Togo : les TPME et les Géants industriels tissent une toile collaborative

Lomé, 31 janvier 2025 — Sous les ors feutrés de l’hôtel Sarakawa, une alchimie singulière s’est opérée le jeudi. Madame Kayi…

Le Forum de la Sous-Traitance et des Partenariats, inauguré par Mme Kayi, met en lumière les opportunités entre grandes entreprises et TPME,

Lomé, 31 janvier 2025 — Sous les ors feutrés de l’hôtel Sarakawa, une alchimie singulière s’est opérée le jeudi. Madame Kayi MIVEDOR-SAMBIANI, ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation, a inauguré le Forum de la Sous-Traitance et des Partenariats, point d’orgue de la deuxième édition des Journées du Secteur Privé. En effet, Placé sous le thème « Partenariat entre les grandes entreprises et les TPME : un levier de développement économique », cet événement hybride, mêlant webinaires et rencontres physiques du 28 au 30 janvier, a servi de creuset à des réflexions stratégiques pour une économie togolaise plus interconnectée.

Le Forum de la Sous-Traitance et des Partenariats, inauguré par Mme Kayi, met en lumière les opportunités entre grandes entreprises et TPME,TPME : une synergie à l’épreuve des turbulences  

Alors que les défis globaux, tensions sur les chaînes d’approvisionnement, inflation des matières premières continuent d’ébranler les économies africaines, le Togo a choisi de répondre par la soudure des maillons faibles. Ainsi, avec près de 90 % du tissu entrepreneurial incarné par les Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME), leur résilience devient un enjeu cardinal. « Les TPME ne sont pas des acteurs de second ordre, mais les artères vitales de notre économie », a martelé M. ABOKI Vignon, président du Groupement togolais des TPME (GTPME), rappelant leur poids dans l’écosystème national.

Pourtant, ces entreprises peinent à transcender les écueils structurels : accès limité aux financements, management parfois archaïque ou difficultés à certifier leurs produits. Paradoxalement, les grandes entreprises, représentées par l’Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET), partagent aussi des maux similaires, comme l’a souligné son président, Jonas DAOU : « La gouvernance et l’accès aux marchés sont des défis transversaux. » « Seul un partenariat gagnant-gagnant, fondé sur un développement mutuel, brisera cette dualité stérile. »

Le Forum de la Sous-Traitance et des Partenariats, inauguré par Mme Kayi, met en lumière les opportunités entre grandes entreprises et TPME,L’État, architecte d’un nouveau modèle

Dans son allocution, Mme MIVEDOR-SAMBIANI a salué une mobilisation aussi rare que féconde, avec près de 1 000 participants aux webinaires et aux assises physiques. Par ailleurs, elle a réaffirmé l’engagement du gouvernement à ériger le secteur privé en pilier de la vision présidentielle, celle d’une transformation structurelle de l’économie, ancrée dans nos forces endogènes. Un plaidoyer appuyé pour une synergie public-privé, où l’État se positionne en facilitateur plutôt qu’en dirigeant.

En plus, parmi les pistes évoquées, la création d’une bourse de sous-traitance a émergé comme un outil phare. Objectif : formaliser les relations inter-entreprises, fluidifier les contrats et instaurer un climat de confiance. « Sans certification des produits et renforcement des capacités managériales des TPME, toute ambition resterait lettre morte », a insisté un participant, évoquant la nécessité de standards de qualité pour percer les marchés régionaux.

Le Forum de la Sous-Traitance et des Partenariats, inauguré par Mme Kayi, met en lumière les opportunités entre grandes entreprises et TPME,Des recommandations à l’aune des réalités

Les travaux ont accouché de propositions concrètes : programmes de mentorat entre géants industriels et TPME, fonds de garantie pour sécuriser les prêts bancaires, ou encore plateformes digitales de mise en réseau. Autant de leviers pour désenclaver le potentiel entrepreneurial, selon les mots d’un expert présent.

En clôture, la ministre a appelé à une contractualisation audacieuse des idées nées durant ces journées, rappelant que l’agilité du secteur privé est le socle sur lequel se bâtira la prospérité de demain. Reste à voir comment ces engagements, une fois transposés en politiques tangibles, irrigueront un paysage économique encore fragmenté.

Vers une renaissance économique ?

En somme, si les mots ont parfois la légèreté des promesses, ce forum aura eu le mérite de poser les jalons d’un dialogue renouvelé. Dans un Togo en quête d’émergence, la collaboration entre David et Goliath économiques pourrait bien incarner ce pont entre l’audace des uns et l’expérience des autres, pour reprendre une formule lancée en séance. Un pari dont l’enjeu dépasse les simples partenariats : il s’agit ni plus ni moins de réinventer les règles du jeu économique.

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