La Côte d’Ivoire est « en train de tutoyer les 24 millions d’habitants » à un peu plus de 24 heures de la clôture du 5e Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2021), a indiqué lundi le ministre ivoirien du Plan et du développement, Kaba Nialé.
Mme Kaba Nialé, faisait le point, en visioconférence avec des responsables de la Région Afrique de l’Ouest de l’UNFPA, sur le 5e RGPH de la Côte d’Ivoire, à la veille de la clôture de l’opération qui, prévue se dérouler du 8 au 28 novembre, a été prorogée jusqu’au 7 décembre 2021.
« On est à un peu plus de 24 heures de la date de clôture officielle (…) déjà, au regard des remontées ce matin, je pense qu’on est fondé à dire qu’on a réussi cette opération qui n’était pas gagnée d’avance », a dit Mme Kaba Nialé.
Les statistiques arrivent « avec un peu de retard à cause du délai de traitement et nous sommes en train de tutoyer les 24 millions (de personnes) enregistrées sur la base de données », a déclaré le ministre ivoirien du Plan et du développement, Kaba Nialé.
Elle a fait observer qu' »il y a eu beaucoup de difficultés et beaucoup de résistances, mais (avec la sensibilisation des communautés) les portes se sont ouvertes progressivement », au point qu’à la veille de la clôture, c’est la population qui appelle pour se faire enregistrer.
« Nous savons qu’on a beaucoup de statistiques en l’air parce qu’elles ont été enregistrées et elles n’ont pas été prises dans la base de données pour des questions de qualité du réseau », a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter que « pratiquement, tous les recenseurs sont en train de fermer boutique ».
« On n’a pas fini, c’est demain (mardi) soir qu’on va faire le point, donc certainement demain on saura si c’est vraiment la fin, s’il faut déclarer clos, s’il y a des zones de ratissage », a souligné Mme Kaba Nialé, qui a relevé que les zones où il y a eu le plus de difficultés pour accéder, étaient celles de l’Ouest à cause de la forêt et de la pluie.
Avec le décompte de toutes les régions de la Côte d’Ivoire « on saura s’il y a des défis résiduels », a-t-elle insisté.
La directrice du Bureau Régional Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UNFPA, Mme Argentina Matavel, a souligné que l’UNFPA a commis des experts pour les échanges d’expériences, en provenance de la Mauritanie, du Bénin, du Sénégal, du Niger, du Togo et du Ghana.
« C’est quelque chose qui a bien abouti (…) on peut déjà dire qu’on est presque qu’à 85% de succès », s’est félicitée Mme Argentina Matavel, indiquant « qu’avec ce qu’on a vu jusqu’à aujourd’hui, l’UNFPA sera à mesure de vraiment confirmer, certifier le recensement de la Côte d’Ivoire qui a été fait selon les procédures internationales ».
Mme Argentina Matavel a rappelé que les procédures internationales sont faites avec la participation des pays membres de l’organisation internationale. De ce fait, les directeurs en charge des statistiques, se retrouvent pour débattre des processus et les pays ayant fait le recensement défendent leur position.
Les réunions annuelles de la statistique se tiennent à New-York chaque février. Elle a encouragé l’Institut national de la statistique de la Côte d’Ivoire à s’y rendre pour défendre sa démarche, tout en appréciant la bonne qualité des tablettes utilisées.
Un rapport de la mission d’observation de l’UNFPA ressort que l’opération a été « bien menée » et respecte les normes de qualité. En outre, le recensement a débuté avec une cartographie censitaire avec « un bon déroulement global ».
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir), a appelé lundi, à la veille de la clôture de l’opération, le gouvernement à « autoriser une deuxième prorogation » du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2021) afin de recenser toutes les personnes vivant dans le pays.
« Le Pdci lance un appel au gouvernement et lui demande d’autoriser une deuxième prorogation » du RGPH 2021, a déclaré le coordinateur général du comité de gestion et de suivi des élections du parti, Niamkey Koffi, lors d’une conférence de presse.
Le parti a invité, dans cet élan, l’Etat de Côte d’Ivoire à prendre toutes les dispositions techniques, technologiques, logistiques et organisationnelles nécessaires pour atteindre les objectifs de cette importante opération.
Il a également lancé un appel aux populations non encore recensées, leur demandant de recevoir et d’interpeller les agents recenseurs ou d’appeler l’Institut national de la statistique (INS), chargé de l’opération, pour réclamer les agents.
M. Niamkey a rappelé que la Côte d’Ivoire a fait son premier RGPH du 12 avril au 15 mai 1975 en 33 jours ; celui-ci a été conduit par des experts expatriés. Tous ceux qui ont suivi l’ont été par des experts nationaux formés dans les années 1980-1987.
Le deuxième RGPH, dira-t-il, s’est déroulé tout le mois de mars 1988 soit en 30 jours. Le troisième a été conduit en 1998, du 21 novembre au 20 décembre, soit 30 jours. Quant au quatrième, qui devait se faire en 2008, il s’est réalisé du 14 avril au 15 juin 2014, soit en 45 jours.
Le recensement de 2014 a eu lieu « 16 ans après celui de 1998, à cause de la situation de crise que notre pays a connue pendant les années 2002 à 2011″, a-t-il fait observer, soutenant que le recensement se fait tous les 10 ans.
M. Niamkey Koffi a ensuite soulevé une préoccupation du Pdci, déclarant qu' »en aucun cas, le RGPH ne peut constituer la base du Registre national des personnes physiques (RNPP) de la Côte d’Ivoire ».
Ce cinquième RGPH était prévu pour se réaliser du 8 novembre 2021 au 28 novembre 2021, soit en vingt-et-un jours. Devant l’insuffisance des résultats, ce délai a été prolongé jusqu’au 7 décembre pour permettre un large ratissage.