L’ATOP : un oracle au cœur du paysage médiatique togolais

Aného, 13 janvier 2025 – Sous le ciel éclatant de la ville d’Aného, un événement marquant a annoncé le début des célébrations d’un demi-siècle d’existence et d’excellence : le jubilé d’or de l’Agence Togolaise de Presse (ATOP). Portée par le thème vibrant de la table ronde, « L’ATOP dans le paysage médiatique togolais, hier, aujourd’hui et demain », cette rencontre a réuni une pléiade d’acteurs clés de la sphère médiatique et politique du Togo.

Une rétrospective glorieuse

L’ATOP, première agence de presse au Togo, a vu le jour par décret présidentiel N° 75-30 du 5 mars 1975. Ce fleuron du journalisme togolais s’est affirmé au fil des décennies comme un pilier de l’information nationale, balayant les frontières des 35 préfectures du pays pour livrer des nouvelles fraîches et pertinentes à chaque citoyen.

Dr Adji Tchakbera, rédacteur en chef à la Télévision Togolaise (TVT), et Pétchézi Fabrice, président de l’Observatoire Togolais des Médias (OTM), ont offert à l’assistance un voyage captivant à travers les âges de l’ATOP. Trois grandes périodes ont jalonné l’histoire de cette institution légendaire : 1975-1990, une ère d’ascension et de consolidation ; 1990-2010, une phase de transformation face à l’émergence des médias privés ; et 2010 à nos jours, où l’agence s’est retrouvée confrontée aux défis imposés par l’ère numérique.

L’ATOP face aux défis du numérique

Les panélistes ont brossé un tableau honnête des défis rencontrés par l’agence, soulignant le manque de personnel et d’équipement adéquat ainsi que la nécessité de moderniser ses méthodes de travail pour s’aligner sur les avancées technologiques. Le spectre des réseaux sociaux et des médias numériques a bouleversé les dynamiques de l’information, exigeant de l’ATOP une adaptation constante.

En dépit de ces défis, l’ATOP reste une force indéniable, dotée d’un maillage national sans égal. Cette couverture territoriale, enviable, permet à l’agence de rester au cœur de l’actualité togolaise, offrant des informations variées et crédibles.

Les intervenants ont esquissé des pistes prometteuses pour le repositionnement de l’ATOP, parmi lesquelles l’adaptation aux avancées technologiques et la formation continue des agents. Ils ont plaidé pour une redéfinition des missions de l’agence, afin de mieux répondre aux attentes du public et de clarifier la distinction entre l’ATOP et le quotidien national Togo Presse.

Une rencontre de haut niveau

Cet événement solennel a rassemblé une brochette de personnalités influentes, témoignant de l’importance de l’ATOP dans le paysage médiatique togolais. Franck Missité, directeur de cabinet du ministère de la Communication, des Médias et de la Culture, et Eyebiyi Kokouvi Adéyêmi, directeur de l’Agence, ont réaffirmé leur engagement à soutenir l’ATOP dans ses ambitions futures.

 L’ATOP, gardien de l’Histoire et de l’Avenir

À l’aube de son cinquantième anniversaire, l’ATOP se dresse comme une sentinelle vigilante de l’information, une entité qui a su, malgré les tempêtes, maintenir le cap de l’excellence. Cette célébration du jubilé d’or n’est pas seulement un hommage au passé glorieux, mais aussi un tremplin vers un avenir encore plus prometteur, où l’agence continuera de briller comme un phare dans le paysage médiatique du Togo.

 

RFI confrontée à une mise en demeure togolaise

Lomé, Togo– Dans un élan de préservation de l’intégrité journalistique, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a émis une injonction formelle à l’encontre de Radio France Internationale (RFI) ce lundi 6 mai. L’autorité de régulation reproche à la station radiophonique un traitement déséquilibré de l’information et la propagation d’allégations erronées concernant la situation politique au Togo.

Le président de la HAAC, Pitalounani Telou, a relayé cette décision suite à plusieurs notifications préalables adressées à RFI, soulignant l’impératif de neutralité et d’impartialité dans la diffusion des nouvelles relatives au pays. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de garantir une représentation fidèle et équitable des faits.

La controverse s’est cristallisée autour d’une émission diffusée le dimanche 5 mai, où RFI aurait faussement rapporté une interdiction absolue de manifestations contre la cinquième République togolaise, ainsi qu’une couverture biaisée des récentes élections. Ces assertions, jugées inexactes par la HAAC, sont perçues comme une atteinte à l’image du Togo et une violation des principes éthiques du journalisme.

La HAAC a clairement exprimé que la répétition de telles inexactitudes pourrait entraîner des sanctions sévères, incluant potentiellement la suspension du droit de diffusion de RFI sur le territoire national. L’autorité attend une réponse formelle de la part de la chaîne sous quinzaine, sous peine de prendre des mesures plus drastiques.

La station est désormais face à un ultimatum : rectifier le tir et s’aligner sur les exigences de la HAAC ou s’exposer à des conséquences qui pourraient altérer sa présence médiatique au Togo. La communauté journalistique attend avec anticipation la réaction de RFI à cette mise en demeure sans précédent.

La saga judiciaire de Thomas Dietrich au Togo

Dans un climat politique tendu, le journaliste français Thomas Dietrich, en mission pour le média Afrique XXI, a été le protagoniste d’une affaire judiciaire qui a suscité l’indignation internationale. Son arrestation et sa condamnation éclairent d’une lumière crue les défis de la liberté de la presse au Togo.

 Thomas Dietrich: Une arrivée sous le signe de la légalité

Thomas Dietrich est arrivé au Togo avec un e-visa validé, son passeport tamponné à la frontière béninoise, et une transparence totale quant à son activité journalistique. Cependant, cinq jours seulement après son arrivée au Togo, les autorités l’ont condamné à une peine de six mois de prison avec sursis et l’ont expulsé, invoquant une entrée illégale. Cette accusation semble plus servir de couverture pour entraver sa mission de reportage.

Des procédures expéditives et un traitement brutal

Des hommes encagoulés ont arrêté M. Dietrich et les autorités policières l’ont soumis à un interrogatoire brutal. En plus, Reporters sans frontières (RSF) a rapidement condamné ces actes. Le journaliste a subi aussi des violences physiques et des menaces, dans un procès express qui a abouti à son expulsion. RSF a dénoncé ces méthodes comme des atteintes graves à la liberté d’informer.

Un dialogue inexistant avec les autorités dans l’affaire Thomas Dietrich

Malgré les efforts de RSF, les ministres de la Communication et des Médias, ainsi que de la Sécurité et de la Protection civile, n’ont fourni aucune clarification. De plus, la HAAC a annoncé la suspension provisoire de la délivrance des accréditations, citant des problèmes liés à Thomas Dietrich et des manquements de RFI et France 24, sans toutefois préciser les contenus incriminés.

Un appel à la transparence et au respect des droits

Par ailleurs, cet enchaînement d’événements appelle à un impératif de transparence et de respect des droits fondamentaux. La décision de suspendre les accréditations à l’approche d’élections cruciales est une violation flagrante de la liberté d’informer, privant également  les populations d’une information plurielle et équilibrée.

En somme, l’affaire Thomas Dietrich met en relief la vulnérabilité des journalistes face aux systèmes judiciaires et administratifs opaques. Elle souligne l’importance de la vigilance et du soutien international pour garantir que la vérité puisse être rapportée sans crainte de répression ou d’obstacles injustifiés.