Le bureau du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Abidjan a lancé mercredi le Rapport sur le développement humain 2020, présentant une nouvelle ère géologie dénommée « anthropocène ».
Le lancement national du Rapport sur le développement humain (RDH) 2020 a réuni le ministre du Plan et du développement, Kaba Nialé, le ministre des Eaux et forêts, Alain Donwahi, celui de l’Environnement Jean Luc Assi et la ministre en charge de la lutte contre la pauvreté, Myss Dogo.
Le thème de l’édition 2020 du Rapport sur le développement humain, lancé à Oslo en Norvège par l’administrateur du Pnud le 15 décembre 2020, est intitulé « Le développement humain et l’anthropocène: la prochaine frontière ».
Le monde entre dans une nouvelle ère, l’anthropocène, « caractérisée par des bouleversements multiples, dus aux pressions exercées sur la planète par l’humanité et qui ont fondamentalement modifié les systèmes écologiques nécessaires à la vie sur la terre », a dit la représentante résidente du Pnud, Mme Carol Flore-Smereczniak.
Le rapport ressort que de nombreuses inégalités en matière de développement humain se sont accentuées malgré les performances économiques enregistrées au niveau mondial ou national. Cette situation montre que les fruits de la croissance sont distribuées de façon « inégalitaire ».
En outre, le texte mentionne les pressions de l’activité humaine, économique et sociale sur la nature, l’environnement et l’écosystème, conduisent la civilisation humaine dans cette nouvelle époque géologique.
Le troisième élément clé de ce rapport est que la pandémie de Covid-19 a « mis en lumière notre vulnérabilité existentielle, sociale et économique, avec par ailleurs des gains sur le plan de la préservation environnementale », a relevé Mme Flore-Smereczniak.
En Côte d’Ivoire, la principale cause du réchauffement climatique est issue des actions conjuguées de l’homme sur la biodiversité et les ressources naturelles. Aujourd’hui, le pays fait face à la déforestation et à une dégradation de ses forêts.
On enregistre une perte de plus de 75% du couvert forestier entre 1900 et 2015. M. Donwahi a indiqué que la Côte d’Ivoire a perdu 80% de sa couverture forestière de 1900 à 2015; et au rythme de cette déforestation, le pays pourrait perdre la totalité de ses forêts d’ici à 2034 si rien n’est fait.
L’agriculture extensive a au fil des années détruit la forêt, modifiant le climat et la face verte du pays. De ce fait, la faible productivité des exploitations agricoles, la perte des fertilités des sols, l’irrégularité de la pluviométrie, montrent que « nous avons atteint la limite du possible », a-t-il dit.
La ministre du Plan et du développement durable, Kaba Nialé, a fait observer les conséquences de la pression sur la nature affichent des phénomènes probants en Côte d’Ivoire avec, aujourd’hui,le rationnement électrique que traverse le pays.
Le rapport présente par ailleurs « un ajustement de l’Indice de développement humain qui prend en compte les pressions exercées sur la planète, le faisant entrer dans une nouvelle ère géologique ».