Le Festival international de la mode au Togo, plus connu sous le nom de Fimo, vient de clôturer sa 11e édition en beauté. Nous vous emmenons dans les coulisses de cette fashion week panafricaine, portée par le jeune créateur Jacques Logoh.
Un festival haut en couleurs et en talents
Le Fimo, c’est le rendez-vous incontournable des amoureux de la mode africaine. Du jeudi 22 au samedi 24 février, l’Institut français et l’hôtel Onomo de Lomé ont accueilli les créations de 45 stylistes venus d’une vingtaine de pays. Sur le podium, 75 mannequins ont fait briller les styles, les couleurs, les tissus et les formes de la mode africaine, sous les yeux émerveillés de près de 3 000 spectateurs.
Jacques Logoh, le père fondateur du Fimo
Jacques Logoh est le créateur et organisateur du Fimo. Il a lancé le festival en 2013, quand il était encore mannequin. Il a voulu offrir un espace d’expression à ses propres modèles, qu’il avait recrutés dans son agence, Challenge Model Agency, fondée en 2011. Depuis, le festival a pris de l’ampleur et est devenu international en 2016. Il s’est ouvert à des stylistes venus d’ailleurs, mais aussi à des activités annexes, comme des masterclasses et des actions sociales, en partenariat avec l’ONU-sida, ou encore sur le paludisme et l’environnement. Jacques Logoh a aussi créé sa marque, Jacques Logoh couture, et a ouvert des boutiques à Lomé et Paris. Il espère bientôt en ouvrir une à Washington.
Un festival qui appelle au soutien de l’État
Jacques Logoh ne cache pas son souhait de voir l’État du Togo s’impliquer davantage dans le Fimo. « L’année dernière, le gouvernement m’a aidé avec une enveloppe, mais cette année, rien du tout. Pour faire évoluer le Fimo, il faudrait que le gouvernement prenne en charge la moitié du budget. Chaque année, c’est un combat pour trouver des partenaires. C’est un travail à part entière. » confie-t-il. Il ajoute : « Chaque année, on s’endette, et on rembourse toute l’année avec les ventes de mes créations. »
Malgré ces difficultés, il assure que la plupart des créateurs et des mannequins sont totalement pris en charge, y compris pour leur cachet, mais que certains créateurs doivent encore payer leur voyage.
Un festival qui voit grand et loin
Jacques Logoh ne se contente pas du succès du Fimo au Togo. Il rêve de conquérir le monde avec la mode africaine. « Mon ambition, c’est de faire connaître ma marque au-delà du Togo et du continent ! » s’exclame-t-il. Son rêve est peut-être en train de se réaliser. En octobre 2023, il a organisé une édition du Fimo à la fashion week de Paris, avec une dizaine de créateurs africains. Il renouvellera l’expérience en septembre prochain. Il a aussi lancé la Lomé Men’s Fashion Week, qui a fêté sa troisième édition en août dernier.
Jacques Logoh croit en l’avenir, d’autant que, selon lui, « de plus en plus, les grandes marques se tournent vers la mode africaine ».Il ne voit pas les grandes marques comme des concurrents, mais comme des sources d’inspiration.
Il ne leur reproche pas d’utiliser un « style africain » dans leurs créations. Jacques Logoh pense que c’est une forme de reconnaissance et de valorisation de la culture africaine. Il ne craint pas les industries de la mode en place : « Ça n’a jamais été facile, mais on y arrivera. Et je pense que tout le monde peut faire exister sa marque ! » L’année prochaine, il espère inviter au Fimo un créateur français de renom. Mais il garde son nom secret pour l’instant.