteuse alléguées et les actes incriminés de notre impartialité dans les sujets d’intérêt national dans les meilleurs délais.

L’ACAT TOGO constate également le déficit de communication entre ledit ministère et la CENI, le chiffre de cinq mille cinq cent (5.500) observateurs dans ladite correspondance le prouve.

Les droits de l’homme, la démocratie, la paix, la cohésion sociale, le vivre ensemble, l’amour entre les fils et filles de la terre de nos aïeux ont été toujours la ligne de conduite de l’ACAT TOGO, s’inscrivant dans ce cadre elle reste ouverte à toute discussion pour que la lumière soit faite.

 

Élections locales : JJ. TEKO dénonce la main-mise du gouvernement dans le fonctionnement de la CENI

Jean-Jacques TEKO s’en prend au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpéssi pour, semble-t-il, l’implication de son ministère dans le fonctionnement de la Commission Électorale National Indépendante (CENI) au sujet de la révision des listes électorales.

« Nous avons été formellement instruits de saisir la CENI afin qu’elle envisage effectivement d’organiser une révision des listes électorales à l’occasion des locales. Ce sera probablement pour une période de trois jours comme on l’a fait déjà en 2018. Comme les listes sont récentes, nous supposons qu’il y aura certainement très peu de nouveaux inscrits », avait laissé entendre Payadowa Boukpéssi.

Le Secrétaire National à l’aménagement du territoire chargé du Développement de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean-Jacques Teko dit avoir suivi avec intérêt l’intervention attribuée à M. BOUKPÉSSI, une sortie qui, visiblement, n’est pas appréciée.

« C’est pour moi, totalement bizarre que mon ancien collègue de la CENI (je veux parler du Ministre BOUKPÉSSI, si c’est lui vraiment et j’ai du mal à y croire) parle comme si le travail de la CENI est dicté par le ministre de l’Administration territoriale. Il sait pertinemment que cela relève exclusivement de la CENI. Même s’il peut chercher à faire pression, il dispose politiquement des membres de sa majorité qu’il utilisera à dessein. Et ça personne ne peut l’en empêcher malgré que cela touche à l’intégrité du Commissaire de la République (le membre de la CENI) », a déclaré Jean-Jacques TEKO, ancien membre de la CENI.