Ce vendredi 22 décembre 2023 marque la conclusion d’un chapitre diplomatique délicat, avec le départ des derniers militaires français du Niger à bord d’un A400M de l’armée de l’air, mettant ainsi fin à une présence qui remonte à plusieurs années.
Sous la pression des nouvelles autorités nigériennes, le président Emmanuel Macron avait pris la décision en septembre dernier d’évacuer les troupes françaises du pays. L’annonce de ce retrait avait débuté par la restitution de deux emprises clés, Ouallam et Tabarey-Barey, au nord du Niger, où un sous-groupement tactique avait pour mission officielle de collaborer avec l’armée nigérienne pour protéger la frontière du Liptako contre les incursions des groupes armés terroristes.
En novembre, les moyens aériens, comprenant trois Mirage 2000 et six drones Reaper, avaient quitté la base aérienne projetée de Niamey. Parmi les 1500 soldats français déployés au Niger, un grand nombre avait déjà quitté le pays, se dirigeant soit vers le Tchad, soit vers la France.
Selon APN, les 50 derniers soldats français encore présents sur la base aérienne projetée de Niamey ont embarqué ce vendredi matin à bord d’un A400M de l’armée de l’air, en route vers la France. Ainsi se termine un épisode diplomatique tendu qui a duré trois mois.
Bras de fer diplomatique depuis le coup d’État de juillet
Les relations diplomatiques entre Paris et Niamey s’étaient fortement détériorées depuis le coup d’État de juillet, renversant le président Mohaled Bazoum au Niger. La France, condamnant fermement le coup de force militaire, avait catégoriquement refusé de reconnaître les nouvelles autorités nigériennes.
Ce bras de fer diplomatique s’est caractérisé par des mesures décisives du côté nigérien, notamment l’exigence du départ des soldats français et de son ambassadeur, ainsi que la révision de certains accords. Du côté français, des réponses significatives ont été apportées, dont la suspension de l’aide au développement, la fermeture de l’ambassade à Niamey et d’autres sanctions.
Ainsi, le retrait des forces françaises du Niger symbolise non seulement la fin d’une présence militaire, mais également la clôture d’une période de tensions diplomatiques marquée par des confrontations politiques intenses entre les deux nations. L’avenir des relations franco-nigériennes reste à définir, mais cet événement marque un tournant dans le paysage diplomatique de la région.