Lomé, le 20 février 2025 — À l’aube d’une transition discrète, mais symbolique, le Dr Isselmou Boukhary, Représentant-résident par intérim de l’UNICEF au Togo, a clos hier une mission éclair de cinq mois. En effet, lors d’une audience solennelle au palais gouvernemental, il a présenté ses adieux au Premier ministre, marquant ainsi l’épilogue d’un chapitre où coopération internationale et ambitions nationales se sont entrelacées avec une rare synergie. Derrière les formalités protocolaires, cette rencontre a servi de catalyseur pour un bilan nuancé, mais porteur d’espoirs, dressant un pont entre les réalisations passées et les défis à venir.
Togo et l’UNICEF : Un partenariat sculpté dans l’argile des réalisations
Au cœur des échanges, le bilan du partenariat Togo-UNICEF a révélé des avancées aussi tangibles que polymorphes. Le Dr Boukhary, d’une éloquence mesurée, a souligné les « sillons tracés » par le pays dans la réduction de la mortalité infantile, un fléau longtemps ancré dans les réalités locales. Grâce à des campagnes de vaccination ciblées et à un accès élargi à l’eau potable, enjeu cardinal dans les régions reculées, le Togo a progressivement transformé son paysage sanitaire. « Le pays dispose désormais d’un potentiel inouï pour incarner un archétype en matière de développement durable », a-t-il affirmé, insufflant une note d’optimisme stratégique.
L’éducation, pilier immuable de l’émancipation, n’a pas été en reste. Des programmes novateurs ont permis de densifier le tissu scolaire, notamment par l’inclusion d’enfants marginalisés, tandis que des mécanismes de protection renforcés ont érigé des remparts contre les violences juvéniles. Autant de progrès qui, bien que fragiles, dessinent une trajectoire ascendante.
La résilience comme fil d’Ariane
L’accent a également été mis sur le Programme d’Urgence de Résilience dans les Savanes (PURS), initiative phare ayant insufflé une dynamique inédite dans cette région éprouvée par les aléas climatiques et les pressions socio-économiques. En irriguant les communautés de ressources techniques et financières, le PURS a fonctionné comme un laboratoire de résilience, prouvant que les crises peuvent être des creusets d’innovation.
C’est dans ce sillage qu’un nouveau cadre de coopération (2024-2026) a été scellé, tel un serment renouvelé entre Lomé et l’agence onusienne. Ce document, plus qu’une simple feuille de route, incarne une promesse : celle d’approfondir les acquis tout en explorant des territoires inexplorés, comme la digitalisation de l’éducation ou la lutte contre les inégalités de genre.
Adieux et prémices d’une nouvelle ère
Si le départ du Dr Boukhary clôt une mission brève, son héritage s’apparente à une semence enfouie, prête à germer. Dans un discours teinté de mélancolie constructive, il a rappelé que « le développement n’est pas une course, mais une succession de pas mesurés, où chaque étape doit s’enraciner dans la pérennité ». Des mots qui résonnent comme un appel à la vigilance face aux sirènes de la précipitation.
En conclusion, cette transition illustre une vérité souvent occultée : dans le ballet des relations internationales, ce sont parfois les missions les plus courtes qui impriment les marques les plus durables. Le Togo, désormais armé de partenariats robustes et d’une vision clarifiée, semble avoir intégré cette maxime. Reste à voir comment, à l’ombre des objectifs de développement durable, il parviendra à transformer l’essai non pas en héros solitaire, mais en architecte d’un progrès partagé.
L’histoire retiendra que sous l’égide de l’UNICEF, le Togo a appris à danser sous la pluie des défis, tissant entre chaque goutte une toile de résilience. Le Dr Boukhary s’éclipse, mais la mélodie, elle, persiste.