Lomé, 15 avril 2025 – Dans l’effervescence de Lomé, le Togo a franchi, ce mardi, une étape décisive vers un développement ancré dans la durabilité. En effet, en intégrant le cercle restreint des 14 pays africains dotés d’une Carte d’Investissement alignée sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), le pays pose un jalon audacieux. Cet outil, fruit d’une collaboration entre le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Agence de Promotion des Investissements (Promo_InvestTg) et le Hub pour la Finance Durable en Afrique (ASFH), a réuni 70 acteurs issus de divers horizons pour explorer ses potentialités. Ainsi, conçue pour canaliser les capitaux vers des secteurs clés, cette carte ambitionne de sculpter un avenir dans lequel prospérité rime avec équité et résilience, faisant du Togo un phare de l’investissement vert en Afrique de l’Ouest.
Lomé trace la voie durable : une carte d’investissement verte pour l’avenir du Togo
L’inauguration de cette Carte d’Investissement, célébrée dans la capitale togolaise, transcende le simple exercice technique. Elle incarne, par conséquent, une volonté de réconcilier croissance économique et impératifs sociaux, tout en répondant aux priorités nationales énoncées dans la Feuille de route gouvernementale 2020-2025. Sept secteurs stratégiques – agroalimentaire et boissons, infrastructures, énergies renouvelables, fabrication, éducation, finances, technologies de l’information et de la communication – ont été identifiés, regroupant dix domaines d’opportunités précis. De ce fait, ces choix reflètent une ambition : transformer l’économie togolaise en un écosystème dans lequel l’innovation verte et l’inclusion sociale se nourrissent mutuellement.
PNUD et ASFH propulsent l’Espoir vert : le Togo, modèle d’investissement responsable
Nabou Diaw, représentante du PNUD au Togo, a salué cet outil comme un « levier d’espérance », soulignant le rôle cardinal de l’entrepreneuriat vert dans la création d’emplois et de valeur. Dans cette optique, cette collaboration, soutenue par l’ASFH, vise à mobiliser des ressources privées pour financer des projets à fort impact, comme l’extension des énergies solaires ou la modernisation des filières agricoles. À cet égard, en 2024, le Togo a déjà attiré 150 millions de dollars d’investissements directs étrangers, notamment dans l’agro-industrie et les infrastructures, une dynamique que la carte entend amplifier en orientant les flux vers des initiatives durables.
Secteurs clés, avenir vert : le Togo mise sur l’agro, l’énergie et le numérique durables
L’agroalimentaire, pilier historique de l’économie togolaise, se voit réinventé à travers des projets de transformation locale, à l’image des exportations de soja bio qui ont propulsé le pays au rang de leader ouest-africain en 2019. Les infrastructures, dopées par la modernisation du port de Lomé, quatrième plus actif d’Afrique, s’ouvrent à des partenariats public-privé pour des corridors logistiques écologiques. Les énergies renouvelables, avec des projets comme l’extension de la centrale solaire de Blitta à 100 MW d’ici à fin 2025, incarnent l’engagement du Togo à atteindre 50 % d’électricité verte d’ici à 2030.
De même, l’éducation et les finances, quant à elles, visent à démocratiser l’accès au savoir et au capital, tandis que les technologies de l’information, portées par la connexion au câble sous-marin Equiano en 2022, promettent de faire de Lomé un hub numérique régional. Ces secteurs, interconnectés, forment une trame sur laquelle chaque investissement est un fil tendu vers les ODD, qu’il s’agisse d’éradiquer la pauvreté, de promouvoir l’égalité ou de protéger la planète.
L’Union fait la force verte : Lomé mobilise pour un développement durable
L’atelier de Lomé, qui a mobilisé des entrepreneurs, des financiers et des décideurs publics, a révélé un consensus : la durabilité n’est plus une option, mais une nécessité. Les échanges, marqués par une ferveur collaborative, ont mis en lumière des initiatives concrètes, comme le programme Cizo, qui a distribué 135 000 kits solaires en zones rurales, ou les agropoles, ces centres agricoles dynamisant les campagnes. Ces projets, alignés sur la carte, illustrent une vérité : le Togo ne se contente pas de rêver son avenir, il le bâtit avec pragmatisme.
« Révolution silencieuse » : l’Afrique observe le Togo financer son avenir durable
La voix de Nabou Diaw, relayée sur les réseaux sociaux, a trouvé un écho vibrant, certains saluant une « révolution silencieuse » dans la manière dont l’Afrique finance son développement. Pourtant, des défis subsistent : harmoniser les cadres réglementaires, mobiliser des fonds à l’échelle nécessaire, et surtout, inclure les communautés rurales, où 59 % de la population vit encore sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
Le pari vert du Togo : une promesse de durabilité à tenir pour l’Afrique
La Carte d’Investissement du Togo, dévoilée en ce printemps 2025, n’est pas qu’un document ; elle est une invitation à repenser le développement comme un acte de foi collectif. En plaçant la durabilité au cœur de ses choix, le pays trace une voie sur laquelle chaque dollar investi devient un levier de transformation. Mais jusqu’où cette ambition la portera-t-elle ? Parviendra-t-on à conjuguer croissance et équité dans un monde aux ressources finies ? Et comment les leçons togolaises inspireront-elles le continent ? Ces interrogations, loin de trouver une réponse immédiate, esquissent un horizon sous lequel Lomé, humble, mais résolue, continue de tisser les fils d’un avenir plus vert et plus juste.