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Virus oblige, le pape en direct vidéo pour contenir l’épidémie

Pèlerins et touristes dispersés sur l'immense place Saint-Pierre de Rome ont pu écouter dimanche sur des écrans géants le pape…

Pèlerins et touristes dispersés sur l’immense place Saint-Pierre de Rome ont pu écouter dimanche sur des écrans géants le pape parler en direct par vidéo depuis sa bibliothèque privée, une première pour François destinée à réduire les contacts en pleine épidémie de coronavirus.

« C’est un peu étrange cette prière de l’Angélus d’aujourd’hui, avec un pape en cage dans la bibliothèque, mais je vous vois, je suis proche de vous! » a lancé en préambule le pape argentin.

La traditionnelle prière dominicale de l’Angélus se fait depuis 1954 à la fenêtre du palais apostolique surplombant la place. Mais le Vatican avait annoncé samedi un bouleversement des habitudes pour « éviter les risques de diffusion » du coronavirus.

Le pape a eu dimanche une pensée pour les personnes affectées par le nouveau coronavirus dans le monde. « Je suis proche par la prière des personnes qui souffrent de l’actuelle épidémie de coronavirus et de tous ceux qui les soignent », a souligné François, lui-même affecté depuis une dizaine de jours par un simple rhume qui a fait couler beaucoup d’encre.

C’était la première fois qu’il quittait son domicile de la résidence Saint-Marthe, à quelques pas de la Basilique Saint-Pierre, depuis l’audience en plein air du mercredi 26 février où il avait fait le tour de la place en papamobile et serré des dizaines de mains.

« Je m’unis à mes frères évêques pour encourager les fidèles à vivre ce moment difficile avec la force de la foi, la certitude de l’espoir et la ferveur de la charité », a dit le pape, qui s’est finalement rendu à la célèbre fenêtre surplombant la place pour saluer la foule présente.

– « Un bonus » –

« Nous avions entendu qu’il ne sortirait pas, nous avons pris de superbes photos sur la place, mais voir finalement le pape était un bonus », a confié à l’AFPTV Steve Povey, un commercial britannique de 57 ans.

« Nous avons le virus dans notre pays. Si cela doit m’arriver de le contracter, cela arrivera », a-t-il commenté, stoïque.

Un Français retraité originaire d’Alsace (est), Jean-Louis Gehl, a aussi noté, fataliste: « on peut l’attraper aussi bien chez nous ». « Pour moi c’est comme une grosse grippe », a-t-il minimisé.

La foule plus clairsemée qu’à l’habitude se promenait dimanche sur la place Saint-Pierre sans être contenue derrière des barrières et sans passer de contrôles de sécurité, ce qui aurait entraîné des files rendant difficile le maintien de la distance de sécurité préconisée d’un mètre entre les personnes.

En revanche, d’autres touristes faisaient bel et bien la queue, en se serrant les uns contre les autres, pour rentrer dans la basilique Saint-Pierre, a constaté l’AFP.

Fabio di Constanza, un Napolitain de 25 ans, n’avait aucune intention d’annuler « un voyage de plaisir déjà programmé », mais il espère que l’épidémie « se terminera vite ».

Une Anglaise de 47 ans, Kersten Wilson, également en vacances, a pour sa part critiqué une « panique non nécessaire » qui s’est emparée de la planète face à l’épidémie.

L’audience hebdomadaire du pape de mercredi prochain, occasion de voir le pape en chair et en os d’encore plus près sur la place, se déroulera aussi sur le même mode que ce dimanche : le pape lira son homélie en direct par vidéo.

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