RFI confrontée à une mise en demeure togolaise

Lomé, Togo– Dans un élan de préservation de l’intégrité journalistique, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a émis une injonction formelle à l’encontre de Radio France Internationale (RFI) ce lundi 6 mai. L’autorité de régulation reproche à la station radiophonique un traitement déséquilibré de l’information et la propagation d’allégations erronées concernant la situation politique au Togo.

Le président de la HAAC, Pitalounani Telou, a relayé cette décision suite à plusieurs notifications préalables adressées à RFI, soulignant l’impératif de neutralité et d’impartialité dans la diffusion des nouvelles relatives au pays. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de garantir une représentation fidèle et équitable des faits.

La controverse s’est cristallisée autour d’une émission diffusée le dimanche 5 mai, où RFI aurait faussement rapporté une interdiction absolue de manifestations contre la cinquième République togolaise, ainsi qu’une couverture biaisée des récentes élections. Ces assertions, jugées inexactes par la HAAC, sont perçues comme une atteinte à l’image du Togo et une violation des principes éthiques du journalisme.

La HAAC a clairement exprimé que la répétition de telles inexactitudes pourrait entraîner des sanctions sévères, incluant potentiellement la suspension du droit de diffusion de RFI sur le territoire national. L’autorité attend une réponse formelle de la part de la chaîne sous quinzaine, sous peine de prendre des mesures plus drastiques.

La station est désormais face à un ultimatum : rectifier le tir et s’aligner sur les exigences de la HAAC ou s’exposer à des conséquences qui pourraient altérer sa présence médiatique au Togo. La communauté journalistique attend avec anticipation la réaction de RFI à cette mise en demeure sans précédent.

La saga judiciaire de Thomas Dietrich au Togo

Dans un climat politique tendu, le journaliste français Thomas Dietrich, en mission pour le média Afrique XXI, a été le protagoniste d’une affaire judiciaire qui a suscité l’indignation internationale. Son arrestation et sa condamnation éclairent d’une lumière crue les défis de la liberté de la presse au Togo.

 Thomas Dietrich: Une arrivée sous le signe de la légalité

Thomas Dietrich est arrivé au Togo avec un e-visa validé, son passeport tamponné à la frontière béninoise, et une transparence totale quant à son activité journalistique. Cependant, cinq jours seulement après son arrivée au Togo, les autorités l’ont condamné à une peine de six mois de prison avec sursis et l’ont expulsé, invoquant une entrée illégale. Cette accusation semble plus servir de couverture pour entraver sa mission de reportage.

Des procédures expéditives et un traitement brutal

Des hommes encagoulés ont arrêté M. Dietrich et les autorités policières l’ont soumis à un interrogatoire brutal. En plus, Reporters sans frontières (RSF) a rapidement condamné ces actes. Le journaliste a subi aussi des violences physiques et des menaces, dans un procès express qui a abouti à son expulsion. RSF a dénoncé ces méthodes comme des atteintes graves à la liberté d’informer.

Un dialogue inexistant avec les autorités dans l’affaire Thomas Dietrich

Malgré les efforts de RSF, les ministres de la Communication et des Médias, ainsi que de la Sécurité et de la Protection civile, n’ont fourni aucune clarification. De plus, la HAAC a annoncé la suspension provisoire de la délivrance des accréditations, citant des problèmes liés à Thomas Dietrich et des manquements de RFI et France 24, sans toutefois préciser les contenus incriminés.

Un appel à la transparence et au respect des droits

Par ailleurs, cet enchaînement d’événements appelle à un impératif de transparence et de respect des droits fondamentaux. La décision de suspendre les accréditations à l’approche d’élections cruciales est une violation flagrante de la liberté d’informer, privant également  les populations d’une information plurielle et équilibrée.

En somme, l’affaire Thomas Dietrich met en relief la vulnérabilité des journalistes face aux systèmes judiciaires et administratifs opaques. Elle souligne l’importance de la vigilance et du soutien international pour garantir que la vérité puisse être rapportée sans crainte de répression ou d’obstacles injustifiés.